Vous allez me dire qu’entamer un week-end pascal avec un album qui s’appelle Complete Carnage of Coagulating Cacophonous Corpses n’est pas la meilleure façon de célébrer cette fête, mais que voulez-vous, je n’ai jamais rien fait comme tout le monde. Et puis un bon album de Death classique n’empêche pas l’empathie et le partage, et c’est justement ce qui m’a poussé à vous faire découvrir ce jeune groupe australien. Ce qui m’a poussé à ce choix aussi, ce sont cette pochette et ce titre aux allitérations poussées, de quoi m’intriguer au moment de piocher une nouvelle œuvre. PUNCTURE WOUND dans les faits, ne s’embarrasse pas de principes. Une bio succincte (PUNCTURE WOUND est un quintet de Death Metal de Gold Coast, Australie), des références non avouées, un label qui lui aussi joue la discrétion mais ose quand même quelques comparaisons justifiées, l’essentiel donc, pour un album qui va lui aussi droit au but et ne tergiverse pas. Historiquement, le combo a vu le jour en 2016 à Gold Coast donc, a préparé son répertoire pendant un an avant de s’accorder une démo (Brutal Butchery of Bargain Basement Bodies, décidément, les allitérations c’est vraiment leur truc, on attend avec impatience leur troisième sortie pour apprécier la lettre D), puis a travaillé pendant trois ans pour enfin lâcher sur le marché de la barbaque saignante son premier long, ce fameux LP dont je m’apprête à vous parler. En étant honnête, quelques phrases lapidaires me suffiraient au moment de rédiger cette chronique, tant la musique des australiens est simple, honnête et claire. Avec les quelques références laissées par leur maison de disques 1054 Records, et les parallèles établis avec le Death historique de Floride, les précisions supplémentaires deviennent superfétatoires, et les analyses en profondeur tout aussi vaines. Alors abordons le cas de ce quintet sans prendre de gants ni tourner autour du pot.
Oui, les australiens de PUNCTURE WOUND jouent du Death Metal à l’ancienne, tel qu’on le pratiquait en Floride à la fin des années 80/début des années 90. En enregistrant une compile de tous vos groupes préférés de l’époque, et en secouant le tout, vous obtiendrez un résultat assez proche de ce premier LP. Prenez par exemple tous les cadors cités par la maison de disques (MALEVOLENT CREATION, OBITUARY, CANNIBAL CORPSE, DEICIDE, MASSACRE, MORBID ANGEL & MONSTROSITY), choisissez l’une de leurs chansons les plus emblématiques, et le résultat se rapprochera de très près de l’attaque sonique de Complete Carnage of Coagulating Cacophonous Corpses. Tout est là, les vocaux graves et grognons, les riffs d’outre-tombe, les cassures rythmiques, les aplatissements soudains, les reprises pleines d’entrain, l’allant général et l’ambiance confinée et suintante, et même le son si floridien qu’on retrouvait sur les premiers efforts des groupes susnommés. Mais entre un nom, une pochette et un titre ne laissant planer aucune équivoque, pas de doute possible, et les cinq australiens de démontrer toute leur foi en un Death nostalgique toujours d’actualité, et humant bon la mort, la destruction, la torture, valeurs que prônaient les meilleurs représentants du genre il y a trente ans. Sans jouer la copie carbone, il est certain que ce premier tome se pose en synthèse parfaite, évoquant parfois un compromis entre le radicalisme brutal de DEICIDE et le radicalisme bestial de SUFFOCATION, sans vraiment chercher à imprimer sa patte à l’équation. Enregistré et mixé par Rian Cavaye au Rock City Studios, masterisé au Against the Grain Studio, flanqué d’un artwork délicieusement morbide peaufiné par Daemorph Art, Complete Carnage of Coagulating Cacophonous Corpses est donc une fête des oreilles qui se voient préparées au carnage par l’entame « Necroinsemination », qui prouve que les thématiques un peu glauques de CANNIBAL CORPSE sont loin d’être tombées aux oubliettes. Du bon goût donc, mais aussi du savoir-faire, une alternance entre gras et lourd et épais et rapide, une section rythmique tout à fait capable, pour un exercice de mimétisme assez troublant parfois.
Pris à la gorge par un son sec et nerveux, et enthousiasmé par des compositions certes classiques, mais d’une efficacité énorme (« Anthems of Agony », un hit post-mortem que DEICIDE et MORBID ANGEL auraient pu cosigner dans le sang de porc), galvanisé par des chansons d’une vélocité incroyable, mais accrocheuses en diable (« Inflicting Horror » une entrée en matière supersonique bizarrement entêtante et astucieuse), et rassuré par la foi indéfectible de musiciens qui ne conçoivent pas leur Death autrement que formel et traditionnel, l’auditeur éventuel et fan d’extrême musical de cette époque charnière saura reconnaitre de vrais esthètes qui prennent leur pied en cassant ceux des autres (littéralement parlant évidemment), mais qui connaissent toutes les astuces pour composer un standard Death qui tient la route. D’ailleurs, les australiens ont voulu la leur assez courte, puisque leur premier effort n’atteint même pas la barre des quarante minutes, et stoppe sa course juste avant que la lassitude ne pointe le bout de son colon. Ce qui permet de déguster à leur juste valeur saignante des tranches de vie en carpaccio comme « Devoid Mausoleum », hachoir industriel qui débite à vitesse grand V, et même si les riffs sont tous interchangeables, même si les plans donnent le sentiment d’avoir été recyclés des dizaines de fois, même si l’atmosphère générale moite rappelle des souvenirs à chaque instant, quelques surprises bienvenues (le final acoustique et délicat « Darkened Ways » qui semble parachuté d’on ne sait où, ou d’un album de TESTAMENT), et une énergie globale ne se démentant jamais permettent à Complete Carnage of Coagulating Cacophonous Corpses de passer la rampe sans encombres et de se poser en première œuvre assez intéressante, sinon cruciale et indispensable. Une bonne entrée en matière pour les australiens, qui placent leurs pions sur l’échiquier de la violence old-school, mais qui gagneraient à accentuer leurs qualités les plus personnelles pour se faire remarquer à plus grande échelle.
Titres de l’album :
01. Necroinsemination
02. Occasional Butchery
03. Perverse Sodomy Infatuation
04. Murderquette
05. Deceptive Mutilation
06. Inflicting Horror
07. Anthems of Agony
08. Postmortem Frenzy
09. Devoid Mausoleum
10. Darkened Ways
Superbe ce papier avec un chroniqueur qui, ça se sent, a vécu l'époque Roadrunner et sa superbe compilation (a la non moins superbe pochette) Stars on Thrash.Achat obligatoire.P.S : Euh moi une ex m'appelle pour prendre de mes nouvelles et me proposer (...)
19/03/2024, 12:13
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39