Après la Lettonie hier, la Lituanie aujourd’hui, j’échange donc Riga contre Vilnius, mais le combat est le même. Du Metal, toujours du Metal, et celui de nos amis du jour est fameux, sans compromis, joué par des têtes brûlées qui ne connaissent que le pouvoir des watts et de la sueur qui coule des aisselles. Formé en 2010, ce collectif de Šiauliai a déjà publié pas moins de trois LPs, ce qui en dit long sur son inspiration et sa détermination. Carrière entamée par une première démo sans nom en 2011, et couronné par un premier long deux ans plus tard, Degsit!. Mais la philosophie du groupe a certainement été résumée avec beaucoup d’acuité par le second effort, très justement baptisé Speed'n'Roll. Et alors que nous étions sans nouvelles de la bande depuis trois ans et le fameux The Witch-Bitch of Hexenville, les voilà qui s’en reviennent avec un nouveau chapitre sous le bras, qui ne trahit aucunement l’histoire globale. Chanté en anglais et composé de morceaux courts, ce quatrième album se situe donc dans la continuité logique du précédent, et offre son lot de hits de l’enfer, qu’on peut toujours aussi facilement situer en convergence de MOTORHEAD, TANK, VENOM, BULLZODER, WARFARE, et toutes ces brutes épaisses qui n’ont jamais envisagé leur Rock n’Roll autrement que joué avec les tripes et s’adressant à une bande de greasers méprisant l’usage du savon et accumulant les jurons. Evidemment, la recette est connue depuis les premiers albums de BLUE CHEER, et surtout, les pamphlets les plus virulents de la bande à Lemmy, mais on déguste toujours avec plaisir ce cocktail composé d’un tiers de whisky, d’un tiers de gasoil et d’un tiers d’acide, de ceux qui donnent envie de partir en vrille sur la route en ne respectant surtout pas les limites de vitesse.
Evitant très intelligemment l’écueil pénible du Blackened Roll, les PEKLA restent fidèles à un Heavy Rock n’Roll joué très speed, mais qui sait se montrer mélodique et créatif. Pas question pour eux d’oser nous faire perdre notre temps avec une énième resucée de « Overkill » ou « Ace of Spades », et si leur approche franche n’est pas sans rappeler nos VULCAIN des premières années, on sent aussi en arrière-plan une fascination pour les premières années du Speed, avant qu’il ne dégénère en Thrash pour adolescent hyperactif. Dix titres pour à peine trente minutes de musique, Boogie with Satan vous propose donc un pas de deux avec le grand cornu, qui a la politesse de ne pas vous écraser les pieds de ses sabots, et qui vous invite même à sa table privée dans les backrooms de l’enfer. Un boogie plutôt chaud, qui accélère souvent pour donner le tournis, mais qui parfois marque le pas pour rappeler à la faune terrestre que c’est bien le diable qui a inventé le véritable Heavy Metal (« The Game »). Et si le quintet aime à se faire passer pour un groupuscule de rustres incapables d’ouvrir une porte à la dame qui passe (Markusas G & Rokas G - guitares, Justinas J. - batterie, Mindaugas J - chant et Gytis Š - basse), il peine à cacher sa classe naturelle pour composer des hymnes à reprendre en cœur, et pas seulement en intro pour attirer le pervers en manque de stupre. Certes, « #rapidez » est le genre d’ouverture qui donne des envie de quadrille à deux heures du matin, avec sa rythmique nucléaire, ses chœurs fédérateurs et son riff cyclique, mais parvenir à fixer un hit pareil n’est pas donné à tout le monde, spécialement dans le dosage entre épaisseur et fluidité. Oui, le Heavy Rock n’Speed c’est comme la cuisine, il faut avoir du talent et connaître les bonnes proportions, ce qui est immanquablement le cas de nos lituaniens préférés.
