Un épiphénomène qui devient un phénomène à part entière. Découvert l’année dernière via un premier album et une suite en format moyen, le quatuor ukrainien COSMIC JAGUAR revient en 2024 armé d’un nouvel album, qui une fois encore, va rameuter les troupes Thrash plus efficacement qu’un hurlement de Schmier. Au départ, on pouvait croire à une énième mauvaise blague old-school. Un blaze improbable, une image pas très travaillée, tout indiquait la porte de sortie de la nostalgie facile traitée avec détachement. Avant que la musique ne fasse son office. Et en tant que fan absolu du genre, j’étais aux anges d’avoir déniché une telle perle de Techno-Thrash/Death progressif.
Mais les quatre musiciens allaient-ils maintenir un tel niveau de qualité et d’assurance ?
La réponse est désormais disponible en CD et en écoute sous la forme de huit nouveaux titres flanqués du sceau de la bête, et regroupés sous l’appellation El Era del Jaguar. L’âge du jaguar ? Une thématique comme une autre mais qui ressemble beaucoup à l’avènement d’un nouveau sauveur, voire d’un Dieu underground soutenu par un label français. COSMIC JAGUAR n’a pas changé d’un poil en quelques mois, et semble même avoir revu ses prétentions à la hausse. C’est en tout cas ce qu’on conclut en se sevrant de « God of Sun and War » et « Eight Lord of Nights ».
Sergio Lunático (chant/basse), Pablo "El Sicario" (guitare), Juan Maestro (guitare/claviers) et Alejo Bárbaro (batterie) ont donc assuré dans les grandes largeurs, et s’apprêtent à récolter légitimement les lauriers de leur travail. Annoncé avec fracas sur les réseaux sociaux par tous les excités du solfège, El Era del Jaguar est un nouveau monstre de furie, de colère, de ressentiment et de boules de poils. Très proche de ce que les ukrainiens nous avaient servi en 2023, ce second long l’est juste ce qu’il faut, et propose encore une fois une multitude d’idées et de plans, dont un dixième serait suffisant pour contenter des musiciens moins appliqués. Et inspirés.
Et comme un retour doit forcément s’opérer en grandes pompes, COSMIC JAGUAR n’a pas lésiné au moment d’envoyer les invitations à participer à la fête. La liste de guests en dit long sur la réputation du groupe, et c’est avec un délice teinté de surprise que nous retrouvons sur ce disque des noms aussi connus que ceux de Mazatecpatl (CEMICAN), Tommy Talamanca (SADIST), Miguel Slam Tornado (FUSION BOMB), Mark Biedermann (BLIND ILLUSION), Marc Grewe (ex-MORGOTH), Thomas Zeller (MP (METAL PRIESTS)), Michael Wehner "Micky" (ex-VENDETTA), et Achim Daxx (ex-VENDETTA).
La crème de la crème donc, pour un album une fois de plus témoin du métissage de son époque. Ce mélange extraordinaire de Thrash technique et de Death progressif s’accommode fort bien d’arrangements sud-américains, de guitares espagnoles, de breaks groovy et d’embardées de folie. Tout y passe, et tout est haché menu, pour obtenir le plat le plus relevé de cette première moitié d’année.
Entre RUSH, ATHEIST, CYNIC, DEATH et autres représentants en triples croches et sextolets, COSMIC JAGUAR nous émerveille de ce feu d’artifices qui justement, se passe d’artifice. Si la liste d’invités ressemble à celle du gotha se précipitant dans le nouveau club Thrash/Death à la mode, les principaux acteurs font une fois encore preuve d’un sens du spectacle hors du commun. Comment ne pas s’ébaubir face à la grâce violente d’un « Ashes in Eyes » qui nous entraîne sur la piste de mélodies massacrées par une rythmique en constante surchauffe, ou devant la majesté écrasante de « Obsidian Mirror », que Scott Kelly et Chuck Schuldiner auraient pu composer à quatre mains ?
Les superlatifs viennent à manquer, et les éloges à se tarir tant ce nouvel album dépasse toutes les attentes. Magistralement produit, magnifiquement interprété et incarné avec les tripes et le cerveau, El Era del Jaguar emprunte les harmonies du Death Metal pour les insérer dans un contexte purement Thrash, ce que ces nombreux riffs et cassures démontrent de leur présence.
Le coup de génie du groupe est d’avoir réussi à renouveler le genre sans le trahir. A l’image d’ATHEIST qui se proposait de nous détailler l’importance des quatre éléments sur son troisième album, COSMIC JAGUAR nous décrit un monde complexe, fait de bonheur et de terreur, de douceur et de bestialité, de recoins encore sauvages et de grandes mégapoles surpeuplées.
Difficile de ne pas être ébouriffé par ces soli qui sont servis sur un plateau d’argent, et qui tranchent avec ces moments de rage pure qui le confinent à la brutalité la plus sévère (« Decapitated Lunar Goddess », lapidaire et ultraviolent, mais aussi ouvragé qu’une tenue de Marie-Antoinette). Difficile de ne pas être décoiffé par cette vitesse d’exécution qui en dit long sur la précision des instrumentistes. Difficile aussi de ne pas compter le nombre d’idées par morceau, pour aboutir à un résultat surnaturel.
Difficile donc de ne pas accorder la note maximale, à une nuance près. La seule. La connaissance d’un avenir qui nous réserve encore des surprises, notamment celles causées par un troisième album en guise de confirmation et de suprématie.
COSMIC JAGUAR rugit de toute sa gueule, et c’est impressionnant.
Titres de l’album :
01. God of Sun and War
02. Eight Lord of Nights
03. Solar Logos
04. Ashes in Eyes
05. Obsidian Mirror
06. Decapitated Lunar Goddess
07. The Shorn Ones
08. La Noche Triste
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04