Drive

The Defiants

09/06/2023

Frontiers Records

DANGER DANGER, tous les fans de Hard US connaissent depuis des lustres. Une musique énergique mais policée, des refrains qu’on entonne en groupe les poings serrés, et une certaine idée de l’Amérique des années 80, celle qui souriait de toutes ses dents à la face du monde. Un groupe au sourire immaculé, sentant le dentifrice et le déo à des miles à la ronde, et qui depuis son premier album n’a jamais vraiment déçu. Mais entre Ted Poley et Paul Laine, votre cœur balance-t-il ? Si oui, et plutôt vers la droite, vous devez certainement connaître THE DEFIANTS, ce quatuor d’outlaws qui respectent pourtant le cahier des charges imposé.                 

Après un premier album éponyme, et une suite baptisée suite, les flingueurs de mauvaise humeur reviennent avec onze nouveaux morceaux dans leur holster, pour remplir le tiroir-caisse de Frontiers, et le cœur de ses fans de chaleur. Quatre ans après un Zokusho de très haute volée, Bruno Ravel (basse), Paul Laine (chant/guitare), Rob Marcello (guitare) et Van Romaine (batterie) relèvent les compteurs avec l’enthousiasme qu’on leur connaît, et nous emmènent une fois de plus sur les traces d’un Hard eighties chantonnant, glorifiant cet hédonisme musical qui a transformé la Californie en centre du monde, comme Rome l’était il y a des siècles.                              

              

Et pour l’occasion, le label transalpin ne cache pas sa joie et se frotte les mains de deux ou trois remarques bien senties, osant même jouer la carte du « meilleur album incontestable » que les communiqués de presse aiment plus que tout. Mais si Frontiers avait raison ? Si ce Drive était effectivement le meilleur trip organisé par la bande, loin des facilités harmoniques et des rythmiques faciles ? C‘est une éventualité que seuls les mois passés confirmeront ou infirmeront mais en l’état, cette troisième étape reste magnifique, et donne envie de partir en vacances sous le soleil de couplets charnus et de chorus poilus.

Entre la disco de DANGER DANGER et ses albums solo, Paul Laine s’est intronisé lui-même roi du Rock mélodique à l’américaine. En tant que leader de THE DEFIANTS, l’homme se repose sur ses qualités propres, et livre une prestation de haute volée. On en prend immédiatement acte via l’entame « Hey Life », hit parmi les tubes qui éloigne les nuages noirs et donne envie de gesticuler comme un derviche. Toupie radiophonique comme seul Paul sait les composer, cette reprise de contact est exubérante, et annonce un déluge de plaisir que « Go Big Or Go Home » confirme immédiatement. Deviens star ou fais tes bagages, plus qu’un morceau, c’est une profession de foi, et dire que Drive a les épaules pour porter le monde sur son dos est un doux euphémisme que seuls les non-initiés auront du mal à comprendre.

Produit de l’intérieur par Paul et Bruno, ce troisième album - étape critique s’il en est - est une métaphore sur la perfection de composition. Tous les morceaux sont d’importance, et aucune place de facilité n’a été laissée aux fillers qui peuvent souvent entacher une aventure unique. Toujours plus porté sur l’enthousiasme que sur le sentimentalisme, le trio de tête prouve quand même qu’il s’y connaît en matière de romance et de DEF LEPPARD soundalike, nous lâchant un magnifique « Miracle » à mi-parcours.

S’il est inutile de souligner une fois encore la pureté de la voix de Paul, on insistera sur ces chœurs en résilience de la vague alternative des nineties qui est venue gâcher la fête, et sur ces structures classiques qui fonctionnent toujours à plein régime. A vrai dire, l’album propose tant de mélodies inoubliables qu’il pourrait se déguiser en best-of de la scène californienne de la fin des eighties, lorsque DANGER DANGER émergeait avec son premier longue-durée éponyme. Les deux projets ont évidemment des points communs incontestables, au vu de l’ADN des participants, mais il y a quelque chose de plus touchant dans la musique de THE DEFIANTS, une sorte de facilité déconcertante à reproduire des recettes tout en leur donnant l’aspect du neuf. 

