At the Edge of Time

Crystal Viper

29/06/2018

Afm Records

Histoire de lancer leur campagne live d’été, les polonais de CRYSTAL VIPER vous offrent un joli petit EP, assez anecdotique dans le fond, mais alléchant dans la forme. Faisant partie d’une série B qui aimerait bien accéder à la première division, le groupe ne ménage donc pas ses efforts pour occuper le terrain de l’actualité, et surfe sur la vague de leur précédent album, l’excellent Queen Of The Witches qui leur a permis de grimper quelques échelons supplémentaires. Mais qui dit EP promotionnel, dit qualité artistique plutôt sujette à caution, et c’est évidemment le cas de cet At the Edge of Time qui n’offre pas grand-chose de neuf niveau composition, et qui ressemble plutôt à un single gonflé pour atteindre une durée raisonnable et être vendu en tant qu’extended-play. Si musicalement la surprise n’est pas énorme, le tracklisting joue la parcimonie, puisque sur cinq morceaux, deux seuls sont inédits, le reste étant constitué de covers, perso et extérieures, et d’un remplissage pas forcément habile que les moins complaisants noteront et jugeront un peu léger dans les termes. On trouve donc sur ce nouvel effort un morceau inédit, le title-track, proposé ici en version anglaise et en version polonaise originale, une relecture d’un titre déjà présent sur leur précédent album, un autre inédit, et une reprise de QUARTZ, qui si elle n’a pas grand-chose à envier à l’originale, n’en transcende pas non plus le propos. C’est donc une parenthèse sympathique que nous propose le quintet (Marta Gabriel - chant/guitare, Andy Wave & Eric Juris - guitares, Błażej Grygiel - basse et Tomek "Golem" Danczak - batterie), à prendre en tant que tel, et qui permet de rester sous les feux de l’actualité.

Une analyse de surface de ces cinq morceaux permet de dégager un consensus autour de « At the Edge of Time », embardée typique d’un groupe au Heavy Metal féroce et lyrique, et seul véritable attrait d’un EP assez superficiel. On y retrouve les sonorités d’un gang qui n’a jamais renié son amour pour un Heavy Metal traditionnel, empreint de lyrisme et flamboyant comme une épée forgée dans les flammes, et surtout, une suite logique à Queen Of The Witches. Riff saccadé, rythmique en pulsations, voix toujours aussi puissante de Marta, qui devient année après année une frontwoman de premier plan, refrain à la STRATOVARIUS des grands jours, et soli élaboré avec amour, pour un tube estampillé « True Metal » du cuir aux clous, mais suffisamment accrocheur pour en excuser tous ses clichés. La version dite « giallo » de « When The Sun Goes Down » vaut aussi son pesant d’Argento, avec ses orgues macabres et son emphase fatale, et permet une fois encore à dame Gabriel de faire montre de tout son talent vocal. Assez lourde et concentrée, cette version rapproche le groupe du DIO de l’époque « Holy Diver », ce qui n’est pas le moindre des compliments, et se démarque suffisamment de l’original pour flirter avec l’inédit, sans vraiment tremper les deux pieds dedans. Et si la langue polonaise sied admirablement bien à « Zwiastun Burzy », la présence de ce titre en langue natale n’offre que très peu d’intérêt, les modulations étant méchamment minimes. Ce qui n’a pas empêché les CRYSTAL VIPER d’en diffuser deux vidéos, dans les deux idiomes, pour le grand plaisir de leurs fans. « When Are You » et son piano dramatique d’intro comble les trous sentimentaux pour développer une belle ambiance intimiste mais puissante, et laisse une fois encore une chanteuse au timbre vraiment poignant faire les trois quarts du job, tandis que l’appropriation du « Tell Me Why » des QUARTZ affirme l’allégeance du quintette au Heavy Metal de tradition, et permet de refermer ce petit chapitre de façon très honnête et sincère. Traduisant le Hard-Rock d’origine dans un vocable plus Heavy Metal, mais conservant ce groove hypnotique et cette mélodie entêtante, CRYSTAL VIPER se fait plaisir et caresse ses influences dans le sens du poil, se montrant tout à fait à la hauteur de l’exercice, sans non plus augmenter le capital sympathie de ce morceau passé depuis longtemps dans le domaine public.

Si l’intérêt commercial de cet EP est bien évidemment plus patent que sa portée artistique, il n’en reste pas moins une petite mise en bouche assez savoureuse, qui permet de déguster sans attendre une nouvelle tranche de vie polonaise. Et puis, autant jouer franc jeu, retrouver la voix si puissante de Marta Gabriel est toujours un plaisir, et At the Edge of Time lui permet de présenter un éventail de ses possibilités non négligeable, de la ballade au morceau marqué du sceau Power-Metal, ce qui ne manquera pas de satisfaire ses fans les plus acharnés. Si les inédits ne méritent peut-être pas qu’on se relève la nuit, ils n’en sont pas moins très catchy, et préfigurent des performances hautes en couleurs lors de festivals à venir. Comme en plus, l’objet en question est emballé dans une superbe pochette dessinée par Andreas Marschall (BLIND GUARDIAN, RUNNING WILD, KREATOR), l’ensemble se déguise en petit cadeau d’été pour fidéliser, et remercier le public de les avoir soutenus pendant toutes ces années. Mais le double effet de ce nouvel EP est aussi de pointer du doigt le fait que les CRYSTAL VIPER ne sont toujours pas devenus la références incontournable qu’ils méritent amplement d’être, alors espérons que leur prochain album pourra et saura remettre les pendules du succès à l’heure de la Pologne.                               

       

Titres de l'album:

                           1.At the Edge of Time          

                           2.When the Sun Goes Down (Giallo Version)

                           3.Zwiastun Burzy     

                           4.When Are You       

                           5.Tell Me Why (Quartz cover)

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par mortne2001 le 14/07/2018 à 18:18
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