Diama

Sunbeam Overdrive

12/05/2023

Season Of Mist, Tentacles Industries

Jeune groupe fraichement arrivé sur la scène, SUNBEAM OVERDRIVE lâche un gros pavé dans la mare avec son premier long, Diama. De loin, rien ne distingue vraiment le quatuor de nombre de ses homologues, pourtant, sa musique est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait de prime abord. On connaît tous l’importance que revêt un premier album, souvent le plus important dans la carrière d’un artiste, et avec Diama, SUNBEAM OVERDRIVE frappe très fort, et se hisse au sommet du panier des découvertes 2023.

Entre Djent raisonnable, Progressif manifeste et Alternatif de fond, Diama fond ses éléments dans un creuset d’inspirations multiples, entre années 90, 2000 et 2010. Pas forcément conceptuel, mais guidé par un fil rouge, cet album ose donc les mélodies prononcées, les poussées rythmiques fiévreuses et les breaks alambiqués, pour obtenir un mélange homogène de sensibilité, émotion, démonstration et puissance. Et le cocktail est méchamment relevé, et rehaussé par une production sans failles.

Tom Abrigan (guitare/chant), Karim Arnaout (chant), Laurent Duclouet (batterie) et Bruno Morgana (basse) se présentent donc à nous sans artifices, et imposent leur vision à grands coups de riffs sombres, un peu comme si HYPNO5E et les DEFTONES des années 90 croisaient le fer sous la supervision d’un PERIPHERY assez satisfait du spectacle.

Le thème ? Simple :

L’élévation, le voyage, l’aventure et l’énergie. Un album pensé pour nous permettre d’affronter les tempêtes, intérieures et extérieures, qui se veut galvanisant et euphorisant, tout en brossant un tableau naturel de montagnes, de plaines, de ciels couverts et éclaircies massives. Au choix, vous pouvez vous parer de lunettes de soleil, d’un pull confortable, regarder vers le ciel ou suivre vos propres pas dans un inconnu toujours difficile à affronter.

A la manière d’un Devin TOWNSEND jouant avec ses divers alias, SUNBEAM OVERDRIVE joue la carte de l’évasion, celle dont nous avons tous besoin un jour pour supporter les turpitudes de la vie. Drivé par une section rythmique solide et souple, le quatuor marseillais déroule les riffs les plus symptomatiques et les harmonies les plus coulées pour dessiner une image sonore entre onirisme et réalité crue. Très cohérent, ce disque n’en est pas moins varié, et surtout, poussé par une force Rock qu’on retrouve parfois à nu sur le fulgurant « Crimson Stains », l’un des morceaux les plus catchy et Metalcore du lot.

SUNBEAM OVERDRIVE ne se perd pas en route, et reste maître de son destin. Pas de longue digression sur plus de dix ou quinze minutes, mais des titres resserrés, qui respirent tout en oppressant rythmiquement, une voix qui caresse avant de mordre, pour un résultat tout à fait professionnel. Conseillé par son agence de promo aux fans d’ALICE IN CHAINS, MESHUGGAH, et TOOL, Diama se veut donc aussi ouvert que sa thématique, et refuse donc d’être enfermé dans cette fameuse caverne de Platon qui sert de problématique au morceau « Out Of Plato's Cave ».      

Sans vraiment chercher à se démarquer à tout prix, SUNBEAM OVERDRIVE parvient quand même à imposer sa singularité, et à dévoiler le tableau de nineties en proie aux affres du Metal progressif, tel un ALICE IN CHAINS aussi nostalgique qu’évolutif (« Diamond Shape »). Une envergure conséquente, pour un style qui flirte parfois avec un Néo-Thrash effectif (« Deaf And Blind »), et qui n’accepte les fioritures que comme élément de décor, et non comme scénario de base. Avec une grosse bordée de chœurs, des parties de guitare denses et déployées, un envol de goéland qui nous emmène dans les étoiles pour mieux nous faire admirer le spectacle d’une humanité qui peut encore retrouver sa dignité.

Aussi philosophique qu’il n’est naturaliste, ce premier album reconnecte le cerveau au cœur, et nous fait respirer un air différent, un peu parfumé, densifié par les hauteurs, et parfois réminiscent des eighties glorifiées lorsque les cocottes de guitare rappellent The Edge ou David Gilmour (« Shen »).

Aussi fin qu’il n’est agressif, ce premier long s’avère quasiment imperfectible. On prend note de la pertinence du single « Out Of Plato's Cave », qui revient donc sur cette fameuse allégorie de la caverne, et qui se pose en bréviaire d’une optique progressive, mais aussi agressive. Pendant cinquante minutes, le groupe nous entraîne sur la piste de la révélation de soi, et de la transcendance, loin de la trivialité consumériste qui nous enchaîne toujours plus chaque jour. Il n’est question ici que de ressenti, d’émotions réelles, et d’impressions tangibles, concepts traduits musicalement par un sens du croisement lucide et compatible.

Une entrée en matière qui fait du bruit, et qui permet à SUNBEAM OVERDRIVE d’imposer son nom sans forcer la main. Un répertoire taillé aussi bien pour le studio que pour le live, et qui laisse présager de concerts enflammés et passionnés. 

       

                           

Titres de l’album:

01. Ascending

02. Diama

03. Slave To The Void

04. Crimson Stains

05. Diamond Shape

06. Junction: Buhl's Eye

07. Deaf And Blind

08. Shen

09. Out Of Plato's Cave

10. Hard Sun

11. Fainted Core (Bonus Track - Live Acoustic) (6:08)


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par mortne2001 le 16/04/2023 à 17:43
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Merci Ozzy pour tous 

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