L’Allemagne et le Heavy Metal, c’est un couple qui dure, un amour profond, une confiance aveugle, et une fidélité sans failles. On peut même dire qu’outre-Rhin, le Metal est une religion avec ses codes, ses dogmes, et ses commandements. Le Heavy se doit d’être joué puissant, simple et fédérateur, dans la plus droite lignée des héros nationaux. Dans les années 80, les vieilles gloires des années 70 pouvaient s’offrir une campagne germaine de plusieurs dates, tandis que les années 90 accueillaient à bras ouverts les forgerons de la décennie précédente, avec honneur et respect.
Alors, tout groupe émergeant de la scène nationale se doit d’être scruté à la loupe pour convenir de son respect ou non des règles précises établies. Et faites-moi confiance, SAVAGE les respecte toutes.
SAVAGE, c’est un nom plutôt anonyme, perdu dans la jungle des SAVAGE des décades précédentes, mais c’est surtout un premier album fier, inoxydable, lourd, oppressant mais accrocheur, truffé de refrains d’acier et de riffs plombés. Toutefois, ne craignez pas d’embourbement ennuyeux en mode 4x4 enlisé dans une boue trop épaisse. Non, l’approche des bavarois est plus légère, mais pas moins agressive, un peu comme si ACCEPT, SCORPIONS et le jeune SINNER se livraient à l’exercice fastidieux de l’album hommage à Blackie Lawless.
C’est en effet le sentiment qui se dégage de ce Glory Riders, à la pochette délicieusement gauche et rétro. Plus ou moins décalquée sur le design mythique et maladroit du Burn this Town de BATTLEAXE, cette illustration en dit long sur la passion de ces quatre musiciens pour le Metal pur et dur d’il y a quarante ans. Mais un Metal intelligemment dilué dans un Hard californien de la même période, pour alléger un peu les coups sans leur faire perdre de leur puissance.
Glory Riders, c’est plus ou moins du RUNNING WILD reprenant The Last Command à sa sauce, en changeant évidemment textes et musiques, mais en gardant le même feeling. La voix écorchée et rocailleuse de Pawel Nemkovic ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de ce cher Blackie, et si la production est elle aussi au diapason d’une fascination pour le gang de Chris Holmes (Spencer Proffer aurait pu la signer sans hésiter), le tout fait preuve d’un bel entrain, et signe une entrée en matière tonitruante.
La matière est justement solide, meuble, adoptant les contours d’un Heavy Metal passéiste, mais subtilement arrondi pour satisfaire la jeune génération sans donner l’impression de trahir l’ancienne. Avec des morceaux courts mais punchy, SAVAGE roule sur le bitume en velours sans abimer ses pneus, grâce à la souplesse de la rythmique Kevin Steelrider (basse)/ Tommy Z. (batterie).
Complété par le nouveau guitariste Alex "Axel" Warrior, la formation assume ses références, mais aussi son look, entre Nikki Sixx et STEEL PANTHER, cuir, fanfreluches, moues boudeuses et poings serrés. On sent que les mecs ont vraiment ça dans le sang, et dès l’attaque frontale de « Carcass on your Shoulders », le baromètre bloque sur la tempête, mais oscille aussi entre pluie fournie et plages ensoleillées, comme si le temps se mettait à l’heure de SAVAGE.
Sauvage SAVAGE ? Dans un certain sens oui, mais beaucoup moins qu’on pourrait le croire. Loin de gros vilains pratiquant un solfège réduit à son minimum, le quatuor allemand prouve non seulement qu’il sait jouer, mais aussi qu’il sait composer. Les hymnes sont légion, et d’ailleurs, chaque titre pourrait prétendre en être un, tant la ferveur, le sens de l’honneur et les mélodies jusqu’à pas d’heure les transforment en source de chaleur.
Plutôt focalisé sur un mid tempo pratique d’un point de vue généraliste, Glory Riders va chercher plus loin qu’un bracelet clouté entourant un poignet rachitique sa dose d’adrénaline, et nous offre un festival de sonorités abrasives, dans la plus droite logique des deux premiers albums de WASP. On imagine donc sans peine le pouvoir de ces chansons sur scène, le domaine de prédilection du groupe, chansons jouées à fond les amplis et pulvérisant les tympans pour mieux asservir les fidèles, en tout bien tout honneur.
Certes, il convient de souligner le caractère formaliste de l’affaire, mais les ornementations de Tommy Z, ses coups de grosse caisse récurrents et son utilisation ludique d’une cowbell mythique sur le final « Thirty & Dirty » permettent à l’ensemble de se démarquer du reste de la production old-school, tout en se glissant dans la moule-burnes de ce cher Blackie à l’occasion de « Make my Day ».
Sympathique, sans prétention, ce premier album est de ceux qu’il est très facile d’écouter et d’apprécier. En jouant ouvertement la carte de la nostalgie, SAVAGE tend un pont entre la Californie et l’Allemagne, combinant précision et agression, harmonies et sauvagerie, et souplesse à confesse. Un bel exercice qui donne la pèche, et qui permet de traverser un vendredi matin pluvieux avec du bonheur plein les cheveux.
Titres de l’album:
01. Carcass on your Shoulders
02. Life in Chains
03. Make my Day
04. Master Bator
05. Wheels of Fire
06. Nightmare Invaders
07. Glory Riders
08. Thirty & Dirty
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
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Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
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Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
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Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
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Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
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Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
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