L’excès de sucre entraîne des problèmes de foie, de diabète. L’excès d’alcool des affections à l’estomac et au foie aussi, le tabac aux poumons, à la gorge, et l’excès de C8 nuit considérablement au cerveau. Mais est-ce que l’excès de nostalgie nuit à la créativité ? Nous sommes nombreux à le penser, tant cette mouvance prend de plus en plus d’importance dans les milieux modérément extrêmes. Si le Black Metal repousse sans cesse ses limites, le Heavy, le Death et le Thrash se reposent sur des lauriers acquis il y a des décennies, peinant à se renouveler efficacement.
Et le premier album des chiliens de CRUSHING BRAIN en est une preuve indéniable.
Ceci dit, dès la pochette, les choses sont plus ou moins claires. L’inévitable squelette rigolard qui s’enfile une bière nous aiguille immédiatement sur la piste d’un Crossover plus ou bien digéré, mais la réalité des faits nous rattrape assez rapidement. Loin d’un simple Thrash échevelé et nourri au houblon TANKARD ou à la colère souple EXCEL, Cenizas évolue plutôt dans une sphère médiane, entre Speed mélodique et Thrash atomique, ce qui a l’avantage de nous aérer un peu la pièce.
CRUSHING BRAIN est un quintet de Concepción (Francisco Acuña - basse, René Navarro - guitare, Carlos Otárola - chant, Mauricio Aburto - batterie et Rodrigo Barra - guitare) dont les influences se situent quelque part entre ABATTOIR, AGENT STEEL, EXCITER, DORSAL ATLANTICA, WARFARE et FLOTSAM & JETSAM, et dont la musique résulte d’une fusion entre plusieurs sous-genres. Quelque chose d’accommodé donc, et de très plaisant à écouter, qui combine la fluidité du Speed/Thrash et la férocité du Black Thrash brésilien au niveau du chant, méchamment régurgité, et blindé d’effets.
Une bonne surprise donc au niveau de la bifurcation, et un vrai plaisir à découvrir des morceaux certes simples, mais efficaces, avec ce qu’il faut d’harmonie pour être digestes. Le problème vient donc une fois de plus de l’impulsion originelle qui pousse à piocher dans le passé de quoi jouer au présent, et les amateurs d’inédit et de nouveauté en seront une fois encore pour leurs frais.
Mais, admettons quand même le savoir-faire d’un groupe qui n’a pas la rythmique dans sa poche. Comme un OVERKILL un peu exotique reprenant du Doomsday For The Deceiver à la mode sud-américaine, CRUSHING BRAIN ne nous pulvérise pas le cerveau, mais le malmène suffisamment pour nous procurer notre dose de grisant.
Et comme certains morceaux jouent la carte de la sophistication, l’ennui reste collé au plafond. Ainsi, le progressif et amer « Brainwashing Device » de laisser un soliste s’exprimer à la mode TESTAMENT/MEGADETH, pendant que le fond sonore se réjouit de la vague Speed américaine des mid eighties.
Tout à fait franc sur ses ambitions, le groupe se lâche parfois en mode Thrash punky, pour quelques minutes de folie. Le très DESTRUCTION « Metal Thrash » est par exemple un aveu de sincérité irréfutable, tandis que la jolie reprise de KREATOR nous fait presque manger nos morts. Il est d’ailleurs assez étrange que les chiliens se rabattent sur les germains, puisque la puissance brute n’est pas vraiment leur domaine de prédilection.
Mais après tout, il n’y a aucun mal à relâcher la pression, surtout quand on est capable d’écrire un mid tempo aussi musclé que « Esclavitud Bestial ». Scandé en ibère natal, ce premier album vient enfin sanctionner une carrière vieille de plusieurs années, le quintet ayant vu le jour en 2008. Il était donc temps qu’il dépasse le stade de la démo, et qu’il se lance comme un pro. Le résultat, sinon transcendant fait au moins montre d’une volonté de s’éloigner des schémas trop usés, nous emmenant faire une jolie promenade sur des routes plus aménagées.
IL faut donc accepter une énième fois ce principe passéiste, mais dans le panier de crabes des nostalgiques, les CRUSHING BRAIN ont une belle paire de pinces.
Titres de l’album :
01. Lunar Mutilation
02. For Power and Domination
03. Fractal Demons
04. Llegando al Infierno
05. Horizontes del Caos
06. Cenizas
07. Brainwashing Device
08. Metal Thrash
09. Tormentor (KREATOR cover)
10. Esclavitud Bestial
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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