Kingdom Of Illusion

Stardust

12/05/2023

Frontiers Records

Voilà un album que j’attendais avec impatience, et pour cause. Les hongrois de STARDUST ont été la grosse surprise de la fournée Frontiers 2020 avec leur premier album Highway To Heartbreak, auquel j’avais accordé une note presque maximale. Alors, autant vous dire que je faisais le pied de grue devant les locaux virtuels de l’épicerie musicale italienne pour être le premier servi lors d’une deuxième fournée. Ce jour est enfin arrivé, et ma patience a été récompensée, puisque Kingdom Of Illusion est d’une qualité égale à son prédécesseur, dans un créneau pourtant pas facile.

Adam Stewart (chant), Ben Martin (basse), Peter Horn (batterie), Dave Legrant (claviers) et Facey (guitare) ne sont donc pas tombés dans le panneau de la redite appliquée, et ont transcendé leurs influences pour nous offrir une suite digne de ce nom. Trois ans après leur présentation au monde, les hongrois continuent leur chemin à grande vitesse, et se rapprochent dangereusement de la perfection absolue en termes de Hard-Rock mélodique, celui défendu par les HAREM SCAREM, SURVIVOR, FOREIGNER, WINGER, ESCAPE et cette première ligne harmonique amoureuse du travail bien fait.

Entre Hard Rock et AOR, STARDUST est une poussière d’étoile qui nous illumine le visage, transformant une poker face en sourire radieux, grâce à des harmonies incroyables de pureté, mais aussi une énergie palpable sur les titres les plus enlevés. Très proche de certains artistes des années 80, comme HONEYMOON SUITE, BRIGHTON ROCK, Aldo NOVA, NIGHT RANGER, HAYWIRE ou encore un TOTO énervé, le quintet nous propose une fois encore une sacrée ballade dans les couloirs du temps, à une époque où les charts se laissaient facilement séduire par un Rock radiophonique, mais de qualité.

La recette ? Facile, sans l’être. Des mélodies porteuses, une rythmique solide et enlevée, un chanteur au timbre pur et puissant, et un équilibre parfait entre guitare et claviers, pour ne pas glisser d’un côté ou de l’autre du spectre musical. Et si Highway To Heartbreak parvenait à convaincre en quelques morceaux, Kingdom Of Illusion en fait de même, l’auditeur craquant complètement et de façon irréversible après écoute du trépidant et enthousiasmant « Love Sells ».

Il est incroyable de souligner la capacité de mimétisme fabuleuse dont fait preuve le groupe, en citant les meilleurs américains et canadiens sans sombrer dans la paraphrase malheureuse. Tout ici est reproduit à l’identique, mais sans perdre son identité, pari difficile à relever mais qui semble si facile pour ces musiciens. Nous sommes pourtant rompus à l’exercice du Hard-Rock mélodique depuis une bonne quarantaine d’années, mais il est toujours plaisant et rassurant de constater que de jeunes artistes sont encore capables de nous faire vibrer avec des astuces anciennes et des tours de passe-passe classiques.

Inutile donc de tergiverser, Kingdom Of Illusion est tout sauf un royaume d’illusions, et ressemble plus à un Eldorado bien caché en Hongrie, dont seuls les initiés connaissent l’existence et l’emplacement. A la manière d’un monde imaginaire entre Atlantide et paradis AOR américain, ce deuxième album enfile les tubes comme des perles autour du collier du travail bien fait, et nous entraîne une fois encore à des hauteurs insoupçonnées, à tel point que nous sommes obligés de nous pencher pour voir le paradis. La guitare de Facey est toujours aussi incisive, les chœurs sobres mais bien placés, et les volutes de claviers à la DEEP PURPLE/EUROPE pertinents, et jamais envahissants.

