Ben si on m’avait dit que je chroniquerais un jour leur album du comeback à ceux-là, ça m’aurait certainement bien fait marrer. A peu après autant que lorsque j’ai découvert leur premier véritable album, le légendaire Ooh Crikey It's..., assemblage foutraque de blagounettes musicales dont Earache s’était emparé pour alimenter son catalogue un brin trop sérieux et bordélique. Et à l’image de bon nombre de ses homologues rigolards de l’époque, les OLD LADY DRIVERS ou CEREBRAL FIX, les LAWNMOWER DETH n’avaient pas tardé à évoluer vers une musique plus posée et subtile, leur courte carrière culminant avec le très bon Billy, testament qui laissait un goût amer dans les oreilles.
Aujourd’hui, 2022, on prend (presque) les mêmes et on recommence, et c’est un vrai plaisir de retrouver Mightymow Destructimow (basse), Schizo Rotary Sprintmaster & Concorde Face Ripper (guitare), Qualcast Mutilator (chant), secondés depuis 2017 par le batteur Chris Billam (CONSUMED), d’autant que les gus sont en forme et souhaitent vraiment nous le prouver via dix-huit nouveaux morceaux annoncés par une sublime pochette vintage aux tons vert du plus bel effet.
Loin de Billy, la troupe a souhaité revenir au son qui avait fait sa gloire à la fin des années 80, cet espèce de Crossover tongue-in-cheek, à base de Thrash, de Hardcore, de Grind, de Funcore qui leur sied si bien. Et en l’état, musicalement parlant, Blunt Cutters pourrait bien être leur farce la plus crédible, même sans l’aide d’une reprise de Kim Wilde. D’abord, parce que l‘attitude est là. On le sent dès la lecture d’un tracklisting qui fait la part belle à l’absurde, mais aussi, en découvrant que musicalement, les gus ont fait de sacrés progrès pour sonner carré. Hébergés désormais par l’écurie Dissonance Productions, les DETH s’achètent une conduite et ne roulent plus bourrés, sans toutefois se montrer trop matures pour encore faire rire les plus branleurs d’entre nous.
Blunt Cutters taille donc la nuque à blanc, et se veut retour en grâce, tout comme un petit coucou après des années de silence. A l’image d’un M.O.D très en forme, LAWNMOWER DETH propose le meilleur du Thrash d’époque, agrémenté de quelques fantaisies rythmiques ne laissant pas indifférent. Car comme d’habitude, entre deux trucs plus sérieux, les anglais ne se gênent pas pour nous refourguer quelques galéjades enthousiastes, à l’image de ce terrible « Swarfega » de moins de trente secondes. Mais même en version un poil plus longue, la dérision est de rigueur, les chansons de stade ou à boire aussi (« Bastard Squad »), et les private-jokes se multiplient, comme à la grande époque.
Prenant quand même le temps de s’essuyer le manche sur le paillasson, le quintet anglais signe là l’un des albums les plus enthousiastes de sa carrière, le temps aidant à faire le tri entre les calembours gras et les jeux de mots plus fins. Avec un gros paquet de riffs à rendre jalouse la concurrence plus récente, le groupe taille donc la haie pour regarder chez les voisins, et nous entraîne dans une fête du barbecue à l’anglaise, entonnant un tonitruant « Now He's A Priest » pour bien rappeler quels sales gamins ils seront toujours.
A l’image d’un GAMA BOMB qui ne se contente pas d’être fun pour le plaisir de servir un spectacle désolant musicalement, les DETH ont repris les vieilles recettes à base de fun Grind, et « Good Morning, Phil » de nous réveiller en fanfare façon Jackass. Mais si les meilleures blagues sont toujours les plus courtes, les plus longues peuvent fonctionner aussi, faire marcher les zygomatiques et battre le cœur de Thrasheur, ce que démontre avec beaucoup de poigne l’ouverture « Into The Pit », fluide comme du D.R.I de la grande époque Roadrunner.
Le centre de l’album nous propose d’ailleurs des choses plus conséquentes, et trois morceaux successifs de plusieurs minutes. Pour autant, pas de redite ou de remplissage à craindre, mais plutôt un gros Hardcore Heavy (« Raise Your Snails »), du Thrash pur jus et effilé comme un rasoir (« Deth! Maim! Kill! »), et même un poil de Mosh bon ton (« Bobblehead »).
Alors évidement, les blagues passent encore plus facilement (« Christ Options », débile mais jouissif), les saillies Hardcore aux chœurs virils (« Space Herpes ») cavalent tous poils au vent comme des lévriers sur la piste, les aveux sont toujours aussi sincères quoique légèrement exagérés dans la fond (« Nothing But Noise », pas de bruit, mais une basse brillante qui fouette les sens), et le long final de « Agency Of C.O.B » et sa fausse amertume font que cet album passe décidément trop vite et laisse un arrière-goût de pas assez.
LAWNMOWER DETH, loin du 5 men show facile pour justifier un retour que personne n’attendait plus nous ont concocté un spectacle de premier choix, avec de petites saynètes élaborées et franchement crédibles. Les clowns sont donc toujours aussi drôles, mais beaucoup plus performants musicalement. De quoi s’en tailler une bonne en souvenir du bon vieux temps.
Titres de l’album:
01. Into The Pit
02. I Don't Want To
03. Botheration
04. Swarfega
05. Bastard Squad
06. Now He's A Priest
07. Good Morning, Phil
08. Bobblehead
09. Raise Your Snails
10. Deth! Maim! Kill!
11. Christ Options
12. Hell's Teeth
13. Blunt Cutters
14. Space Herpes
15. Nothing But Noise
16. Good Night, Bob
17. Power Bagging
18. Agency Of C.O.B
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57