Tourbillon de guitares, soli propres et exécutés avec doigté, chant bien rocailleux, mais ambiance festive, tel est le programme de ce quatrième album qui dès le départ, place la barre très haute. Doté en sus d’une production béton, aux graves clairs et aux médiums sans saturation, Boogie with Satan n’est certes pas un exercice de boogie à l’usage des cavaliers de danse, et ressemble plus à la BO d’une party entre motards de l’est, mais il sait faire preuve de finesse quand les circonstances l’exigent. Assurément le meilleur effort de la bande, et le plus maîtrisé dans la folie, ce quatrième LP aiguisé aux entournures choque, mais gentiment, et propose à l’auditeur d’assumer sa nature profonde. « Goddamn Suicide Zombies » est plus qu’une simple chanson, c’est une invitation à la luxure Heavy Rock, mais un Heavy Rock solide, un Heavy Rock furieux, qui ne manque jamais une occasion d’accélérer le tempo pour se rapprocher des vagues Speed anglaise et allemande. Ne tombant jamais dans les travers de la musique de brutes pour brutes, PEKLA invente le concept de polka dansée sur des Harley, et provoque la nostalgie sans se caler bêtement sur la ligne du parti old-school. Le Metal des lituaniens est tout sauf générique et emprunté, et dispose d’arguments solides pour séduire les fans de MOTORHEAD bien sûr, mais aussi les nostalgiques d’EXCITER, et répand une folie palpable dans l’atmosphère, grâce à l’adjonction de chœurs complétement possédés. Difficile ainsi de résister à l’exubérance d’un « The Tube Is Red », ou à la tornade boogie de « Boogie with Satan », qui convie les SLADE, ZZ TOP et WHITE ZOMBIE à une gigantesque fête dans le désert.
C’est certes grossier, ça laisse des tâches, mais bon diable que ça fait du bien. Les rythmiques speed, les riffs circulaires et redondants, ce chant barbare, ces arrangements vocaux affolants, le tout s’avale d’une traite comme un verre de bourbon de contrebande, et si la tête finit par tourner un peu, l’enivrement est délicieux. En allégeant leur propos sans le dénaturer par des compromissions commerciales, les PEKLA osent tout, réussissent tout, défient les suédois sur leur propre terrain de l’entertainment passéiste (« School of Rock ‘n’ Roll »), et nous laissent le sourire aux lèvres, content d’être passé au travers d’une telle tornade. Avec quelques moments plus conventionnellement Heavy (« Swype Rite »), et une outro mélodique un peu louche qui nous perd dans le brouillard mélodique (« …and Cut »), Boogie with Satan est un album qui met salement de bonne humeur.
Titres de l’album:
01. #rapidez
02. Goddamn Suicide Zombies
03. Scrollers
04. The Game
05. The Tube Is Red
06. Boogie with Satan
07. The Stuff
08. School of Rock ‘n’ Roll
09. Swype Rite
10. …and Cut
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Perso, j'aime bien le chant justement. C'est même d'ailleurs le seul truc à sauver là-dedans. Ca fait le buzz ce truc mais c'est tout pourri.
06/10/2024, 07:49
Vu cette année au rock and eat, rencontre max une de mes legendes, en concert ça déchire et toujours aussi Malsain, hate d'écouter le nouvel album
05/10/2024, 07:16
C'est slayerien certes, mais ça ne vaut pas la grande époque..iol manque quelque chose qui rende le morceau majestueux, épique, du bon Slayer quoi! Ca prouve bien que Kerry King n(était pas le seul maître à bord, en matière de génie, dan(...)
04/10/2024, 13:41
Faut que je me trouve le temps de voir cette vidéo, mais, Massacra, quel groupe !!! Le Brutal Tour, l'un de mes bons gros souvenirs concert !!! Enjoy the violence !!!
30/09/2024, 22:06
+1 avec @Humungus.Depuis que j'ai visionné cette vidéo hier soir, je me suis acheté The day of Massacra et j'écoute les albums du groupe depuis ce matin
30/09/2024, 15:29
Salut. L'album sortira le 04/10/2024 via AFM Records & non Napalm Records. C'est visible sur la vidéo & c'est le titre présent dans l'album: 08 - Keep That MF Down
30/09/2024, 11:27
De prime abord, on pourrait se dire : "Mais quel est l'intérêt de voir des photos de post-ados dégueulasses en perf patché ? Pourquoi écouter un mec nous conter sa "petite" vie pendant une heure ?"...Bah parce que ça nous ra(...)
30/09/2024, 09:26
Vidéo intéressante ! Merci pour le partage. Les membres de ce groupe sont si peu bavards, c'est une vraie chance d'écouter son témoignage. Le type a l'air humble, attachant. Je vais ressortir Enjoy the violence cette semaine, tiens.
29/09/2024, 13:01