Si d’aventure vous étiez, en cette fin d’année au parfum de doutes et de craintes, nostalgiques du Death made in Pays-Bas de Martin Van Drunen via ses enfants bâtards ASPHYX et PESTILENCE, alors, quittez Amsterdam même dans votre souvenir pour prendre un vol vers les Philippines et Calabarzon. Une fois sur place, renseignez-vous auprès des locaux pour trouver le caveau de répétition des NULLIFICATION, attendez qu’ils branchent leurs instruments, fermez les yeux, et ça y est, vous y êtes. Le mimétisme est certes impressionnant, mais après tout, chaque élève de l’école old-school à ses propres mentors, et ceux de NULLIFICATION datent tous de l’orée des années 90 et de sa première moitié, lorsque le Death floridien se confrontait aux vues plus rigoristes européennes.
Formé de quatre individus aux mines patibulaires, ce nouveau concept nous propose donc un sacré voyage dans le temps, et repart à la conquête des fosses communes exhumées il y a plus de trente ans, et des égouts de Floride les plus putrides. Ainsi, depuis quelques mois, Jayson Gonzales (guitare/synthés), Jonathan Miranda (guitare), Andrei Alemania (batterie) et Rozel Leaño (chant/basse) nous proposent donc un survol morbide des années les plus suintantes de l’extrême, avec une compilation des meilleures astuces en la matière via ce premier et homérique album, Kingdoms to Hovel.
Pochette faite à la main par un élève de terminale assez doué en arts graphiques, ambiance délétère, soli inspirés par l’école Mameli, rythmique en chien de fusil qui aime les fills, les cassures et les accélérations intempestives, riffs aiguisés comme des piquets de tente rongés par les éléments, le tout est savoureux en tympans, et surtout, symptomatique d’une démarche passéiste qui ne crache pas sur un brin de sophistication technique. Mais ne vous laissez pas fourvoyer par mes propos nuancés, l’attaque subie en écoutant ce premier album est rude, au moins autant que celle subie lors de la découverte des premiers PESTILENCE et MORBID ANGEL. En combinant le radicalisme de toutes les têtes d’affiche, les philippins nous donnent une leçon de violence bien agencée, sophistiquée dans la brutalité, et animée d’un esprit respectueux des dogmes les plus séculaires.
Ainsi, les moments de cruauté pure succèdent aux instants les plus vicieusement méchants, et l’écoute de ce premier long concis se déroule sous un soleil de plomb, avachi sur le béton, attendant que la mort nous délivre d’un sort funeste. Très capables, les quatre musiciens regroupés en mai 2021 nous prouvent que lorsqu’on apprend bien ses leçons, on peut les réciter avec un poil d’inventivité, et si tous leurs titres semblent sous perfusion, leur diction est parfaite.
Je parlais de Martin Van Drunen, évidemment aiguillé vers la comparaison par le chant assez similaire de Rozel Leaño, rauque, caverneux, asthmatique, mais la musique suit aussi la piste de ces défricheurs de l’extrême que furent ASPHYX. Cette piste-là, et quelques autres aussi, et si les noms de MERCYLESS, BENEDICTION, DEMOLITION HAMMER, ou RIPPING CORPSE viennent chatouiller votre mémoire, il n’y a rien d’étonnant à cela, puisque Kingdoms to Hovel se complait dans le synthétique propre, la redite excellente, et la paraphrase élégante dans la bestialité.
Doté d’un son très sec qui respecte l’esprit d’époque, ce premier album est d’une maîtrise parfaite dans la copie, mais évite le plagiat grâce à une énergie de tous les diables qui se manifeste autour de cassures en blasts fermes, mais aussi dans des interventions en solo plus délicates et mélodiques que la moyenne. Le groupe a aussi trouvé le moyen de nous attitrer dans ses filets via une intro simple mais envoutante, un peu cheap de ses claviers à l’économie, mais mystico-morbide, et le voyage en compagnie des philippins passe très vite, mais aussi dans les recoins les moins recommandables du pays qui l’espace d’une demi-heure, se prend pour la Floride des pionniers.
Sauvage, bestial, brutal, carré, passionné, ce premier LP distribué par Personal Records en CD et par Metal Choice Cut Records en édition Tape très limitée vaut largement le détour des nostalgiques, qui y verront une bifurcation intéressante vers le passé, entre maîtrise et débauche.
Titres de l’album:
01. Intro To Annihilation
02. The Sledgehammer
03. Calamity From The Skies
04. Kingdoms Reduced To Hovel
05. Deliverance From Chaos
06. Negated Fields
07. Inside The Surreal
08. Everything... and Everyone (Nullified)
09. I, The Nullifier
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02