Evidemment, tout roule sur du velours, et sonne comme une FM bloquée sur les hits les plus fameux de l’époque 1989/1991. La recette est appliquée depuis la nuit des temps, du moins depuis plus de trente ans et trouve ici son point de maturation idéal. Le ton monte parfois pour titiller le Heavy Metal (« Against The Grain »), on pense parfois à un STRYPER plus doux et moins courroux, mais aussi à toute cette génération de jeunes chevelus qui ont pris le pouvoir pendant quelques années.

La constance sur la distance. Une formule qui sied admirablement bien à THE DEFIANTS qui en trois albums a réussi le challenge de devenir aussi indispensable que son groupe de référence. Comment résister à ces « Wouah Oh ! » sur « So Good », à ce refrain qui sent bon le paradis de Los Angeles sur « Love Doesn’t Live Here Anymore », ou à cette attaque Pop à la suédoise sur « Another Time, Another Place » ? Inutile d’essayer en effet, le talent des trois hommes est toujours aussi incontestable, et la voix de Paul puissante et fédératrice. Des bons sentiments dans un océan d’envie, pour un dépaysement total, le casque vissé dans les oreilles et la tête pleine de souvenirs chaud d’un été caliente.

Ne cherchez ni la petite bête, ni un quelconque défaut. Si régulièrement, les projets Frontiers trahissent un caractère opportuniste, THE DEFIANTS est une évidence depuis ses débuts, et une performance qui a de quoi laisser admiratif. On tapera volontiers du pied sur « The Night To Remember », avant de faire ses valises en appréciant un « Nothing’s Gonna Stop Me Now » qui n’a heureusement rien à voir avec STARSHIP.

Tir de barrage au centre de la cible, Drive donne effectivement envie de prendre la route, et pas pour rouler à 55 miles à l’heure comme le dirait ce cher Sammy. Une leçon de Hard-Rock de maître, une caresse mélodique virile, pour un message simple et évident : profitez de la vie, et dites-vous que parfois, le présent vaut largement le passé. 

    

                    

Titres de l’album:

01. Hey Life

02. Go Big Or Go Home

03. 19 Summertime

04. What Are We Waiting For

05. Miracle

06. Against The Grain

07. So Good

08. Love Doesn’t Live Here Anymore

09. Another Time, Another Place

10. The Night To Remember

11. Nothing’s Gonna Stop Me Now


Facebook officiel


par mortne2001 le 26/05/2023 à 17:27
95 %    778
Derniers articles

Defeated Sanity + HM 2

RBD 09/07/2025

Live Report

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Humungus

Je pense que là, tout est dit... ... ...

11/07/2025, 10:01

DPD

Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?

10/07/2025, 21:43

DPD

T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..

10/07/2025, 21:36

DPD

Désoler si j'en ai rien à foutre du dernier groupe Brésiliens de war metal.

10/07/2025, 21:29

Alain Akbar

@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.

10/07/2025, 21:20

DPD

Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)

10/07/2025, 15:17

DPD

L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)

10/07/2025, 15:09

Ivan Grozny

Oui très bon groupe, je recommande également !

10/07/2025, 14:36

Ivan Grozny

C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)

10/07/2025, 14:34

DPD

Sinon j'aime beaucoup Chat Pile comme groupe récent.

10/07/2025, 14:27

DPD

@GPTQBCOVJe suis  horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)

10/07/2025, 14:16

DPD

Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)

10/07/2025, 13:47

Humungus

Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".

10/07/2025, 13:22

RBD

Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)

10/07/2025, 12:23

DPD

Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)

10/07/2025, 12:04

Gargan

Dans le clip tu as ceux en civil avant le Hellfest, puis pendant ☝

10/07/2025, 08:58

Simony

Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !

10/07/2025, 08:38

Dede

Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer 

09/07/2025, 23:09

Dede

Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)

09/07/2025, 23:07

NecroKosmos

Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)

09/07/2025, 21:39