Itch You Can't Scratch

Midnite City

28/05/2021

Roulette Media Records

« Le sexe est une démangeaison dont on  peut se soulager seul. L’amour est une démangeaison dans le dos, et il faut être deux ».

Alors, si d’aventure votre dos vous démangeait, ne craignez-rien. Tout ça ne résulte probablement pas d’une peine de cœur, mais tout simplement d’un manque de Rock, de vrai. Du couillu, qui place les guitares en avant, mais qui ne rechigne pas à nuancer la puissance de quelques sentiments plus modulés des années 80. Dans les années 80 justement, la scène Hard/Glam internationale était dominée par les américains, évidemment, les rois du style et les plus aptes à mixer le Hard et la Pop. En Angleterre, mis à part le géant DEF LEPPARD, on ne peut pas dire que les concessions radiophoniques étaient à la mode, et mis à part quelques pauvres représentants au potentiel très limité comme Lisa Dominique ou les très fardés WRATHCHILD, personne ne paraissait apte à défier les américains sur leur propre terrain. Les SHY, trop soft étaient disqualifiés d’office, mais en 2021, la donne et l’époque ont changés, et les anglais sont désormais plus armés pour ramener la nostalgie au premier plan des débats.

Ainsi, depuis 2017, nous pouvons compter sur l’appétit des MIDNITE CITY. Fondé par le frontman des TIGERTAILZ, Rob Wylde, le groupe a déjà produit eux longue-durée, Midnite City en 2017 et There Goes The Neighbourhood prônant des valeurs d’agressivité et de mélodies prononcées. Si leur premier effort était plutôt concerné par un Hard-Fm légèrement musclé, leur second chapitre avait redressé la barre et imposé le Hard dans les discussions. Et au moment d’aborder leur troisième album, les anglais ont donc opté pour le choix le plus raisonnable, celui d’un crossover malin entre leurs deux premiers tomes, en trouvant l’équilibre le plus parfait entre la virilité et le sentimentalisme. On le comprend assez rapidement, et trois titres suffisent à piger l’optique.

Bénéficiant toujours d’un mastering soigné aux petits oignons par la légende HAREM SCAREM Harry Hess, le quintet avance donc en terrain connu, sûr de son fait. Composé aujourd’hui de Rob Wylde au chant, Miles Meakin à la guitare, Josh Williams à la basse, Shawn Charvette aux claviers et Pete Newdeck à la batterie (mais aussi à la production), MIDNITE CITY met toutes les pendules à l’heure de minuit, et procède à un état des lieux assez exhaustif. Dix nouveaux morceaux qui se veulent synthèse du parcours antérieur, et une maturité qui fait plaisir à entendre, même si le groupe n’a rien perdu de sa fraîcheur et de sa morgue. Et il faut attendre « Fire Inside » pour que le romantisme puisse avoir la parole, après avoir encaissé les deux chocs frontaux et agressifs que sont  « Crawlin' In the Dirt » et « Atomic ». Mais à partir de ce troisième morceau, le groupe trouve enfin son rythme de croisière, et joue le métissage Hard-Rock/AOR, pour le plus grand plaisir de ses fans qui apprécient ce mélange très bien dosé.

Rien de vraiment surprenant de la part des anglais, qui savent ce qu’ils veulent, mais une qualité constante, et une façon de défier les cadors avec beaucoup d‘aisance et les arguments de ses ambitions. Les chœurs sont une fois encore calqués sur le meilleur DEF LEP, tandis que les refrains ne sont pas sans rappeler l’école suédoise, et les W.E.T, WIG WAM, alors que les structures et l’ambiance générale nous rapprochent de nos propres BLACKRAIN.

