Sept ans après leur premier longue-durée, BSOD, qui avait illuminé l’underground de 2014 par sa violence, les tchèques de BLUE SCREEN ÖF DEATH remettent le couvert, et sortent l’écran bleu pour s’incruster dans le paysage Thrash de 2021. Fondé en 2012, le quatuor n’a jamais été très actif, mais cet EP les remet donc sous les feux de l’actualité, d’autant qu’il est méchamment remonté et chargé en électricité. Dans un créneau de Death/Thrash assez difficile à contenter, les quatre musiciens foncent dans le tas et multiplient les figures de style, soutenus par une production incroyablement performante ne mettant personne en avant. C’est ainsi qu’on peut apprécier les graves de la basse qui ne se retrouvent pas noyés dans le mix, mais aussi la finesse des riffs qui parfois, empruntent les couloirs du temps pour se rappeler de la suprématie américaine des années 90.
Enregistré, mixé et masterisé par Otyn aux studios Davos, Descent into Madness est donc une spirale descendante qui nous entraine dans un cauchemar sans fin, ou plutôt si, après vingt-trois minutes de traitement de choc. Sans révolutionner le créneau, assez surchargé ces derniers temps, le groupe (Rene - chant, Jan - guitare, Krzysztof - basse et Rift - batterie) y imprime sa patte, et ses changements de tempo qui confèrent à ce format moyen une versatilité appréciable. Nous passons donc sans transition d’un court brûlot purement Thrash (« Cyberego »), à une attaque Death lourde et emphatique (« Disconnected »), et le quatuor montre dans les deux cas un visage très séduisant dans la brutalité.
Tous très capables, les musiciens donnent le meilleur d’eux-mêmes, et si la batterie de Rift subit la compression habituelle des traitements sonores modernes (certaines parties sont parfaitement insupportables), la guitare de Jan agit quant à elle comme un catalyseur très efficace, quelles que soient les saccades ou les attaques.
Ainsi, « Leave the Matrix » nous replonge avec bonheur dans les mélodies malsaines du SLAYER époque South of Heaven/Seasons in the Abyss, recréant un univers qui nous est très familier, comme un piège tendu aux amateurs de classicisme. Mais très rapidement, l’optique change, et le combo se révèle sous son vrai jour, les muscles saillants, suggérant parfois des accointances avec le NO RETURN de Tanguy.
Sinuant constamment entre fluidité Thrash et pilonnage Heavy, les tchèques n’hésitent pas non plus à se référer au Death suédois des nineties, en mixant mélodies à la GRIP INC et vélocité à la AT THE GATES (« Hard to Choose »). Tout tourne donc très rond, tout se montre fluide et agencé avec pertinence, et on craque assez rapidement pour cette tranche de vie qui illustre à merveille le Crossover entre ces deux genres extrêmes des 80’s. Old-school dans le fond, mais actuel dans la forme, BLUE SCREEN ÖF DEATH ose donc le meilleur des deux mondes, et fait rapidement regretter l’option courte. Un titre mid aussi catchy que « Dead Man Walking » aurait mérité une suite un peu plus développée, et les vingt minutes passent un peu trop vite pour qu’on puisse déguster ce Death/Thrash vraiment peaufiné. Heureusement, le groupe nous laisse sur une boucherie en riff cyclique, symptomatique du ENTOMBED le plus rigide, et nous offre en épilogue un titre éponyme qui arrache le reste de mauvaises herbes avec célérité.
Disponible gratuitement sur le Bandcamp du groupe, Descent into Madness est une petite friandise méchamment épicée que je vous recommande chaudement. Entre deux hommages plus conséquents, cet EP est particulièrement agréable en oreille, puisqu’il n’a retenu de ses deux styles de base que leur substantifique moelle.
Titres de l’album:
01. Leave the Matrix
02. Cyberego
03. Disconnected
04. Hard to Choose
05. Dead Man Walking
06. Descent into Madness
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