Ctrl+Alt+Fuck

Psykup

24/03/2017

Dooweet Agency, Autoproduction

Quand tu bosses sur ton PC et qu’il plante, pour une raison ou pour une autre (conflit de pilotes, bug, virus, windaube c’est de la daube), tu jettes rageur un vieux Ctrl+Alt+Sup, tu flingues les applications fautives, et tu attends. Dans le meilleur des cas, ta bécane redémarre et tu peux continuer ton boulot. Mais quand ta propre vie merde, que les ennuis s’accumulent et que ton anti-virus naturel (optimisme, inconscience, joie béate) ne fait plus de mises à jour, tu fais quoi ?

Tu appelles la hotline du destin et tu attends benoîtement dix plombes au téléphone que la centrale d’appel décroche ?

Tu peux, mais ça ne te fera pas gagner du temps. Mieux vaut te débrouiller seul, et sans attendre une solution miracle ou un conseil avisé sorti de nulle part. Mais moi, j’ai une autre solution. Quand ton existence prend le large et te laisse sur le trottoir avec tes illusions trempées dans un café tiède, tu te la joues informaticien utopiste, et tu appuies conjointement sur tes trois touches du jour.

CTRL+ALT+FUCK. Tu verras, tout prendra un éclairage différent. Et petite précision, si ça fonctionne, ne me remercie pas, remercie plutôt les PSYKUP qui m’ont refilé le tuyau. Et je te garantis que si ça ne résout pas le problème en profondeur, tu l’oublieras au moins pendant trois bons quarts d’heure.

Après, je peux comprendre que tu n’aies pas pensé à cette solution au prime abord. Parce que les mecs ont bricolé leur truc dans leur coin, en bouffant des lignes de code musicales, et qu’ils ont pris leur temps pour développer leurs applis. Presque dix ans pour agencer leur développement, histoire de ne laisser passer aucune erreur.

Et puis, il leur fallait des fonds, parce que la qualité, ça coûte cher. Surtout quand on la refile après pour pas grand-chose. Leur dernier OS balancé sur le marché en 2008, We Love You All, c’était un peu le Luxus free du Core qui se battait contre les géants Trapple et Wind’ose. Et sans savoir qui des trois a remporté le marché, on pouvait dire que les frenchies avaient fait leur trou et converti les passionnés. J’étais d’ailleurs tombé dedans à l’époque, et j’avais eu du mal à me remettre de la fluidité du système, qui pourtant gérait les ouvertures d’exe à sa façon, très libre, à la FAITH NO MORE, DILLINGER, CinC et d’autres dans le même genre, génies mis au ban parce que trop créatifs et libres pour la masse. Mais avec CTRL+ALT+FUCK, les encodeurs ont joué la sécu, et ne sont revenus qu’avec la certitude que leur produit allait tenir la route. Ils ont lancé un appel d’offre (1000 balles, la pochette, 20.000 l’album en exclu, et une photo dédicacée de l’équipe dans leur garage).

Bon, ils n’ont pas été bégueules, et nous ont quand même offert la première vidéo de présentation gratos, à des fins publicitaires pour nous convaincre du potentiel révolutionnaire de leur OS. Et comme il y a neuf ans, nous sommes tous tombés sous le charme, parce qu’encore une fois, ils n’ont rien fait comme tout le monde.

L’interface était ludique, la navigation fluide, et le résultat sans accroche, sans anicroche, basé sur une suite de doubles ou triples croches qui maintenaient le tempo et la mélodie sans effort, presque les mains dans les poches.

Mais c’est ça la méthode PSYKUP, de la rigueur dans la liberté d’approche, de la folie dans la logique sans reproche. Et une fois de plus, après toutes ces années de boulot, le résultat est bluffant. Et de fait, ce CTRL+ALT+FUCK va résoudre pas mal de vos problèmes de recherche de liberté et de bonheur, par l’entremise d’une œuvre affranchie de toute contrainte. Ça vous parle, alors j’ai une formule pour vous. Alors que tous les autres groupes se contentent de sortir des applications rigolotes pour smartphones dernier cri, les PSYKUP vous lâchent une appli de la vie qui vous rend humain, fier de l’être, et qui va vous relier aux autres sans avoir besoin d’être connecté à Snapchatte ou Fessebouc.

Parce que leur dernier album en date célèbre justement la vérité, l’enthousiasme, la violence palpable et tout ce dont vous avez besoin pour arpenter les couloirs du destin sans vous en remettre à des développeurs qui croient comprendre vos désirs.

Vos désirs, ils les connaissent et s’en foutent, puisque le leur est juste de jouer la musique qu’ils veulent sans se soucier de sa pertinence sur le marché.

Et quel marché ?