Le résultat est donc immaculé, et le réservoir à tubes rempli à nouveau. On imagine sans peine l’impact de ces hits on stage, joués avec une énergie décuplée et un son à faire vaciller les derniers doutes. La capacité du quintet à passer d’une ambiance à une autre est toujours aussi époustouflante, comme si Richard MARX s’était décidé à rependre ses meilleures recettes des années 80 sans les actualiser pour ne pas leur faire perdre leur essence même. « One First Kiss » aurait pu figurer sur le premier LP éponyme de ce cher Richard, comme d’autres d’ailleurs, même si le caractère plus Hard de STARDUST lui permet d’éviter les poncifs les plus éculés du MOR américain.

So, le voyage est simple, et back to 1986/88. Entre deux poussées de fièvre contagieuse, les STARDUST nous offrent le soyeux d’un négligé de satin qui tombe au sol via le superbe « Make Me Feel Your Love », que Mick Jones et Lou Gramm n’auraient pas rejeté, mais n’ayez surtout pas peur des embrassades sous le gui et des sentiments dégoulinant : ces mecs-là sont des rockeurs, et n’ont pas troqué leur cuir contre une veste de country-club réservé aux vieilles peaux fortunées.

« Ain’t No Woman », enlevé, « Sarah », Pop-Jazz-Rock à la manière d’un TOTO période The Seventh One, final subtil en romance facile via une reprise fort bien sentie de nos chers CINERELLA (« Don't Know What You Got (Till It's Gone) »), le parcours est remarquable, et le résultat sans appel : en plein dans le mille, et une réputation qui aujourd’hui ne souffre d’aucune faiblesse. Même si je savais les STARDUST capables d’aller encore plus loin que les étoiles côtoyées par leur premier album, je ne pensais pas qu’ils pouvaient monter le niveau de deux ou trois crans pour nous dérouler le tapis rouge de la perfection sans mettre les pieds à Cannes.

Palme d’or, grand-prix du jury, prix d’interprétation, tout est accordé, et personne ne viendra contester ce palmarès. Et à moins d‘un miracle, je ne vois pas comment STARDUST pourrait être dépossédé de son titre d’album de l’année avant le mois de décembre. Et si tel est le cas, je suis plus que curieux d’écouter un groupe capable de les défier sans faillir.           

                           

                                      

Titres de l’album:

01. War

02. The Fire

03. Losing Me

04. Sacrifice

05. Love Sells

06. Heroes

07. One First Kiss

08. Make Me Feel Your Love

09. Ain’t No Woman

10. Sarah

11. Don't Know What You Got (Till It's Gone) (CINDERELLA cover)


Site officiel

Facebook officiel


par mortne2001 le 02/06/2023 à 17:35
96 %    280

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Corentin Charbonnier : l'anthropologue du Metal

mortne2001 09/12/2024

Interview

CARCARIASS + Guests

Simony 06/12/2024

Live Report

FALLING IN REVERSE + HOLLYWOOD UNDEAD

Chief Rebel Angel 06/12/2024

Live Report

Lezard'Os Metal Fest 2024

Simony 02/12/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : STILLE VOLK

Jus de cadavre 01/12/2024

Vidéos

Sang Froid + Malefixio

RBD 29/11/2024

Live Report

Metalciné : le Mariage Impossible (Part I)

mortne2001 26/11/2024

La cave

Linea Aspera + Skemer + Carriegoss

RBD 26/11/2024

Live Report

Winter Rising Fest 2024

Simony 20/11/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Father Merrin + A Very Sad Story 13/12 : Bar Au Temps Perdu, Bar-le-duc (55)
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
DPD

Non mais même si tu veux faire dans le hip-hop dark (et noisy de préférence), tu as des tas de types qui ont plus leur place. Mais dans le cas présent oui ils sont à la maison, il faudrait arrêter de relayer les annonces de ce festival sur tout site sp&eacu(...)

