Plongeons dans l’underground le plus sombre pour en revenir les bras chargé de pépites de carbone. PULVERIZADOR, groupe mexicain, ne s’embarrasse pas de principes, et ne propose ni site ni Bandcamp, ni page Facebook, sans oublier une entrée The Metal Archives incomplète et sans mention de ce premier album éponyme. Alors, considérons ceci comme un petit trésor déniché au bazar du coin, puisque aucune autre explication ne nous sera donnée.
Apprenons juste que le groupe s’est formé en 2011, qu’il n’a jusqu’à présent proposé qu’un EP en 2018 (S.D.T.A.), et qu’il se présente sous la forme d’un power trio (Luis « Pigmeo » - batterie, Aldo « Phantomlord » - guitare et Leonardo « Bestia » - chant/basse). Une fois ces quelques renseignements assimilés, ne reste plus qu’à écouter cet album, plutôt long, frisant l’heure de jeu, ce qui peut paraître inconscient pour une première prise de contact.
Chantant dans son idiome natal, le trio propose donc un voyage nostalgique dans les arcanes de la violence des années 80, et n’est pas sans évoquer la scène européenne la plus radicale de ‘époque. Et si l’aventure commence sous des auspices prudents, avec le plutôt Speed que Thrash « Pulverizador », tout se corse rapidement, et la rythmique a tôt fait de pousser les BPM.
Difficile toutefois de trouver des points d’ancrage dans les chansons proposées par les mexicains. Leur style est plutôt débridé, mais repose sur des séquences mémorisables, et des rifs teigneux qui accrochent l’oreille. On note ainsi une osmose générale assez probante, un axe basse/batterie bien soudé et collé par un son de basse à la Dan Lilker, sans que le groupe ne se prenne pour un chantre Crossover de plus. Pourtant, leur musique a parfois des allures de Hardcore new-yorkais, lorsque la vitesse grimpe modérément et que le chant de Leonardo va taquiner les raclages de gorge les plus typiques.
Entre un NUCLEAR ASSAULT solide mais chafouin, un EXCEL moins sage et propre sur lui, mais loin d’un MOD rigolard, PULVERIZADOR se permet d’être léger sans tomber dans les travers du fun outrancier, et offre des titres qui sont vraiment prenants. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’un morceau propose quatre ou cinq plans différents, des transitions étonnantes, et un final décalé, ce qui ne fait que rendre l’écoute de cet album plus agréable.
Mais pour le glisser entre ses oreilles, il faut d’abord faire abstraction de cet artwork laid au possible, moche comme une synthèse collégienne de cours d’arts plastiques au trait grossier de Fistful of Metal et Vulgar Display of Power. Néanmoins, l’image du coup de pied dans la tronche est assez fidèle à la démarche artistique, qui colle des pains comme Jésus les multipliait, et si individuellement, les trois musiciens ont un niveau technique respectable, c’est ensemble qu’ils prennent toute leur ampleur, comme le démontre le très efficace « ¿Qué Demonios! ».
Pas de réelle innovation sur le terrain du Thrash old-school mais un survol de toutes les tendances du genre, de ce Speed/Thrash un peu punky sur les bords (« Metaleón »), jusqu’au Thrash le plus extrémiste, prenant la forme d’une charge virulente accentuée de passages en mid vraiment écrasants (« Mezcal Of The Gods »). La voix de Leonardo, gentiment histérique, fait parfois penser à une version sud-américaine du regretté Paul Baloff, l’instrumental nous ramène à la mémoire l’agression ludique de nos propres NOMED, ou la scène brésilienne la plus Core (« ¡Me Quiero Morir ! »), les soli suggèrent un apprentissage des phrasés via les interventions approximatives de Mille Petrozza, et les diverses ambiances, un éventail de possibilités assez conséquent, et surtout l’envie de proposer autre chose d’une bourrinade Thrash de plus (« Adictos Al Rock And Roll »).
PULVERIZADOR dévie parfois de sa trajectoire pour oser des choses moins évidentes, comme ce doomy et progressif « El Dolor De Frankenstein », lourd comme du BLACK SABBATH et lyrique comme du CANDLEMASS, mais toujours soutenu par des riffs épais et efficaces.
Au final, un album atypique, un groupe sympathique, et un album encore un peu long pour maintenir l’attention jusqu’à son terme. Mais des idées, une sacrée collection de riffs compétitifs, et une rage de jouer qui fait plaisir à entendre et qui parvient même à faire oublier cette immonde pochette.
Titres de l’album:
01. Pulverizador
02. Mezcal Of The Gods (Studio)
03. ¿Qué Demonios! (Studio)
04. Metaleón (Studio)
05. ¡Me Quiero Morir! (feat. Luis Enrique)
06. Adictos Al Rock And Roll (Studio)
07. Fuego Infernal
08. El Último Acto De Oposición
09. El Dolor De Frankenstein
10. Kamikaze Samurái (Studio)
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39