Je réfléchissais à haute voix récemment, digressant sur le fait que les extrêmes m’attiraient invariablement…AOR, Grind, Sludge, avant-garde, Noise, Free Jazzcore, en gros, toutes les excroissances possibles du Hard-Rock prises dans tous les sens, mais…pas de Hard-Rock à proprement parler. Et comme finalement, ce schéma me faisait ressembler au proverbial chat qui se mange sa proverbiale queue, j’ai pris mes jambes à mon clavier, et je me suis jeté sur la première sortie « classique » que j’ai pu dénicher. En l’occurrence, le nouvel effort solo d’une mystérieuse artiste norvégienne, MARITA, qui visiblement, connaît la musique, l’air, mais aussi la chanson. Cette jeune vocaliste qui naquit en 1989, l’année de l’explosion/dernier souffle de la vague Hair-Metal des 80’s et qui chantait « Holy Diver » de DIO à l’arrière de la voiture de son papa, n’est pas née de la dernière pluie de décibels, et a bien traîné ses graves au poste de bassiste de l’ensemble local GRIMSKULL (un LP, Monster Master en 2012)…que je ne connais d’ailleurs pas plus. Mais nonobstant ces détails techniques, autant dire que la musicienne sait ce qu’elle veut, et qu’elle s’est d’ailleurs offert une nouvelle escapade en solitaire, ou presque, pour enregistrer cet album qui se veut révérence flamboyante à la musique précédant sa naissance…Un LP entièrement consacré au Hard-Rock de tradition californienne, que MARITA décrit comme « un hommage aux coiffures bouffantes, au spandex, et à la bonne humeur des années 80, inspiré des classiques de l’horreur et du thriller, des vampires, et tous les trucs cools qui font peur ». La pochette vous en dira un peu plus dans le genre transylvanien buccal et sexy, mais autant dire que musicalement, l’affaire est aussi simple qu’elle n’est complexe…
Non que Bloodlust soit un mauvais album, ce qu’il n’est assurément pas. Mais il n’est pas non plus un « bon album » stricto-sensu, et ce pour une raison très simple. La voix de MARITA, très fluette, manque du panache des vocalistes de légende qui savaient transcender un riff simple pour nous faire atteindre le nirvana de la décoloration auditive, et dessert souvent des morceaux qui ne demandaient qu’à exploser comme une bombe de laque près d’un feu de bois allumé. Si la partie instrumentale assurée par Trygve Johan Solheim (guitare, instruments additionnels) et Geir Arne Solheim (basse, groove) assure dans les grandes largeurs, les messieurs connaissant suffisamment leur boulot pour tronçonner et soloïser, les vocal duties de la demoiselle laissent un peu à désirer, et rappellent parfois les couinements de Lisa Dominique, qui elle non plus n’avait pas forcément l’envergure d’une Rock N’Roll Lady. Sur les titres les plus légers, le timbre fluet de la chanteuse entraîne le Hard-Rock chamarré de son backing-band vers des rivages Pop assez agréables, et donne un cachet bubble-gum à l’entreprise, mais lorsque l’ambiance se durcit, on a un peu de mal à adhérer à ces couplets et refrains entonnés de façon très monocorde, les capacités de gosier se limitant au demi-octave nécessaire, et à la justesse indispensable pour ne pas sortir de la gamme. Mais en faisant abstraction de ce défaut somme toute assez prononcé, certaines chansons tiennent la route, comme l’entame légèrement Punky sur les bords de « 66 Crush », rappelant la moue boudeuse des RUNAWAYS et de Suzy QUATRO, en version plus superficielle et moins coquine, ou « Horror High » qui ne se prive pas non plus de piocher dans le répertoire de BON JOVI de quoi alimenter son propre bestiaire FM.
Bien que limité à une dizaine de morceaux pour une demi-heure de musique, Bloodlust devient vite redondant, malgré les modulations accomplies pour varier les tempi. S’il est évident que les deux acolytes de la chanteuse donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre, et se montrent en tous points convaincants, leurs efforts sont régulièrement ruinés par une approche un peu trop light de l’investissement de gorge, comme le démontre malheureusement le plutôt bon « 10 To Midnight », qui aurait pu se montrer hit-single très efficace si MARITA (on finit par ne plus dissocier le projet de l’artiste…) disposait de capacités moins bridées. Mais entre des démonstrations de pur Hard mélodique et festif (« Seek The Fortune », au phrasé plus adapté et tellement enfantin qu’on finit par craquer), des transitions gentiment horrifiques (« Threshold Of The Night », récréatif), des classiques presque Heavy qui nous replongent dans la période bénie de la fin des années 80 (« Bloodlust ») et de jolies pochades Heavy-Pop (« Flesh Is Burning », avec pas mal de flair et des effets sur la voix, ça passe comme une BD sonore de bon aloi), le bilan reste satisfaisant, sinon inoubliable. Il est certain que ceux qui ne seront pas choqués ou gênés par cette voix assez irritante trouveront le tout très digeste, et ils auront donc parfaitement le droit d’apprécier cet album pour ce qu’il est, à savoir une belle tranche de fun à ne surtout pas prendre au sérieux, mais qui fait le job en faisant des heureux. Dommage que la chanteuse se contente souvent de minauder dans la même tonalité, sans chercher à exploiter ses petites capacités, car quelques trouvailles d’interprétation auraient pu encore plus tirer le travail vers le haut. Ce qui n’aurait été que justice face au travail abattu par ces deux musiciens qui en arrière-plan sauvent souvent les meubles…Et si MARITA cite Joan Jett, Lee Aaron ou Debbie Harry, comme somme d’influences, elle est encore trop proche d'une version musicale des Monster High pour prétendre entrer dans le cercle très fermé des poupées rockantes aussi sexy qu’impressionnantes.
Titres de l'album:
Il s'agit de MINDWARP. J'avais choppé cet album (qui était leur 2ème) sorti en 2016 chez Great dane records. Un très bon album de death proche de l'esprit de CARCARIASS. Donc pas étonné de le voir ressortir sous ce nom
17/06/2025, 15:06
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35