Après huit ans d’absence, la horde maléfique SATANIKA revient nous chatouiller la plante des pieds de son Black/Thrash démoniaque.
Evil has returned… more aggression… more morbid…
Cette phrase sibylline lâchée en argument promotionnel annonce la non-couleur, ou plutôt si, celle d’un rouge sang qui coule des oreilles, les tympans n’ayant pas résisté aux assauts soniques de ces barbares qui ne conçoivent l’extrême que sous son aspect le plus paillard et tonitruant.
SATANIKA, ce sont deux musiciens lubriques (Mr. Barren - guitare/basse et Cris Pervertor - chant), qui depuis 2009 testent notre impatience brutale à grands coups d’albums suintant le stupre par tous les pores. Nul n’a pu oublier la détonation initiale de Satanikattack, petite bombe coincée dans un étron et posée sur le paillasson de la morale, qui en explosant nous avait maculés de déjections odorantes. Depuis, le duo n’a pas perdu le rythme, publiant pas moins de trois albums en trois ans, avant de stopper net son avancée en 2015, suite à la sortie de Total Inferno.
Et autant dire que les deux trublions nous manquaient sévère. Alors, leur retour se devait d’être célébré avec liesse, d’autant que ce nouvel album excuse largement ce hiatus malvenu.
Dix nouveaux titres pour moins de quarante minutes de bordel, c’est un tarif syndical usuel, et ces morceaux justement en appellent au ressenti le plus primal des fans de Black/Thrash noir, agressif et puissant, ne crachant évidemment pas sur quelques astuces accrocheuses histoire de vendre quelques disques de plus.
Son de batterie cru de chez cru, guitare en lame de rasoir, basse à l’économie et chant graveleux, tout est en place pour le bal des outragés, qui de leur Rome d’adoption dansent comme des démons en liberté après une trop grande période passée derrière les barreaux de la morale.
Doté d’une gigantesque production bien sale, Horde of Disgust est à l’image de sa sublime pochette : macabre, sexy, morbide et vicieux. On sent l’importance des pionniers des années 1984/1986, entre SODOM et KREATOR, le tout emballé dans un paquet moderne bien ficelé comme un rôti de porc. C’est donc la fête à Paulette, pour un bal musette de l’enfer, avec Satan lui-même aux platines qui balance la sauce de quelques tubes chauffés à blanc. On connaît bien sur le refrain, mais on le chante avec plaisir, ces hymnes donnant des fourmis dans les pieds et obligeant même les paralytiques à se lever.
Un contrat passé avec Lucifer pour devenir son agent sur terre, et des saillies impressionnantes de puissance, à l’image de l’imparable « Cosmic Funeral », ou du teigneux « The Fog », tous deux aussi rapides que sales, et aussi mal intentionnés que respectables dans la franchise.
Il n’y a finalement pas grand-chose à dire à propos d’un album qui se ressent au plus profond des tripes, Précisons tout de même que tout ça est d’une efficacité redoutable, et qu’il n’est pas difficile de s’identifier à ces cadavres vicelards sur la pochette, tripotant cette pauvre demoiselle plantureuse à la poitrine délicatement exposée.
Orgie de macchabés, Horde of Disgust mélange le dégoût et l’attirance, le désir et la répulsion, et joue sur tous les tableaux d’un Black/Thrash certes primaire, mais finement exécuté. Les accélérations t’en mettent plein l’oignon, et en mode vitesse supérieure les italiens ne craignent personne sur les autoroutes du mauvais goût. « Their Hands Upon Our Throat » témoigne d’une réelle volonté de jouer fast & raw, tandis que « Tentacles of Horror » témoigne d’une réelle volonté de jouer hyper fast & hyper raw.
Ralentissant parfois le rythme pour tromper les vivants perdus dans le cimetière le plus abimé du village (« The Absolute Torment »), avant de les attirer près d’un charnier creusé à la pelle (« Bleed for Darkness »), Mr. Barren et Cris Pervertor jouent les fossoyeurs de l’extrême, dans la bonne humeur certes, mais avec une obligation de résultat.
Et celui de cet album est sec et net : imparable, ineffable, immanquable et totalement jouissif. Ils n’ont pas inventé le cannibalisme, mais ils connaissent bien le monde zombie pour en faire partie depuis plus d’une décennie. Laissez-vous croquer, la sensation en vaut la peine. Et puis, le monde est plus drôle lorsque les cadavres pas frais en arpentent les routes de campagne.
Titres de l'album:
01. Not of This Earth
02. The Void
03. Cosmic Funeral
04. Horde of Disgust
05. The Fog
06. Their Hands Upon Our Throat
07. Tentacles of Horror
08. Cursed Be Thy Name
09. The Absolute Torment
10. Bleed for Darkness
leur precedent album était une merde infame
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19