Il parait depuis la Cène que le chiffre 13 porte malheur. On fait tout pour éviter ce nombre de convives à table, la date du vendredi 13 booste à l’inverse les ventes de tickets à gratter, et pourtant, il semblerait que ce chiffre porte bonheur à notre ami Steve NEWMAN dont cet Into The Monsters' Playground est justement le treizième album. Fort d’une carrière sous sa propre bannière entamée à la fin des années 90, ce musicien autodiscipliné et extrêmement productif est devenu une sorte de rendez-vous annuel pour les fans de Melodic Rock et d’AOR. Ayant moi-même traité de son cas à deux reprises dans les colonnes de Metalnews, via les chroniques d’Aerial (2017) et Ignition (2020), je suis une fois de plus très heureux de le retrouver en 2021 pour la suite de ses aventures en douze morceaux et près d’une heure de musique.
Car sans le connaître, je considère Steve NEWMAN comme un ami musical fidèle, un compositeur doué et proche de son public, avec une éthique très simple : composer les meilleurs morceaux possibles pour flatter dans le sens du poil les amateurs d’harmonies musclées. Toujours épaulé par le batteur Rob McEwen, Steve ne déroge donc pas à ses exigences de qualité, et nous offre cinquante-six minutes de luxe Hard-Rock souple et séduisant, les dents bien blanches, la guitare prolixe et le chant velouté, pour un voyage dans les arcanes du Rock mélodique anglais des années 80 à aujourd’hui, tout en rendant évidemment hommage au modèle américain, le mètre-étalon du genre.
Il est évidemment de plus en plus compliqué de parler des albums d’un musicien comme Steve, tant le fil rouge qui les relie provoque un nœud d’homogénéité qui rend une prose quelque peu novatrice impossible. Je ne vous apprendrai donc rien de bien neuf en dissertant sur ce superbe Into The Monsters' Playground qui ressemble comme deux mi à l’octave à son grand-frère Ignition, paru l’année dernière. On y trouve le même équilibre voulu entre énergie et douceur, entre tradition et projection dans le futur, ces arrangements sobres mais indispensables, ces couches de voix et de chœurs qui nous rapprochent du paradis, et cette attitude sincère qui a fait de l’artiste le modèle qu’il est aujourd’hui.
Assez proche du moule suédois utilisé pour calibrer les produits AOR, Into The Monsters' Playground privilégie néanmoins la puissance et l’énergie et ne sombre jamais dans les affres de la mélancolie mièvre. Ainsi, la triplette d’ouverture donne clairement envie de prendre le large au volant d’un décapotable, roulant sur une cote pour s’enivrer des embruns et de ce vent dans les cheveux. Toujours aussi doué pour trousser des hymnes qu’on sifflote à peine entendus, Steve nous offre pas moins de trois hits sans aucun recul, dont « Timebomb » est évidemment le plus probant avec son refrain complètement irrésistible. De fait, l’analogie entre cet album et une gigantesque détonation d’amour dans votre cœur est assez intéressante au moment de trouver des comparaisons valables, et en se reposant sur le trampoline d’un up-tempo galopant, l’artiste anglais a fait le bon choix, plaçant son album sous des auspices bondissants.
Il faut attendre le quatrième titre pour voir l’ambiance se tamiser quelque peu, avec l’intro mi-électrique, mi-synthétique du lourd et suintant « I'll Be The One ». Omnipotent, Steve manipule les claviers, la guitare, le chant, et se montre toujours aussi bluffant dans les trois domaines, même si la composition reste son art majeur. Il est tout de même incroyable de constater que l’artiste est capable de nous ponde un album parfait par an, alors même que certains peinent à offrir à leur public un répertoire approximatif tous les trois ou quatre ans. C’est là que la passion rentre en ligne de compte, puisque Steve est un véritable passionné du genre, capable d’en honorer les commandements les plus évidents tout en y imprimant sa patte.
Une fois encore, tous les aspects du Melodic Rock et de l’AOR sont passés en revue, mais autant avouer que ce treizième album est certainement l’un des plus galvanisants de l’auteur. Drivés par une envie de fraîcheur et de sincérité, la majorité de morceaux surfe sur un hédonisme mélodique euphorisant, avec toujours ce don incroyable de Steve pour trouver l’harmonie parfaite pour amener un refrain logiquement, et le laisser exploser dans les enceintes.
« Don't Come Runnin' », souriant comme un fan de Steve Perry à un concert de JOURNEY, et qui aurait cassé la baraque durant les années MTV, « Lightning Tree » qu’on aurait sans peine pu découvrir sur la BO d’un blockbuster des années 80 avec ses claviers frappés et sa mélodie douce-amère, « Give Me Tonight » et sa rythmique survoltée à la VAN HALEN des grands jours, tout est encore une fois parfait, de l’agression à la consolation, en passant par toutes les nuances de sentiments que l’artiste aborde avec un brio confondant.
Si la plupart des néophytes ne feront pas la différence entre les différents actes d’une pièce dont le prologue a été écrit il y a déjà plus de vingt ans, les fans confirmeront le talent d’un musicien qui n’a jamais dévié de sa route, mais qui a toujours su regarder autour de lui pour le pas se contenter d’une ballade ennuyeuse. S’il est clair qu’un album de Steve NEWMAN sonne comme du Steve NEWMAN, on est toujours surpris par quelques digressions plus pointues, comme ce démarquage habile de l’école suédoise ou de WINGER sur « The Monsters Playground », qui montre les dents et fait fuir les monstres sous le lit, ou par la souplesse d’une allusion à DARE sur le soyeux « Spirit Cries ».
Sans chambouler son univers, Steve NEWMAN le laisse grandir encore une fois, et nous entraîne dans une galaxie où les mots « facilité », « reproduction » et « bradage » sont interdits. Maître es-Melodic Rock, le musicien anglais livre encore une performance qui laissera ses fans aux anges, et nous prouve qu’il est le roi absolu en son propre domaine. Et sa discographie constitue aujourd’hui un ajout de taille à la bibliothèque d’Alexandrie de l’AOR âpre.
Titres de l’album:
01. Start This Fire
02. Timebomb
03. Hurricane Sky
04. I'll Be The One
05. Icon
06. Don't Come Runnin'
07. Lightning Tree
08. Give Me Tonight
09. The Monsters Playground
10. Spirit Cries
11. Shadows Of Love
12. This Life Alone
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13
Groupe Polack + thrash ! On pense immanquablement a Turbo. Et ici ce n'est pas complétement faux avec un son abrasif et des vocaux bien criards. Pas mal du tout cette affaire
21/05/2025, 07:33
Euh... si cet uploading particulier ne date que de 2 semaines, le morceau a, quant à lui, été dévoilé le 30 janvier dernier ! (Bon morceau au passage !)
20/05/2025, 22:13
Yes, c'est en cours de rédaction. Au camping, nous n'avons pas été impacté par l'orage, pas de dégâts en tout cas.Merci à toi de t'être présenté à moi, c'est toujours cool de croiser des pa(...)
17/05/2025, 18:12
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33