La fin d’année approche et l’éternelle tradition des tops de fin d’année aussi, l’occasion pour moi de tenter de vous convaincre de poser vos oreilles sur l’EP du jour, à savoir Furnace de ANCST sorti, quand même, le 12 février dernier. Ça commence à dater, mais il n’est jamais trop tard pour se faire plaisir.
Si vous n’êtes pas coutumier avec le site Bandcamp, vous êtes très certainement passé à côté de ce groupe, car c’est sur ce même site que les Allemands ont fait parler d’eux. Ça vaut ce que ça vaut, mais le groupe est resté très longtemps en tête des ventes des libellées Blackened Crust et RABM (Red and Anarchist Black Metal), pas les styles les plus populaires j’en conviens, mais quand même, il fallait du talent et de la gniak pour déloger ISKRA de ses places fétiches.
C’est donc la force tranquille que ANCST a placé ses nombreux EP / Split et son premier album Moloch, paru l’année dernière, devant la concurrence, sans jamais faire parler d’eux plus que ça, ni même tout simplement parler d’eux ; le talent a parlé de lui-même. Si la discrétion semble être le mot d’ordre des cinq Berlinois, il n’en est pas de même pour leur musique, autrement plus dévastatrice.
Les présentations étant faites, nous pouvons nous attaquer au contenu de cet EP en toute sérénité, ou presque. Vous l’aurez compris, le style du quintet est loin d’être joyeux : un Black Metal particulièrement sauvage et mélancolique, mélangé à la hargne et la haine du Hardcore et du Crust. Un concentré de 22 minutes qui pourra en lessiver plus d’un, tellement on peut avoir l’impression d’être secoué dans tous les sens à l’écoute des six morceaux, pouvant passer de la rage à l’abattement en un claquement de doigt.
Si le Blackened Crust est souvent un style où la production laisse à désirer, ça n’est pas le cas ici, au contraire. La prod est excellente, tous les sons sont parfaitement discernables, des riffs aiguisés et agressifs aux martellements épileptiques de la batterie, en passant par le chant empli de haine et de tristesse. Seule la basse semble un poil en retrait, mais au vu du style cacophonique du groupe, on voit mal comment la prod aurait pu être meilleure.
Passée l’intro "Away From Athropy", monologue en Allemand que je n’ai pas su traduire (je suis un piètre Mosellan), le groupe n’attend pas pour lancer l’assaut avec "Urban Tomb", certainement la piste la plus "sympathique" de cet EP. Rien à ajouter sur ce morceau si ce n’est qu’il entame parfaitement l’EP, car à peine avez-vous le temps de vous remettre de vos émotions que commence la sublime "Chronicles Of Emptiness", le pied au plancher. L’ambiance morose qui règne sur ce morceau nous ferait presque douter des influences Hardcore / Crust du jeune groupe, tout comme l’omniprésence de blast et de trémolos assassins, mais toute la sensibilité des Allemands s’exprime pleinement dans cette magnifique complainte.
Poursuivant sur "Broken Oath" et "In Stone", deux excellents morceaux bouillonnant de nervosité laissant la part belle aux influences Crust des musiciens, c’est surtout "Cadence", clôturant l’EP, qui marque les esprits. Une somptueuse envolée mélodique et mélancolique à l’image de "Chronicles Of Emptiness" qui souffle tout sur son passage, pour vous laisser seul et catatonique, mais qui aura au moins eu le mérite d’avoir un effet cathartique et libérateur. Etrangement.
Symbiose parfaite du Hardcore le plus négatif et du Black Metal le plus sauvage, ANCST continue son petit bonhomme de chemin à l’ombre, même déloger de son « trône » Bandcamp aujourd’hui, dans une constance incroyable et une cohérence impressionnantes. Jamais vous n’aurez l’impression que telle partie de telle morceaux serait interchangeable avec une autre. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur la discographie encore jeune de ces cinq énervés, tous sensationnels dans leur domaine : un chanteur à la limite de la rupture, des guitaristes au feeling incroyable qui savent triturer nos émotions les plus noires, mais surtout, un batteur monté sur ressorts incapable de s’arrêter deux secondes, enchaînant les blasts et les gravity blasts, comme si s’arrêter, c’était mourir. Plonger dans la fournaise ANCST, laissez-vous sombrer…
Tracklist :
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31