Entre deux nouveautés, Frontiers nous propose une réédition, celle du troisième album des polonais de SCREAM MAKER, Bloodking, paru en janvier de cette année 2022. Ceci afin d’honorer un contrat qui se prolongera en 2023 et la sortie d’un nouveau disque. Cette chronique concerne donc un album sorti il y a quasiment un an, mais qui parait toujours aussi frais aujourd’hui, dû au fait que la musique du groupe se veut intemporelle. Et après deux disques de pur Hard mélodique et d’AOR, nous entrons de plein fouet dans le monde du Heavy Metal, certes non dénué d’harmonies, mais puissant comme une foule en sueur dans un club.
SCREAM MAKER est donc tout sauf une association de débutants, puisque le quintet de Varsovie a déjà gravé deux galettes depuis sa naissance, Livin’ in the Past en 2014 et Back Against the World en 2016. Cinq ans de silence avaient donc interrompu cette belle progression, jusqu’au mois de janvier 2022 et un retour attendu de pied ferme.
Rompu à l’exercice du studio, SCREAM MAKER l’est aussi aux conditions live, et a déjà arpenté les scènes avec du beau monde, dont KORN, JUDAS PRIEST, MOTÖRHEAD, MEGADETH, SAXON, SLAYER, NIGHTWISH, PRIMAL FEAR, STRATOVARIUS, ONSLAUGHT, et autres têtes d’affiche capées. Son premier album paru chez Perris Records a eu les honneurs de production d’Alessandro Del Vechio, le raccrochant à la locomotive Frontiers avant même qu’un contrat ne soit signé des années plus tard. C’est donc un quintet sûr de sa force et de ses moyens qui se représentait à nous avec Bloodking, mixé par Tomasz "Zed" Zalewski, mais dont deux morceaux, « When Our Fight Is Over » et « Hitting The Wall » bénéficièrent des bons soins d’Alessandro Del Vecchio, une fois encore.
SCREAM MAKER se sent donc comme chez lui dans les chambres de la maison d’hôtes Frontiers. Eu égard aux relations nouées, mais aussi d’une musique qui a tout à fait sa place dans le catalogue de classiques italiens. Le groupe joue toujours ce Heavy Metal racé, poli aux entournures, formel mais délicieux, traditionnel mais moelleux. On pense toujours à MAIDEN, PRIMAL FEAR, ECLIPSE, SAXON, soit tous les visages Heavy possibles, mais l’identité du groupe s’est affirmée avec les années, et ce troisième album fait preuve d’un sens de la perfection incontestable.
Ceci étant dit, prendre le risque de proposer près d’une heure et dix minutes de musique est un sacré pari, que peu peuvent se permettent de relever. Et si nombre de chansons attirent l’attention, cette dernière finit par baisser légèrement sa garde au fur et à mesure de l’avancée de l’album, qui accuse un trop plein freinant ses ambitions. Une production impeccable et juste assez râpeuse permet de garder l’entreprise à flots, le chant puissant et lyrique de Sebastian Stodolak est toujours aussi impressionnant, tout comme les joutes guitaristiques entre Bartosz Ziółkowski et Michał Wrona, ce dernier pondant quelques soli homériques et épileptiques.
L’union est donc solide, la relation stable, et Bloodking scelle dans le sang les promesses prononcées lors d’un début de carrière prometteur. Evidemment, inutile de vous attendre à de l’inédit, de l’incongru ou de l’imprévisible, puisque ce troisième chapitre respecte un cahier des charges précis, mais ces titres bien troussés et parfaitement agencés ont ce petit parfum de professionnalisme exacerbé qui fait les grands noms du genre.
Et avec pas moins de quinze titres, il y a de quoi faire son marché en toute confiance. Si l’ensemble se veut homogène, le détail nous révèle des morceaux plus catchy que les autres, comme cet irrésistible « Join The Mob », placé en plein milieu de l’album pour garder l’intensité intacte, et qui a tout de la bête de concours. DIO, la scène allemande, Michael KISKE, les références ne manquent pas, et l’universalité de ce langage permettra à tous les fans de Heavy de se reconnaître entre eux. Les conventions n’empêchant pas les bonnes intentions, Bloodking s’avère plutôt digeste malgré son épaisseur, et quelques titres un peu moins forts.
J’en suis moi-même resté au phénoménal « Candle In The Wind », qui loin de la balade éponyme de Sir Elton John nous offre un beau moment de Metal progressif sombre et ambiancé, avec de nombreuses interventions de chœurs très judicieuses. En version longue le groupe est donc tout à fait crédible, mais en version courte, il se veut très efficace, avec une tendance au mid tempo qui balance et aux riffs qui tancent. « Petrifier » ne vous laissera donc pas de marbre, avec son entrain typiquement nineties, et ses emprunts au MAIDEN le plus catchy.
Beaucoup de bons moments donc, pour un résultat en tout point professionnel. Chose normale quand on parle d’un troisième album, réédité qui plus est par le plus gros indépendant du secteur. Frontiers a donc pris les devants en regardant en arrière, s’appropriant ce Bloodking pour enrichir un catalogue déjà plein. Mais comment en vouloir à Serafino, qui a dû craquer lui aussi pour cette flamboyance et cette foi sans failles, qui s’expriment souvent de concert, sur « Brand New Start » pour ne citer qu’un exemple.
Redécouvrez un album non majeur, mais séduisant, qui aura connu les honneurs de début et fin d’année sans rien demander. Et deux parutions sur deux labels la même année est certainement l’un des indicateurs de qualité les plus fiables.
Titres de l’album :
01. Invitation
02. Mirror, Mirror
03. Bloodking
04. When Our Fight Is Over
05. End Of The World
06. Scream Maker
07. Hitting The Wall
08. Join The Mob
09. Die In Me
10. Powerlust
11. Tears Of Rage
12. Petrifier
13. Candle In The Wind
14. Brand New Start
15. Too Late
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04