10/12/2024, 17:13

Saddam Mustaine

Eminem l'année prochaine à ce rythme mdr

10/12/2024, 16:51

Saddam Mustaine

Cypress Hill ils ont fait des feat avec des groupes de Metal et aussi un projet avec Morello de RATM...Mais sinon c'est du Hip Hop

10/12/2024, 16:50

Capsf1team

Par contre Cypress Hill je veux bien une explication, car encore Muse on peut trouver une filiation lointaine, mais n'étant pas du tout fan de ce style, là je sèche... 

10/12/2024, 16:33

DPD

Oui ils ont effectivement toute leur place ici.

10/12/2024, 15:33

Saul D

"Cypress Hill", pardon...

10/12/2024, 15:23

Saul D

Alors là, comme dirait Jacko " eat apples!" Chichi, ça m'en touche une sans bouger l'autre :-) je n'aurai aucun mais alors aucun regret par rapport à l'affiche...cela dit content pour Hexecutor, Cuypress Hill ou Béton Armé par exemp(...)

10/12/2024, 15:22

Gargan

Metal et écologie... mouais.  L'écologie dont on parle systématiquement n'en est généralement pas, il s'agit pour l'essentiel d'un mélange hétéroclite de taxes supplémentaires déconnectées, (...)

10/12/2024, 13:34

DPD

Pour la scène et tout, non c'était pas un tremplin pour de groupes plus extrêmes, c'était déjà une situation à chier.

10/12/2024, 13:24

DPD

Oui enfin c'est depuis des années, mais on dit pas assez que votre ticket soutiens Linkin Park et compagnie avant tout, même quand il y avait plus d'extrême et qu'il y avait encore une prétention de jouer sur les deux tableaux, nos gars touchent les miette(...)

10/12/2024, 13:23

RBD

Voir des têtes d'affiche Rock ne me surprend pas. Il y a une baisse de popularité du Metal et du Rock ces dernières années, et les grandes têtes d'affiche historiques du Metal prennent progressivement leur retraite, le temps faisant son oeuvre. Un rappro(...)

10/12/2024, 13:13

Moshimosher

Effetivement...Voici le texte de la chanson :Why should we tolerate pansy faggot shitNot even in an animal world male sucks male dickCrawl back under the rock you faggots came fromThis is real fucking world, fuck your inferior rights!Zero tolerance, no fuckin(...)

10/12/2024, 12:08

Humungus

Fait chier quand même merde !J'avais ma place pour juillet afin de faire voir à ma môme de 9 ans ce monument qu'est MAIDEN.Manquerait plus qu'il y en ait d'autres qui se désistent bordel... ... ...

10/12/2024, 11:11

Humungus

J'suis pas sûr que ce soit du 2ème degré concernant cette chanson... ... ...

10/12/2024, 11:08

CHUCK MAURICE

Mosh, si tu lis le lien posté par Grozny tu verras que la décision de les virer est intervenue suite à des discussions avec la communauté LGBT locale qui ne comprend apparemment pas le 2ème degré.  A quand du black metal labelisé "LGBT fr(...)

10/12/2024, 11:05

DPD

Bref ce n'est plus un festival de metal mais de rock alternatif, il est plus que temps de fermer le ban.

10/12/2024, 09:53

Namless

Si certains déçus se séparent de leur Pass, je suis intéressé. Merci beaucoup !

10/12/2024, 09:36

Orphan

Go MOTOCULTOR pour moi cette année - dont l'affiche est bien plus alléchante (même sur le plan de la diversité musicale) 

10/12/2024, 08:42

Capsf1team

Le métal extrême ? La réponse est sous nos yeux, avec l'Altar et la Temple reléguées en dernière position... 

10/12/2024, 07:53

Buck Dancer

La Valley est plutôt réussie pour les fans du genre, mais où est passé le metal extrême ?! Dans trois ans faudra penser à changer nom du festival en Rockfest. Ça paraît improbable mais Acid Bath en very spécial gue(...)

10/12/2024, 01:49