En voici deux que j’avais perdus en route. J’avais croisé la leur en 2013, à l’occasion de la sortie de leur second cri, Neantification, et puis j’avais plus ou moins lâché le fil, occultant de fait la troisième étape d’un parcours qui continue aujourd’hui. Cinq ans d’absence, les WARFUCK ne se soucient guère du sentiment de manque généré par leur silence, et reviennent les mains dans les poches, sûrs de leur coup fourré. Un coup fourré de violence, d’une bonne vingtaine de minutes pour presque autant de morceaux. En gros, le Grind que l’on aime, impitoyable mais musical, loin des borborygmes nauséeux de la génération Goregrind.
WARFUCK kezako ?
Un duo de frappés lyonnais, constitué de deux agresseurs notoires (Mak - batterie/chœurs, et Nico - guitare/chant) qui se considèrent comme une entité unique formée de deux parties. C’est ce qu’indique le titre de ce quatrième né, Diptyque, qui nous présente un tableau en deux volets, qui s’observe tout autant partiellement que globalement.
Découpé en deux, le tableau est sanglant, agressif, impitoyable, mais une fois développé, il devient dangereux et malsain pour la santé mentale. En abordant le Grind par sa face la plus technique et complexe, les deux engins nous fournissent assez d’énergie pour éclairer une ville entière, loin de la crise que nous subissons de plein fouet. Rodés à l’exercice depuis 2011, les lascars n’ont retenu du genre que ses aspects les plus accrocheurs, entre hurlements de menteur et accélération 6G en pilote de ligne.
En résulte évidemment l’un des meilleurs albums de Grind de cette année 2023. WARFUCK a bien compris que le recyclage n’amuse que quelques minutes, et développe donc ses qualités les plus personnelles, entre extrême roublard et supersonique de bâtard. Inutile dès lors d’essayer de compter le nombre de plans que contient cet album, la tâche est impossible, même avec beaucoup d’attention. A la manière d’un NASUM repris par les terroristes de FULL OF HELL, Diptyque frappe là où ça fait mal, accepte l’épaisseur d’une surcouche Metal pour mieux doser le Hardcore par injection.
L’attitude est noble, et le résultat tout bonnement impressionnant. Alors qu’on savait déjà les deux hommes capables du meilleur, ils nous prouvent qu’ils peuvent aller au-delà du meilleur pour en ramener la quintessence du meilleur du meilleur. Démonstration redondante certes, mais tout à fait logique une fois la stabilité entamée par vingt minutes de boucan sournois et intelligent.
WARFUCK semble savoir exactement sur quelle idée rebondir à chaque changement, ce qui est incroyable dans un domaine où la vitesse empêche souvent la précision et la pro-action. Mais une fois encore, le tracklisting défie de la tête et des épaules la concurrence anglaise et américaine, pour un leadership qui se mérite à la force des années. Mais avec un cogneur de l’envergure de Mak, il n’y a rien d’étonnant à ce que le tout soit aussi explosif qu’une mine antipersonnel glissée sous les pieds. Le poulpe humain nous en donne encore pour notre argent, multipliant les fills, assurant sa frappe dans les médiums, et lâchant les blasts les plus précis du marché.
Mais de son côté, Nico n’est pas en reste, et circule comme une scie tournant folle, pour débiter du riff au mètre. Vociférant comme un beau diable, il accentue lui aussi cette idée de Diptyque en cumulant les tonalités (criarde et gravissime), pour mieux groover comme un taré lorsque son complice stabilise le beat.
Eminemment bruyant, mais exutoire fabuleux, Diptyque fonce sans forcer, défonce sans oublier de lubrifier, et repeint la pièce couleur sang. Un sang qui gicle parfois en saillies Industrielles lorsque la double grosse caisse aplatit les os, et qui macule des parois aux traces de mains évidentes. Ce crime est donc revendiqué et surtout pas regretté, ce qui serait un comble. Car le duo a peut-être produit là sa décharge la plus violente et hystérique, damant le pion à un triptyque de départ pourtant hallucinant.
Enfin bref, vous avez pigé le machin. Pace qu’une fois le truc enfoncé dans le bidule, tout coule de source et le cérumen des oreilles. De quoi décrasser plus efficacement qu’une pierre ponce, et ramoner encore plus précisément qu’un swiffer. Une thérapie valable, un soin du corps intégral, pour une renaissance par la violence, laissant un trou béant là où vous savez.
Épuisant, mais plaisant.
Titres de l’album:
01. Marvers
02. Confusionnance
03. Pansemental
04. Ignolve
05. Unlocky
06. Tribious
07. Incognition
08. Embetard
09. Murngle
10. Lavaune
11. Malopre
12. Piur
13. Nomalies
14. Trego
15. Sament
16. Vermore
17. Noyasse
18. Fimencer
19. Grichélisé
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Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
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@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
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@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44