Vous aimez le Thrash, mais pas le boucan. Vous aimez la vitesse, mais pas la précipitation. Vous aimez la finesse, les riffs aiguisés, les rythmiques raisonnables, la violence maitrisée. Vous êtes évidemment plus DEATH ANGEL que MORBID SAINT. Vous préférez EXODUS à SODOM. Vous écoutez plus volontiers Release From Agony que Pleasure to Kill.
Alors, Noël est en avance pour vous, et le père du même nom vient de Malte avec son traîneau à roulettes vous livrer la première offrande des SONIC STORM. Groupe soudé et fondé il y a quelques années, SONIC STORM a pris son temps avant de se lancer, multipliant les singles numériques avant de s’attaquer à son premier longue-durée. Mais puisqu’il fallait bien oser, voici donc Keys to Your Ruin et ses quarante minutes de brutalité modérée, à l’attention des thrasheurs les plus posés.
Malte est visiblement plus proche de la Californie que de la Ruhr. Karl Friggieri (basse), Paul Formosa (batterie), Miguel Ángel Sarmiento (guitare) et Francesco Degabriele (guitare/chant) ont donc plus d’affinités avec le Big4 qu’avec la sidérurgie allemande, et leur Metal franc et honnête a tiré bien des leçons de l’école METALLICA, avec en exergue des structures plus ou moins ambitieuses, et un souci de l’efficacité qui permet à ces compositions classiques d’être sublimées par une inspiration dévouée.
Sans aller jusqu’à parler de révélation, ce que les quatre maltais ne sont assurément pas, SONIC STORM n’en est pas moins une belle surprise dans le panorama Thrash de cette fin d’année. Avec un panache indéniable pour trouver les plans les plus fatals, du flair pour les soli, et une facilité admirable pour enchaîner les idées, Keys to Your Ruin est loin d’une visite guidée à la Attila et ses huns. Ces gens-là sont éduqués, polis, mais méchamment énervés quand même. Mais sans sombrer dans la grossièreté d’insultes proférées à la face du bon goût.
Des qualités évidentes, une basse proéminente, on pourrait presque parler de Crossover, lorsque le tempo descend dans les tours et nous offre un soutien solide (« Web of Corruption »). Avec quelques ambitions progressives, SONIC STORM trousse des évolutions naturelles et symptomatiques de la Bay-Area, mais aussi de la scène nordique qui n’aime rien tant que son Thrash intelligent.
Tout ceci peut évidemment être frustrant pour les mordus de la vitesse, qui regretteront un bon emballement de derrière les fagots. Mais Keys to Your Ruin ne s’adresse pas aux rustres incapables de s’essuyer les pieds sur le paillasson, et plutôt aux nostalgiques de la première période de violence coincée entre 1983 et 1986
Ce qui n’empêche nullement ce premier jet de faire preuve de persuasion, lorsque la bride est légèrement lâchée et que l’effort collectif permet de bien progresser. « Enemy of the State » en est l’exemple le plus frappant, avec ses lignes de chant exhortées et sa structure consolidée. Du sérieux donc, mais de l’envie, de l’enthousiasme, du syncopé, du chaloupé, pour une adaptation du KREATOR des années propres, avec un brin de SLAYER en mode calme et reposé.
« Dance of the Dead » nous entraîne ainsi sur la piste des souvenirs les plus caractéristiques de cette scène Thrash old-school, résumant pas moins de trois décennies de passion en sept minutes bien tassées. Assez proche d’un FORBIDDEN inspiré, SONIC STORM sait gérer les tempêtes, et ne se noie pas dans un verre d’eau. On se laisse donc séduire par ces riffs Mosh N’Thrash, et par cet entrain contagieux et bon enfant. Les textes se focalisent évidemment sur les traumas sociaux, les inégalités, la corruption politique et autres désagréments climatiques, ce qui permet d’offrir aux clients un service complet et un produit fini.
On soulignera l’influence d’un SACRED REICH sur « Into the Pit », moins épileptique que chez TESTAMENT, mais solidement ficelé, et la pertinence de « Unleash the Rats », qui à l’image du joueur de flûte, fait traverser Malte à une armée de rats Metal aux dents acérées.
Recommandable à plusieurs titres, ce premier album est d’une maturité indéniable. Les maltais ont donc patienté dans l’ombre pour ne pas se planter dès le coup d’envoi, et marquent des points avec leur Thrash raisonnable, mais fédérateur. Et comme ces musiciens nous offrent en bonus des intermèdes mélodiques très agréables, Keys to Your Ruin passe aisément la barre du bon pour venir fricoter avec l’excellence classique.
Sympa ce Père Noël. Généreux, rapide, et jovial malgré un regard sombre.
Titres de l’album:
01. Fog of War
02. Bullet Train
03. No More Lies
04. Web of Corruption
05. Enemy of the State
06. Dance of the Dead
07. Into the Pit
08. Keys to Your Ruin
09. Unleash the Rats
10. Rising Out of the Ashes
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
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@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44