Voilà une découverte assez intéressante. Les américains de THE LOCAL MACHINIST sont du genre productif, puisqu’en sept ans de carrière, ils ont réussi à mettre sur le marché autant d’albums, respectant un timing d’un ou deux longue-durée par an. Inévitablement, 2024 se voit gratifiée d’un nouvel épisode, trente minutes d’agression sonore pour un sacré mélange entre Thrash diffus et Hardcore bourru, pour le plus grand plaisir des amateurs de brutalité grave.
Brian Lydon (batterie), Scott Lester (guitare) et Shawn Wolter (guitare/basse/chant) ne sont pas sans rappeler ces power-trios que nous aimons tant, les débuts de PRONG, UNSANE, et autres défenseurs d’une liberté d’expression non édulcorée. Et le fait de savoir que ces gus viennent de De Moines dans l’Iowa ne fait qu’accroitre l’intérêt que vous pourrez leur porter.
Brut de chez brut, ce septième album contient son lot de titres hargneux et de bousculades heureuses, et semble enregistré live tant l’énergie qu’il dégage est sincère et sans compromis. On note immédiatement une emphase portée sur la puissance et la lourdeur, un peu comme si les SWANS des débuts s’acoquinaient avec les LEEWAY ou EXCEL histoire de rendre leur boucan plus fluide et acceptable.
En découle évidemment une œuvre conséquente malgré sa brièveté. La basse claque comme aux plus grandes heures du NYHC, le chant rauque dénonce, menace, pointe du gosier, et les guitares laminent des riffs efficaces, parfois emphatiques, souvent antipathiques, comme une sale rencontre un soir dans une cité dortoir en plein urbanisme déliquescent. Aussi engageant qu’un portier de boîte de nuit ou qu’un dealer surpris dans son coin, Anatomy of the Apocalypse s’autorise pas mal de citations, allant jusqu’à reprendre quelques plans de METALLICA, pour mieux imposer son mid-tempo suintant et sa virilité exacerbée.
« Bathe in Hate », quatrième de couverture, résume à merveille la philosophie du trio. De la simplicité, l’essentiel, l’urgence, et surtout, un son qui occupe tout l’espace et qui nous fait suffoquer. Une version d’EXPIRE encore plus lourde, oppressante et véhémente, pour un relooking Hardcore des canons Metal. Car si l’hybridation est reine chez THE LOCAL MACHINIST, ne vous attendez pas pour autant à un Crossover joyeux dans la droite lignée des ST ou de D.R.I. Non, le Metal joué par les trois bonhommes est plus létal qu’une condamnation à la chambre à gaz, et plus violent qu’une manifestation dérivant vers une destruction de biens publics.
Sans prétendre révolutionner un genre qu’ils pratiquent avec beaucoup de panache, les américains nous présentent un festival de figures imposées, de breaks tourmentés, de parties hachées et d’accélérations fulgurées. « Disciple of The Leviathan » expose d’ailleurs tous les principes, et le reste du tracklisting passe son temps à jeter du sel sur nos plaies.
On se les fait donc bouffer menues, et lorsque la cadence explose, le spectre d’un Thrash/Hardcore pointe le bout de ses grimaces avec un sadisme assumé (« As They Feast »).
Tout y passe, l’Amérique, la religion, le Vatican, la bigoterie, les doigts pointent vers des centaines de coupables, alors que les amplis crachent leur fiel. Album évidemment réservé aux plus accros aux watts, puisque l’énergie déployée est au moins équivalente à une centaine de tirs de flashball dans les burnes. Cette sensation de sentir les musiciens respirer sur la nuque est vraiment délectable, spécialement lorsque la pesanteur nous tape sur les nerfs, joyeusement (« United Satans of America »).
On pouvait s’attendre à de l’anecdotique au vu de la productivité du trio, mais il n’en est rien, et c’est même l’inverse qui se produit. De petite sortie anonyme, Anatomy of the Apocalypse devient évènement important pour les fans de Hardcore métallique, et se pose en pendant négatif du vieux PRONG. Une sacrée comparaison, mais aussi des influences tirées de la scène Hardcore US la plus traditionnelle, pour un résultat qui flirte parfois avec l’irrévérence d’un CARNIVORE, en mode moins misogyne et second degré évidemment.
THE LOCAL MACHINIST nous décrit donc un futur peu enviable, et semble attendre la fin du monde de pied ferme. D’ici là, éclatez-vous au son de ces neuf morceaux franchement méchants et créatifs, qui vous feront patienter plus efficacement qu’un numéro de Modes et Travaux.
Titres de l’album:
01. Disciple of The Leviathan
02. B.Y.O.G.
03. Sisters of the Crooked Cross
04. Bathe in Hate
05. As They Feast
06. United Satans of America
07. Escape from the Vatican
08. The Threshold Has Been Crossed
09. NecroWolf
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