Quinze ans d’existence, pas de changement de line-up, formation en trio solide, quatre albums, on pourrait croire que les américains de LOWER 13 méritent mieux que la confidentialité dans laquelle ils évoluent. Depuis 2006, le power-trio de Parma dans l’Ohio mouline dans l’underground, proposant pourtant une musique assez intéressante, et en convergence de nombreux genres. Et c’est peut-être et même sans-doute cette pluralité qui leur aliène une grosse partie du following qu’il mérite, les fans ne sachant pas toujours bien sur quel riff headbanguer.
En trois albums, LOWER 13 a plus ou moins défini son champ d’action, en refusant justement de se cloisonner derrière une barrière trop bien fixée. Depuis Rabid, publié en 2010, le trio joue les mouches du coche, et s’amuse beaucoup de l’incapacité des chroniqueurs à le coincer dans une petite case bien précise. Restore the Order, accusant aujourd’hui cinq ans d’existence, il était temps de lui offrir un petit frère, et célébrons aujourd’hui la naissance d’Embrace the Unknown, qui s’il n’embrase pas vraiment le ciel de l’inconnu, continue de plonger dans le brouillard l’imagination des imprimeurs d’étiquettes trop restrictives.
Sean Balog (basse/chant), Eric Kruger (batterie) et Patrick Capretta (guitare) ne sont donc pas plus décidés qu’hier à se lover au creux d’une inspiration rectiligne. Leur musique, à l’approche moderne, s’amuse beaucoup de ce mélange entre Heavy, Thrash, Death, Metalcore, alternatif, mélodique, et propose autre chose qu’un produit déjà faisandé avant d’avoir été consommé. De fait, comme je le précisais en amont, le grand écart pratiqué par les américains a de quoi déranger les amateurs de gymnastique simple. Pour constater leur souplesse, il suffit d’écarter les jambes entre « Embrace the Unknown » et « Darker Days Ahead », en se demandant si l’on écoute bien le même groupe depuis le début. Entre une attaque Death/Thrash à la suédoise découlant des exactions d’AT THE GATES, et cette fausse balade amère symptomatique de l’école LINKIN PARK, le fossé est gigantesque, et la versatilité est reine.
Passé maître dans l’art de vous faire sauter le Grand Canyon comme s’il s’agissait d’une banale flaque d’eau sur un trottoir, les trois musiciens continuent donc leur travail de sape, et refusent l’évolution naturelle d’une musique qu’ils ne conçoivent que comme plurielle. On peut avoir du mal à accrocher au tableau, qui emprunte à l’expressionnisme alternatif ses couches les plus lumineuses, et au Death moderne scandinave ses palettes les plus sombres, mais le mélange est étonnant pour les yeux, pour peu qu’ils soient plus ouverts que ceux d’un percheron vous trimbalant dans un centre-ville. Plaisant, ouvert, ce quatrième album fait la part belle à l’ouverture, propose des nuances intéressantes entre la douceur harmonique et la violence rythmique, et saute par-dessus les haies des styles avec une aisance assez bluffante.
Concentrés sur un mode de composition sans ornières, les trois originaires de l’Ohio jouent donc le trompe-l’œil permanent, s’autorisant parfois des incartades plus régulières (« Reflection of Me »), pour s’assurer que les rats suivent toujours le son de leur flûte. Plaisante, la philosophie ne permet toutefois pas au groupe d’approcher l’excellence, mais l’originalité de la dilution leur convient déjà très bien. Adeptes de gros riffs concentriques qui aplatissent pendant que la mélodie d’arrière-plan tapisse, les LOWER 13 tirent l’imagination vers le haut, et nous offrent des hits totalement improbables, comme l’amer « Last of Our Kind » qui sonne plus début de nouveau siècle qu’une complainte de Chester Bennington.
Multitude de motifs, attitude rythmique changeante, percussions tribales, osmose entre basse et batterie, jeu très inventif de Patrick Capretta qui refuse la facilité, l’ambiance est prenante, et parfois mystique comme sur l’évanescent « Self Sabotage ». Les idées ne manquent donc pas, et finissent par s’emboîter avec logique, créant un pont intéressant entre le Death mélodique des nineties et le Metalcore des années 2000.
On pourra avoir un peu de mal avec le chant clair, très répétitif et assez limité dans les montées, on pourra trouver le chant grave convenu et tombant toujours pile, mais on ne pourra pas nier l’importance de l’instrumental, solide comme un bloc de granit vous tombant sur la tronche. Décomplexé, le trio continue donc ses expérimentations de fusion dans son coin, et accouche d’un album sympathique qui permet d‘échapper pendant quarante minutes à la prison old-school.
D’autant que LOWER 13 a l’audace de terminer son histoire sur une acoustique gracile et un chat apaisé, via l’épilogue champêtre et Pop « Continue On ». Embrace the Unknown mérite donc d’être connu et reconnu, histoire que ses auteurs bénéficient d’une exposition amplement méritée. Soyons ouverts d’esprit, n’ayons l’air de rien.
Titres de l’album:
01. Embrace the Unknown
02. Reflection of Me
03. Hollowed
04. Darker Days Ahead
05. Last of Our Kind
06. Self Sabotage
07. Our Collapse
08. Heal
09. Continue On
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