Je n’affirme pas dans cette chronique que les anglais sont parvenus à un point de perfection, puisque quelques titre semblent encore servir de bouche-trous, malgré la durée raisonnable de l’album. Mais la qualité des hits permet d‘excuser ces rares passages à vide, spécialement lorsque la bande tire sur la chasse gardée des SLAUGHTER et BON JOVI via l’imparable « I Don’t Need Another Heartache », sorte de « You Give Love a Bad Name » contemporain. Et entre riffs touffus, chant gouailleur dans la grande tradition du Glam eighties (TIGERTAILZ oblige...) et mélodies imparables, Itch You Can't Scratch s’en sort donc avec plus que les honneurs, et nous sert encore bouillants des hymnes à la joie de vivre et de se souvenir d’un temps d’adolescence que personne n’a pu oublier, ni ranger au placard avec les vieux posters (« Blame It On Your Lovin' », et sa cowbell malicieuse).

La seconde partie de l’album, plus nuancée, ne marque pas le pas, mais tente d’adoucir les mœurs, avec des inserts plus romantiques, mais pas moins musclés. Ainsi, « They Only Come Out At Night » lâche un riff terriblement Heavy sur coulis de chant harmonieux, tandis que « Chance of A Lifetime » célèbre le bonheur et le soleil californiens des années 86/89.

Largement de quoi se déhancher, en demandant de l’aide à une jolie blonde pour vous gratter le dos. Vous pourrez même lui chanter à l’occasion une jolie balade comme « If It's Over » (même si le texte n’est pas franchement adapté à une première rencontre), avant de l’emmener sur un club du Strip pour y découvrir un jeune groupe aux dents longues (« Fall To Pieces »).

La version réservée au marché nippon que j’ai pu chroniquer réserve évidemment un bonus-track, et « Girls of Tokyo » est justement LA dédicace idéale à ce marché toujours friand de petites récompenses à sa fidélité. MIDNITE CITY prouve avec Itch You Can't Scratch que les démangeaisons les plus horripilantes peuvent être soulagées en musique, et que l’amour d’une musique bien faite peut soulever des montagnes pour accoucher de futurs classiques. Il est toujours minuit quelque part…

      

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. Crawlin' In the Dirt

02. Atomic

03. Fire Inside

04. Darkest Before the Dawn

05. I Don’t Need Another Heartache

06. Blame It On Your Lovin'

07. They Only Come Out At Night

08. Chance of A Lifetime

09. If It's Over

10. Fall To Pieces

11. Girls of Tokyo


Site officiel

Facebook officiel



par mortne2001 le 12/01/2022 à 18:37
80 %    646

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Midnight + Cyclone + High Command // Paris

Mold_Putrefaction 24/04/2024

Live Report

DIONYSIAQUE + JADE @La Chaouée

Simony 23/04/2024

Live Report

Enslaved + Svalbard + Wayfarer

RBD 20/03/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : BLOODY RITUAL

Jus de cadavre 17/03/2024

Vidéos

Crisix + Dead Winds

RBD 20/02/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Chemikill

Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....

27/04/2024, 14:11

roulure

true norwegian roue libre

26/04/2024, 13:40

Simony

Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....

26/04/2024, 13:35

Simony

Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....

26/04/2024, 13:35

Humungus

Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !

25/04/2024, 13:28

Tut tut!

25/04/2024, 12:44

Gargan

ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !

25/04/2024, 10:28

DPD

Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.

24/04/2024, 14:26

RBD

Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live 

23/04/2024, 09:55

LeMoustre

Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique

22/04/2024, 18:04

Arioch91

Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.

21/04/2024, 19:52

Poderosos/Magnificencia/Técnica Suprema

Los Maestros del BRUTAL DEATH GRIND

21/04/2024, 19:50

Pomah

+1 Gargan, influence Mgla je trouve par moment. 

21/04/2024, 09:20

Jus de cadavre

Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)

20/04/2024, 23:36

Tourista

Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)

20/04/2024, 20:06

Tourista

Devinez où il se Lemmy. (ne me raccompagnez pas, je sors tout seul)

20/04/2024, 19:58

Grosse pute

Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)

20/04/2024, 06:26

Tourista

Désolé pour les coquilles monstrueuses.  Merci la saisie automatique.

19/04/2024, 20:51

Tourista

Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler !   Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.

19/04/2024, 18:08

Humungus

@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...

19/04/2024, 15:54