Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Certes, cet adage est d’un conformisme incroyable, et pourtant, il s’applique à merveille au premier album de KREEK, nouveau venu sur la scène anglaise. KREEK est né du départ d’Antony Ellis de BIGFOOT, valeur montante de la scène d’outre-manche, et dont le dernier album fut déjà distribué par les italiens de Frontiers. Après deux EP’s, et trois albums (dont le troisième sur le label de Serafino), le groupe dû affronter la désaffection de son frontman Ellis, et tenta pendant un temps de continuer avec Sean Seabrook au micro. Las, la magie n’était plus là, et le combo préféra solder ses comptes plutôt que de ramer dans le vide. Frontiers, conscient du potentiel de ce chanteur au timbre puissant s’intéressa de près à son cas après son escapade en solitaire, et lui proposa de monter un nouveau projet. C’est ainsi qu’Antony se retrouva flanqué d’une nouvelle équipe pour formaliser sa propre vision d’un Hard Rock moderne, vision assez proche de celle qu’il défendait déjà au sein de son ancien ensemble. Célébrons donc la naissance de ce nouveau concept en enterrant le corps encore chaud de BIGFOOT, et admettons qu’une fois encore, une mort entraîne une naissance, pour le meilleur et pour le pire.
Dans le cas de ce premier éponyme, c’est plutôt le meilleur qu’on soulignera, les dix morceaux de ce premier jet étant d’un professionnalisme à toute épreuve. Entouré d’un nouveau gang de jeunes loups (Nick Clarke - guitare,
Seb Sweet - batterie et Lee Andrews – basse), Ellis a pu laisser libre cours à son organe, et donner de sa personne pour offrir une dimension personnelle à cette musique générique. Toujours allusif à tous les courants du Hard Rock contemporain, le chanteur nous offre une véritable démonstration, aidé en cela par un backing band de première bourre. Avec ses inflexions inimitables nous renvoyant au meilleur des années 70 repris par la mode puissante des années 80, Ellis se sent à l’aise dans ce nouveau costume sur-mesure taillé par le label italien, et déroule les montées, les petits cris plantiens, les feulements sensuels, mais aussi les râles rauques de vrai male en rut. Le tout à évidemment des allures de classique déjà entendu, mais la facilité avec laquelle le quatuor interprète ces hymnes à la légèreté Rock a de quoi persuader les plus sceptiques, mais aussi les inconsolables de la perte de BIGFOOT, l’un des représentants les plus fiers de la scène anglaise.
Épaulé par le producteur Dan Rossall, KREEK a réussi à proposer une œuvre intemporelle, purement analogique, qui nous replonge dans les plus grandes légendes des seventies, mais aussi de la NWOBHM. Sans jouer la carte de la nostalgie trop évidente, le groupe roule sur du velours, et rappelle les CINDERELLA les plus efficaces, EXTREME, mais aussi DEAD DAISIES, GRETA VAN FLEET, et bien sûr, une poignée d’influences plus anciennes. On note un désir de ne pas s’éloigner des racines, et d’offrir à l’auditeur des chansons qui ne se compliquent pas la vie, mais qui ne rechignent pas à étaler le savoir-faire de musiciens au sommet de leur potentiel. C’est ainsi que KREEK démarre sous les auspices les plus ambitieux, via le titre le plus long et évolutif de l’album. Loin de se contenter d’un gros burner pour faire chauffer les turbines, le groupe affiche sa confiance, et digresse pendant les six minutes de l’impressionnant « At The Bottom Of Hell », afin de mettre les choses au clair dès le départ. KREEK n’est en effet pas qu’un simple support de transition pour Ellis, mais bien un véritable groupe, aux moyens considérables et à la foi affichée. Longue intro aux chœurs épiques, grosse basse ronde qui gronde, percussions incantatoires, on joue le luxe, et le résultat s’en ressent, plaçant immédiatement l’album à un niveau impressionnant. Antony n’a donc pas choisi la voie la plus facile ou la plus humble, et s’expose dès ce premier éponyme, pour bien prévenir la concurrence. KREEK ne sera donc pas un succédané de BIGFOOT, mais bien la nouvelle étape de sa carrière, différente, distincte et peut-être même encore plus probante.
Mais ne craignez rien, votre chanteur favori n’est pas tombé dans le piège de l’excès de morgue, et dès le bien-nommé « Missiles », le Hard-Rock traditionnel apparaît dans son costume de franchise, galvanisé par un up-tempo diabolique et trépidant. Désireux de faire le tour de toutes les questions éventuelles, le quatuor a élaboré un répertoire très varié, pour éviter la redite gênante ou les citations trop fermées. Immédiatement, on prend note de cette section rythmique à l’abattage conséquent, et le brio avec lequel Nick Clarke lâche des riffs hargneux mais mélodiques. L’équilibre et l’osmose entre les musiciens sont donc palpables, et les attaques s’enchaînent sans le moindre temps mort.
Les plus acerbes et fielleux argueront du fait que cette musique ne déclenchera pas de nouveau big-bang, se content ant de reproduire à bon marché des recettes déjà éprouvées par les eighties avant d’être recyclées par la vague vintage. Mais en se montrant perméable à toutes les sous-couches du Hard des années 80/90, KREEK n’hésite pas à s’arrêter sur des cases dangereuses, comme celle encore souillée par le make-up des glammeurs (« Meet Your Maker »), avant de faire le grand écart pour poser la jambe sur celle d’un Hard plutôt Heavy et sombre (« One Voice »).
Condensé de tout ce que l’Angleterre a pu produire en termes de Rock dur, ce premier éponyme n’oublie pas le Blues en route, et salue le ZEP via « Stand Together ». On repense alors à des formations comme THE ALMIGHTY, THUNDER, et on savoure cette tranche de vie qui sait corser le propos pour enflammer le drapeau (« Down ‘N Dirty »). Sans chercher la complication, mais en écartant toute composition un peu faible, KREEK se présente sous un jour flatteur pour ce premier rendez-vous galant avec son public, qu’il risque de séduire d’un sourire Rock très prononcé sur les lèvres. Et lorsque le riff énorme de « Get Up » ramènera à la mémoire des demoiselles les traits de David Coverdale et les chœurs sexy de SLAUGHTER, l’opération séduction sera réussie haut la main.
Donc, dommage, mais tant mieux. Dommage pour BIGFOOT qui incarnait une valeur montante de la scène UK, mais tant mieux pour KREEK qui se pave là une voie royale. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, bla, bla…
Titres de l’album:
01. At The Bottom Of Hell
02. Missiles
03. Meet Your Maker
04. Million Dollar Man
05. One Voice
06. Man On My Shoulder
07. Stand Together
08. Down ‘N Dirty
09. Get Up
10. On Your Own
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04