Une intro Maidenesque qui déboule sur du QUEENSRYCHE des jeunes années pourfendant la NWOBHM, c’est le genre d’entame qui me sied, et les américains de SABER ont plus d’un atout de ce genre dans leur manche. Je suis d’ailleurs très heureux de retrousser les miennes, puisque je les avais mises à contribution en 2021 pour parler de Without Warning, le premier longue-durée du quintet. Cette entrée en matière m’avait séduit jusqu’à un certain point, celui qu’autorise la nostalgie lorsqu’elle est pratiquée sans tricherie. Quatre ans plus tard, le combo de Los Angeles remet le couvert, et le repas est toujours aussi riche. Court, mais riche. Riche en riffs, en ambiances, en breaks mélodiques et en soli en transe.
Dave Sanchez (basse), Yolo & Antonion Pettinato (guitares), Steven Villa (chant) et Jesus Decay (batterie) reviennent donc la mine enjouée et les chaînes brossées pour nous agiter d’un Heavy Metal typiquement US. Basé sur un principe simple d’efficacité à haut régime, Lost In Flames nous réchauffe de sa franchise, et nous ouvre grand les pages du grimoire de la foi Metal, entre l’énergie anglaise et la préciosité lyrique américaine. Une fois encore, la formation évolue en rangs serrés, et a travaillé ses refrains pour en faire des canons de concert, lorsque la foule ne fait plus qu’un dans un déluge d’unisson.
Taillé pour le live, ce nouveau répertoire fait la part belle aux motifs les plus agressifs, les atténuant à peine d’un désir harmonique palpable. « Lost In Flames » et « Phoenix Rising » confrontent le monde aux flammes de l’enfer, et traquent le diable sur une moto au moteur bien gonflé. Capable de pondre des thématiques fédératrices, le groupe californien lâche hymne sur hymne, comme s’il était aussi facile d’en pondre un qu’un œuf au petit matin. Très influencé par la première vague de Heavy US, SABER ne change donc rien à ses habitudes, mais a perfectionné son art de l’imitation parfaite.
« Madam Dangerous », entre LIZZY BORDEN et TOKYO BLADE est assurément le tube d’un album qui en contient un certain nombre. Attaque limpide, médium peaufiné, envie de s’envoler dans les courants ascendants pour faire décoller une carrière qui ne demande que ça, ce titre est l’apogée d’une optique passéiste, fascinée par les grandes légendes de la première moitié des eighties.
Steven Villa et sa voix puissante se met à la hauteur de la bande instrumentale, dominée par un soliste qui connaît bien son manche. Le nôtre vibre d’ailleurs de cette foi indéfectible, se dressant au passage des Dieux anciens du Metal ricain, celui qu’on retrouvait souvent sur des compilations comme Metal Massacre (« Time Tells All »). Comme un brouillon habile du séminal The Warning de QUEENSRYCHE, Lost In Flames est happé dans un vortex de constructions ambitieuses et opératiques, qui savent rester assez simples et populaires pour intéresser toutes les couches du public.
L’influence de Tate et DeGarmo est encore plus évidente au fur et à mesure de l’avancée de l’album, même si des noms comme ceux de LOUDNESS ou BITCH peuvent être prononcés sans peur d’une quelconque moquerie.
Avec quelques accès de sensibilité accrue explosées à grand renfort de watts hurlés d’amplis survoltés, le bilan est lourd, malgré un timing plus que serré. Mais on craque complétement pour le pourfendeur de traîtres « Shadow Of You », qui joue sur la frontière séparant SATAN de SAXON, sans jamais se départir de cette influence Seattle des eighties qui avaient vu naitre des groupes essentiels comme le REICH ou HEIR APPARENT.
Trente minutes à peine de puissance, c’est court, mais ça rend l’œuvre encore plus puissante et carrée. Pas de scories donc, ni de remplissage, quelques chœurs à la ACCEPT pour pimenter le tout, et une propension à saccader à outrance pour nous plonger dans la danse (« On The Hunt »).
Production vintage d’occasion, attitude frondeuse et confiance absolue en ses qualités, SABER utilise le sien pour pourfendre l’ennemi vendu au mainstream ou à la facilité old-school en pilotage automatique. Ici, on ressent le cuir, on respire l’acier, et on s’imprègne de fierté, pour défendre la cause d’un Heavy Metal noble et non dilué. Pas question de concessions, pas question de trahison, la cause tient de l’idolâtrie, et les icones sont nombreuses. Elles se réunissent d’ailleurs sur les agapes de « Steel Breaker », qui s’apparentent plus à un banquet mérité qu’à des gabegies éhontées.
SABER, la Californie dans toute sa splendeur. Tout ça fait un peu formule toute faite, mais c‘est pourtant la vérité. On attend désormais une grande œuvre qui mettra tout le monde d’accord. Et sans aller jusqu’à un concept album double, un troisième longue-durée plus étiré fera amplement l’affaire.
Titres de l’album:
01. Lost In Flames
02. Phoenix Rising
03. Madam Dangerous
04. Shattered Dreams
05. Time Tells All
06. Shadow Of You
07. On The Hunt
08. Steel Breaker
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25