Celui d’un Metal complètement libre, dadaïste, ubuesque, qui multiplie les références à Zappa, à Jarry, à Rabelais, à Beefheart, à CARNIVAL IN COAL, aux RESIDENTS, en plus carrés, une valse sans hésitations qui place ses pieds sur un pas cadencé coupé/décalé tout en rythmant la piste de pulsions Thrash transcendantes qui vous mènent jusqu’au bout de la nuit. Epuisé

Alors comme d’habitude, on aurait beau jeu de comparer le leur à celui de Patton et ses nombreuses engeances, et c’est partiellement pertinent.

Mais moi, quand j’écoute « Cooler Than God », je ne pense pas à FNM mais à PSYKUP, parce qu’ils ont depuis longtemps balisé leur terrain sans empiéter sur celui des autres. Un terrain de jeu vaste, qui range ses jouets Hardcore dans un coffre Fusion, en utilisant des pochettes Jazz et Thrash pour ne rien abimer. Ils ont le sens de la propreté et de la logique, et justement, ils s’amusent beaucoup à la défier pour avancer en équilibre sur le fil de la créativité, sans perdre de vue le but principal : composer des chansons.

Ils avaient eu la générosité de balancer en avant-première « Violent Brazilian Massage » qui semblait d’une évidence même, mais qui ne l’était pas forcément, histoire qu’on se rende compte que malgré les années, ils n’avaient pas vieilli. Et ceux qui avaient investi leurs thunes péniblement gagnées s’étaient rendu compte que cet OVNI technoïdo-Thrash les remboursait au centuple. Rythmique un peu Funky, lignes vocales qui se mélangeaient dans une partouze des sens auditifs, et rythmique débridée pour un Sambacore enflammé. Bien joué, mission presque accomplie, et partons pour le reste.

Le reste, c’est juste la démonstration par IWRESTLEDABEARONCE plus Fuck The Rules que les PSYKUP nous aiment tous, et toujours.

D’ailleurs, ils vous le prouvent Grind sur « Fuck Me 'Til The End Of Times », alors autant s’acquitter de la tâche sans en faire sur les draps. Une furie Thrashcore/Deathcore/CoreCore, qui évidemment dégénère en fiesta intimiste, presque une comptine pour bambin sous benzédrine, et qui ridiculise quatre-vingt-dix-neuf pour cent des autres traitements par le sien, qui amoncèle les plans sous une chape de plomb indéfinissable.

Ils vous le démontrent sans ambages, et de façon pas artificielle du tout sur la charge en triphasé « The Intelligence », qui n’a pas du tout fonction de démontrer la leur, mais bien de vous empêtrer dans un maelström d’idées à la lisière d’une créativité bouillonnante à la VOIVOD, dissonances à l’appui et extrapolation d’un cyber espace avec des arguments viables.

Tiens, on a beau être en mars, ils jouent les Père Noël de fortune et vous demandent des déclarations d’amour épistolaires sur « SSanta ClauSS (write me a letter) », qui place un riff redondant, avant de le massacrer par une rythmique Néo-Thrash sortie de nulle part qui enchaîne les rennes aux étoiles pour remettre en cause les théories de Galilée. Après, arpèges, cris, grognements, mais toujours les fondements, musicaux, harmoniques ou pas, qui en a cure ?

Doublette de fin qui ne laisse même pas sur sa faim (« The Long Ride Home (Sunrise) » VENOM se la dispute finaude avec les MACHINE HEAD qui ont trompé adultère FANTOMAS, « The Long Ride Home (Sundown) », la même mais à l’envers, ou à l’endroit d’ailleurs), et puis voilà, neuf ans comblés d’un coup de pelle dans la tronche et d’inventivité barge dans les oreilles. Qui n’en ressortent pas indemne, tout comme le cœur d’ailleurs.

La vie c’est de la merde ? Non, c’est juste un programme un peu capricieux, mais qui peut voir ses erreurs de code corrigées par une astuce simple et pas chère.

CTRL+ALT+FUCK. Trois touches, pour une mouche du coche qui assume ses responsabilités. Les PSYKUP finalement, sont plus qu’un groupe, ils sont le proverbial fantôme dans la machine. L’ombre virtuelle humaine qui fixe les bugs d’un patch de sécurité, comme une soupape qu’on ouvre quand la pression est trop forte. Pas un slogan, pas une pub, mais un leitmotiv. Mieux, un cheat mode pour ceux qui n’ont pas envie de jouer selon les règles.

Et puis, un truc unique, qui le restera. Et n’oubliez-pas, même si vous ne comprenez pas, ils vous aiment tous.

Et nous aussi, on les aime. D’amour.


Titres de l'album:

  1. Violent Brazilian Massage
  2. We Will Win This War
  3. SSanta ClauSS (write me a letter)
  4. Shampoo The Planet
  5. Fuck Me 'Til The End Of Times
  6. Cooler Than God
  7. The Intelligence
  8. Crisis Of Today
  9. The Long Ride Home (Sunrise)
  10. The Long Ride Home (Sundown)

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par mortne2001 le 23/03/2017 à 14:06
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