Encore un groupe que la toile ne semble pas connaître plus que ça, et dont les renseignements sont quasiment inexistants. En parcourant la succincte bio présente sur leur page Facebook, on apprend que les AXXIOS ont été formés autour du tandem Ben Rose et Martin Bowman, désireux de jouer une musique plurielle en adéquation avec leurs goûts personnels. Sauf que depuis, ces deux-là semblent avoir disparu pour le compte, puisqu’on ne trouve plus trace d’eux dans le line-up actuel. Ce line-up, en formation quintet (Dave Matthews & TJ Fernandez - guitares, Alex "Chucho" Barrios - basse, Aaron Grove - batterie et Dan Baggarly - chant) semble donc assez récent, puisque la dernière réalisation EP du groupe mentionnait encore Ben Rose à la basse et au chant (The Curse of Anathemia en 2016)…Difficile donc de brosser un historique du combo, surtout lorsque la matière manque pour remplir les blancs, mais à l’écoute de ce premier long qui ne l’est pas vraiment, inutile de jouer les biographes/archéologues, la musique parle d’elle-même, et d’une bien étrange façon. AXXIOS, dérivé du Grec et qui signifie plus ou moins « de valeur » a donc choisi une voie plutôt bizarre pour s’exprimer, se définissant avec beaucoup de culot comme un groupe de Blackened Power Metal, empruntant donc les tics des deux courants pour les amalgamer dans une approche radicale, mais délicatement mélodique, en confluence du Néo Death des années 90 et du Power/Thrash des années 80/90. Mélange hautement explosif pour prise de risque maximale, mais aussi étrange que cela puisse paraître, le cocktail fonctionne très bien, et fait preuve d’autant d’audace que d’efficacité…
Dans les faits, Beneath the Blood Red Sky est d’une puissance rare. Ce premier LP tente une opération séduction osée, et réussit à relever le défi de mélanger la rudesse d’un BM somme toute assez abordable, et la puissance harmonique d’un Power Metal tirant la plupart du temps sur un Thrash vraiment dur et âpre. C’est surprenant, d’autant que les lignes vocales se veulent bizarres elles aussi, entre envolées lyriques typiques du Power, raclage de gorge purement BM et sévérité de graves d’un Thrash classique, transcendant des parties instrumentales tout sauf convenues, qui semblent sauter du coq à l’âne en savant parfaitement ce qu’elles font. L’exemple le plus probant de cette philosophie très personnelle nous est donné par « Consuming Chaos », qui dans un même élan évoque TOURNIQUET, AT THE GATES, FATES WARNING et quelques autres, dont les CRADLE même parfois dans une version moins Grand-Guignol, ce qui a pour but de nous faire dévier de notre routine quotidienne, spécialement lorsque le chant de Dan Baggarly se pare d’intonations lyriques. Difficile dès lors, voire impossible de ranger les AXXIOS dans une catégorie précise et définie, leur seul but avoué étant justement d’échapper aux étiquettes pour affirmer leur singularité. Et les bougres assument totalement leur parti-pris, acceptant la démesure comme seule limite, mais ne se reposant pas sur une originalité de ton pour faire oublier des faiblesses de composition. D’ailleurs, « Conquests of the Insatiable » affirme ses positions avec fermeté, entamant les hostilités par un Power/Thrash de première catégorie, avec double grosse caisse à bride abattue, et riffs ténus, et parties de chant versatiles qui ajoutent à l’exubérance globale. Un son un peu étrange et diffus achève de conférer à cette première réalisation le parfum opaque dont elle avait impérativement besoin, et nous voilà englués dans la toile d’un Blackened Power Metal qui explique d’entrée ses objectifs et méthodes.
Entre un JUDAS PRIEST soudainement pris d’une crise de folie Thrash, un DREAM THEATER qui pousserait encore plus loin les préceptes d’Awake et Train of Thought, un SOILWORK converti aux méthodes du ANNIHILATOR des dernières années, AXXIOS aime à se déguiser d’un morceau à l’autre pour garder la surprise intacte, et frappe le centre de la cible grâce à un jeu habile de guitares assassines, de rythmiques compactes mais efficientes et d’une osmose globale troublante eu égard à l’optique de biais. Et les choses se compliquent dès qu’on comprend que le quintet souhaite aussi mettre sa technique en avant, densifiant de fait sa musique sans nuire à son impact, mais laissant traîner de çà et là quelques prouesses individuelles, des arythmies symptomatiques du Tech-Metal moderne, le tout pimenté d’une grosse rugosité BM qui rend certaines compositions fatales et irrésistibles. Ainsi, le furieux et tempétueux « The Curse of Anathemia » transpose les codes du Power traditionnel dans l’univers sombre du BM le plus épais, transformant les américains en sorte de pendant encore plus diabolique de MERCYFUL FATE ou KING DIAMOND, travaillant ses tics occultes pour mieux les intégrer à un contexte toujours aussi mélodique. Et avec des soli rapides mais compréhensibles et des cassures rythmiques fréquentes, Beneath the Blood Red Sky finit par nous emporter dans un monde d’excès et de débordements, ne reculant devant aucune exagération pour nous convaincre, et refusant de rester raisonnable pour ne pas trop choquer les masses. Feedback et dissonances, frappes plus directes et simples (« The Lost Legions », archétype du Power/Thrash des années 80 transposé dans une époque plus épique et contemporaine), retour vers un Heavy plus limpide et simple (« The Trojan Heart », mais toujours distordu d’une envie fielleuse et strié d’interventions en solo lumineuses), le passage en revue est impressionnant, et la variété tout autant eu égard au métrage plus que concentré du LP.
Le final fait tout pour offrir à cet album la porte de sortie digne qu’il mérite amplement, et « Beneath the Blood Red Sky » de se poser en véritable title-track, avec une fois encore ce mélange entre le Heavy viril de Rob Halford, le Néo Death des suédois revanchards des nineties, et cet enrobage purement Thrash hérité de la Bay Area. Et au bout du compte, et d’une demi-heure de jeu, on acquiert la certitude que les AXXIOS, comme leur nom l’indique, sont des gens de valeur, qui gagnent à être connu, ne serait-ce que pour avoir le plaisir d’écouter quelque chose de différent.
Titres de l’album :
1.Conquests of the Insatiable
2.The Curse of Anathemia
3.Consuming Chaos
4.The Lost Legions
5.The Trojan Heart
6.Beneath the Blood Red Sky
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23