C'est avec une grande tristesse et le cœur lourd que j'annonce le décès inattendu de notre cher ami et membre fondateur d'AUTOGRAPH, Randy Rand.
C’est par cette phrase simple et sombre que le groupe AUTOGRAPH a signifié le 26 avril dernier le décès de son bassiste/membre fondateur Randy Rand suite à des problèmes cardiaques. A 62 ans à peine s’éteignait donc l’un des héros de la deuxième division américaine, celui-là même qui avait tourné avec les plus grands et animé la Californie des années hédonistes de ses tubes imparables, dont « Turn up the Radio » fut l’un des plus grands hits. Triste nouvelle, et fin prématurée pour la carrière de ce sympathique bassiste n’ayant jamais perdu la foi, et ayant retrouvé le chemin de la joie en réformant son ancien groupe dans les années 2010.
C’est donc par un communiqué de presse en demi-teinte que Frontiers a annoncé la signature du groupe pour un nouvel album, le premier depuis Get off Your Ass en 2017. Le label italien a toutes les raisons de se réjouir de ce partenariat, même si aujourd’hui, AUTOGRAPH ne compte plus en ses rangs de membre fondateur. C’est donc la relève qui prend la suite, et qui signe avec ce Beyond un dernier adieu, mais aussi une projection vers un avenir éventuel.
Je l’avoue sans honte, j’ai été fan du triptyque magique sorti dans les années 80, formé par Sign in Please, That’s the Stuff et Loud and Clear. Cette Pop Metal de premier choix était fermement ancrée dans son époque, et procurait des sensations agréables, entre riffs acérés et mélodies appuyées. Le groupe ne m’a jamais déçu lors de sa première partie de carrière, pour autant, je n’ai pas suivi de près sa reformation en 2013. Alors, c’est en total néophyte du comeback que je retrouve aujourd’hui AUTOGRAPH, mon papier à la main pour obtenir une signature et ainsi valider mon retour dans son giron.
Randy Rand (basse, R.I.P), Simon Daniels (chant), Jimi Bell (guitare) et Marc Wieland (batterie) nous proposent donc d’aller au-delà de leur légende pour apprécier douze nouvelles compositions, assez fidèles à la réputation du groupe. Cet album a donc un goût doux-amer, et laisse un peu tristounet, même si une fois encore, les hits sont de la partie pour enrichir encore plus le répertoire du quatuor. Les musiciens passent donc en revue toutes les nuances d’un style qui s’accommode aussi bien d‘une tendresse de surface que d’une énergie de fond. Et même en mettant de côté la tristesse de savoir que Beyond sera le dernier témoignage musical de Randy, l’album se déguste du début à la fin avec un sourire sur le visage, une joie partagée de retrouver cette ambiance eighties qui nous a fait grandir dans l’ombre du Sunset Strip.
Beyond est en effet un excellent album, qui pourrait presque tenir la comparaison avec l’un des trois albums cultes du groupe. J’avoue m’être senti particulièrement mélancolique en écoutant « Take Me Higher », au parfum HAREM SCAREM prononcé, ou excité et galvanisé par « Your Slave Tonight », hymne Hard-Rock comme la vague old-school essaie de reproduire pendant des années. Si la teneur technique de cet album est largement au-dessus de la moyenne, son énergie est aussi contagieuse qu’un virus Glam, et le tracklisting fait la part belle aux tubes, comme si les composer était un processus naturel pour le groupe. Il n’est pas vain de constater que le quatuor s’est repenché sur son propre berceau pour voir si les fées le balançaient toujours, et en ont tiré des leçons de composition efficaces. Rien à jeter, des couplets en feu pour des refrains heureux (« Run For Your Life »), une variété de ton non négligeable, entre Hard Rock aménagé et Hard Pop musclée, pour un dernier tour de piste sentant la sciure, la sueur et les larmes qui ont coulé abondamment.
Si le prodige Jimi Bell nous en donne encore pour notre argent via quelques soli totalement irrésistibles, si le timbre légèrement voilé de Simon Daniels teinte les chansons d’une couleur un peu passée, et si la rythmique Randy Rand/Marc Wieland est toujours aussi souple que percutante (« Beautiful Disaster »), c’est la cohésion de l’ensemble qui frappe. On retrouve le ciment qui a uni les intervenants depuis la reprise d’activité, et on se retrouve face à un groupe certes renouvelé, mais totalement crédible. On pourrait d’ailleurs presque croire que cet album a été composé directement à la suite de Loud And Clear, tant les réflexes sont habituels.
A la manière d’un DEF LEPPARD ou d’un ENUFF Z’NUFF, AUTOGRAPH mélange les genres, et n’hésite jamais à appuyer sa séduction d’une mélodie magique (« Love Is A Double Edge Sword »). Beyond, malgré sa durée passe donc très, très vite, comme dans un rêve d’adolescent des années 80 qui ne veut pas se réveiller dans les années 2020.
Il est d’ailleurs assez amusant de constater que les albums d’AUTOGRAPH et d’ENUFF Z’NUFF sortent en même temps sur le même label. Comme si le passé retrouvait les feux de l’actualité, comme si nos souvenirs remontaient à la surface en même temps pour nous rajeunir l’âme. « Feels So Good » retranscrit parfaitement ces sentiments, de son up-tempo nerveux et sa guitare en accords pleins. Jusqu’au bout, AUTOGRAPH sonne vivant comme jamais, et défie la mort de son enthousiasme et de sa foi.
Quel bel hommage rendu à Randy que cet album, qui restera son épitaphe la plus troublante. Comment diable peut-on mourir quand on a encore tant de bonheur à offrir ?
Titres de l’album :
01. This Ain’t The Place I Wanna Be
02. Your Slave Tonight
03. Everything
04. Gotta Getcha
05. Take Me Higher
06. Run For Your Life
07. Beautiful Disaster
08. Love Is A Double Edge Sword
09. Heart Of Stone
10. Feels So Good
11. Flying High
12. To Be Together
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04