Une pochette aguicheuse voire racoleuse, un trait qui rappelle immédiatement une époque que nous avons bien connue nous les quadras/quinquas, un groupe finlandais, et un titre qui ne laisse plus place au doute. Oui, les NEON ANGEL jouent un Rock/Metal très rétrograde, clairement influencé par les eighties, comme bon nombre de leurs compatriotes nationaux, suédois ou même norvégiens. Sauf que justement, ce jeune quintet ne joue pas la nostalgie comme tout le monde, et y insuffle une exubérance qui fait vraiment plaisir à entendre, et qui transforme ce premier LP en concentré d’énergie qui donne des fourmis dans les jambes et dans la nuque. Dans les faits, NEON ANGEL est un mélange des RUNAWAYS les plus juvéniles, d’une Pat Benatar de début de carrière, avec encore cette moue Punk sur son joli visage, de NENA et son hymne intemporel, le tout saucé comme de la Synth-Pop en revival, avec des claviers très présents, mais qui ne dénaturent pas le caractère Rock de l’ensemble. Quintet (Johanna Eteläkari – chant, Tuomas Saari – guitares, Juho Savikurki – claviers, Tomas Kurki – basse et Johannes Lahti – batterie) nous ramène donc aux grandes heures de l’hédonisme musical de ces fichues années 80 qui ne nous laisseront jamais l’esprit en paix, et développent une attitude frondeuse qui fait clairement plaisir à entendre, les produits du cru étant de plus en plus standardisés pour respecter une norme en vogue à l’époque. Ainsi, il est très difficile de dire de quel ou quel groupe les finlandais se rapprochent le plus, même si le souvenir des GO-GO’s du début de carrière dopées aux amphétamines de la nostalgie vient immédiatement en tête. Et finalement, en jouant profil bas et en capitalisant sur un anonymat encore relatif, les finlandais nous offrent l’un des meilleurs premiers albums revival de cette décennie, en jouant crânement leur carte, et en proposant des compositions infernales à faire passer la bande originale de Josie and the Pussycats pour une compilation d’EHPAD.
Tirant leur nom d’une compilation des RUNAWAYS justement, les NEON ANGEL en retrouvent l’esprit délibérément punky, dissimulé sous une épaisse couche de Pop-Rock enragé et dominé par les claviers. Mais en écoutant une petite bombe à la cerise comme « Love Addiction », impossible de résister à cette débauche d’euphorie qui donne envie de retrouver ses quinze ans et sa passion pour une musique jeune, fraîche et spontanée. Drivés par le chant incroyablement juvénile de Johanna Eteläkari, chanteuse passionnée comme on en connaît une tous les dix ans, et qui nous épargne les démonstrations de puissance, le groupe se permet toutes les ambiances et les audaces, et dose son effort avec beaucoup d’intelligence, passant par les atmosphères confinées et délicatement nocturnes (« Are You There ? »), pour mieux exploser tous les néons d’une rébellion adolescente tapageuse (« Another Kind Of Love »). Difficile de croire à l’écoute de ces huit morceaux que Neon Light District n’est qu’un premier album, tant il fait preuve d’une maîtrise incroyable dans l’impudeur. Modeste dans les proportions, ce LP est pourtant conséquent dans le rendu, et se permet l’accumulation de hits dans sa rétrospective eighties programmée, et lâche des tubes que les radios d’il y a quarante ans auraient diffusés jusqu’à plus soif, avec toujours en exergue cet équilibre instable entre guitare agressive et keyboards éthérés. Sans jamais relâcher son étreinte malgré des moments plus calmes, le tracklisting nous propose donc un trip dans le passé, un trip qui se souvient de ces mid tempi à l’américaine, avec velouté de couplets synthétiques et explosion électrique de refrains anthémiques (« City Is Sleeping », et sa cowbell à rendre fou Bruce Dickinson, yes, THE Bruce Dickinson). Un tracklisting qui n’oublie pas non plus que les eighties étaient espoir et euphorie, et qui nous balance la sauce à la moindre occasion, avec un Tuomas Saari qui ne se lâche pas en solo, mais qui griffe ses riffs avec un panache certain (« World On Fire »).
On pense donc à toutes les références déjà citées, mais aussi à une version de STARSHIP expurgée de tous ses tics les plus ridicules, à Alannah Myles, BLONDIE, mais aussi les punkettes les plus perméables au Rock et à la Pop, à Billy IDOL, et toute autre influence de cette période où tout était encore possible et où le Rock et l’AOR dominaient les débats et les ventes. Basse ronde, son parfaitement étudié, pour une performance à faire rougir de honte les THE LOCAL BAND, puisque les NEON ANGEL parviennent à faire mieux qu’eux, et avec des compos originales en plus. Outre la qualité indéniable des chansons, c’est surtout ce tempo bondissant infernal qui nous fait tomber amoureux de cet album, un tempo qui s’accorde très bien des intonations fluo et ado de Johanna Eteläkari, sexy comme une lycéenne pas très assidue, mais candide comme une jeune adulte qui veut mordre dans la vie à pleines dents. Et cet album pourrait incarner finalement la pomme tendue par le proverbial serpent pour faire chuter Adam, et l’obliger à s’abandonner aux plaisirs terrestres, sauf que nous, public, la croquons avec un appétit non dissimulé et sans aucun remord. On danse et on chante en chœur sur le terrible et survitaminé « Night Tripper », mais on se laisse aussi submerger par l’émotion du tendre et délicat « Simon », power-ballad qui termine l’album sur une petite touche d’amertume, mais qui permet à Johanna de s’exprimer dans un registre différent, plus sensible, tout en se montrant toujours aussi crédible.
Alors, j’en conviens, la pochette est en effet aguicheuse voire racoleuse. Mais son contenu évite toute la vulgarité d’une simple appropriation old-school pour proposer sa vision des choses, plus smooth, mais surtout, plus créative, plus euphorique, plus enthousiasmante que ces disques d’AOR à la mode de chez eux qui s’empilent dans nos dossiers avec une régularité un peu trop tétanisante. Un soupçon de folie, beaucoup d’énergie, une foi sans faille et surtout, une confiance en ses propres moyens qui fait plaisir à entendre. De quoi se balader dans les rues d’Helsinki la nuit, et de se poser sous un néon pour attendre la femme de sa vie. Qui aura, à n’en point douter, la voix enjôleuse de Johanna.
Titres de l’album:
01. Another Kind Of Love
02. Neon Angel
03. Love Addiction
04. Are You There ?
05. City Is Sleeping
06. World On Fire
07. Night Tripper
08. Simon
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31