Sois poli si t’es pas beau.
Cet adage que ma mère m’a martelé durant ma jeunesse trouve toujours un écho certain dans mon comportement d’adulte, pour peu que je tombe sur des affreux qui en plus, ont une grande gueule. Mais alors, une vraie grande gueule. Tiens, comme ces marsouins d’ENDLESS SWARM. Qui sont vilains et teigneux comme des poux et qui ne sont même pas polis. Mais alors, pas polis du tout. En même temps, attendre un respect de l’étiquette de la part de bargeots se réclamant d’un Grind/Powerviolence est assez vain, à peu près autant que l’effort de Sisyphe poussant son rocher.
ENDLESS SWARM c’est de l’artisanat, du savoir-faire, un gusto Grind de première bourre. Il faut dire que les pingouins n’en sont pas à leur première glissade, comme l’indique leur entrée sur Discogs. Deux albums, des EP’s comme des petits pains, des compilations, des splits, en fait, le parcours habituel des maniaques de l’extrême qui ne peuvent pas rester cinq minutes inactifs.
Ni polis.
En jouant un Grind paillard, gentiment bordélique mais incroyablement précis, les tarés d’Edinburgh prouvent que le style n’est pas que bordel et humeurs fulgurantes. Si la violence dégagée par ce machin est équivalente à celle produite par le réchauffement climatique, l’ambiance bon enfant, la générosité dans la brutalité, et évidemment, un chant partagé par deux complices qui s’agitent devant leur micro font de ce second long qui ne l’est pas trop l’une des déflagrations Grind les plus maousses de ce mois d’août (mais la véritable explosion a eu lieu en mars) maussade, et agité par des vents contraires.
Celui qui souffle sur ce Manifested Forms est du genre sirocco, par grosses bouffées qu’on se prend en pleine gueule, le sable restant sur le visage et dans la bouche. Pourtant, Edinburgh n’est pas dans le désert, ce qui rend la chose encore plus passionnante. Passionnante à défaut d’être étonnante, puisque le bordel proposé est classique, jusqu’au bout des riffs, qui ne sont toutefois pas toujours prétexte à une débauche lubrique. En effet, le sens de l’à-propos rythmique du groupe a de quoi laisser admiratif, puisque la moindre interruption, la moindre accélération sont d’une précision incroyable.
Et dans le domaine du Powerviolence à tendance Grind, la précision à son importance.
Alors, on se laisse aller, on se laisse amadouer, séduire par ces pieds qui puent et ces aisselles qui suent. Les ENDLESS SWARM ont beau être des collectionneurs de plans dans la gueule, ils n’en sont pas moins des spécialistes de la cause. Et leur approche dévie en plus d’une occurrence, taquinant parfois le Metal extrême le plus sombre pour mieux partir en vrille les cinq secondes suivantes.
En parlant de secondes, les morceaux de ce deuxième album n’en comptent pas beaucoup. Au mieux entre 60 et 70, au pire une cinquantaine, mais l’énergie dégagée et le découpage tout sauf aléatoire donnent le sentiment d’écouter un long morceau découpé en tranches fines, qui déborde de goût et sue de plaisir.
C’est toujours comme ça avec le Grind fou mais habile. On connait la recette depuis les débuts d’AGATHOCLES et NASUM, on s’appuie sur les classiques de DOCTOR AND THE CRIPPENS, NAPALM DEATH et OLD, et on brode sur un thème connu de tous, mais qui tue toujours ce qui pousse. Alors, headbanguez joyeusement, retournez les merguez pour ne pas qu’elles crament, et savourez ce barbecue des sens proposé par des anglais toujours joyeux, mais souvent énervés.
Par quoi ?
L’atmosphère générale d’une société qui s’écroule sur ses bases fragiles, et qui a besoin d’un bon coup de fouet pour céder définitivement. Et on a beau ne rien piger à ces textes hurlés comme à la parade d’un meeting LFI, se faire bousculer par des changements de tempo intempestifs, la gigue est agréable à valser, et puis finalement, on se fout bien de qui rangera la pièce et alignera les chaises.
Donc, les pas beaux ne sont pas forcément les plus polis, au grand dam de ma maman. Non, ils se montrent même en plein jour pour se vautrer dans le stupre le plus collant, et nous en mettre une bonne avec une tactique impitoyable et un résultat inévitable.
Des dents cassées et des tympans fracassés.
Titres de l’album:
01. Disengaged
02. Sterile
03. Precognition
04. Death Denied
05. Split Brain
06. Matter Split
07. Manifested Forms
08. Antithesis
09. World Altered
10. Administered
11. Parasitic Coloniser
12. Circling Self
13. Tachyon Code
14. Mask Slip
15. Suspended In Vacuum
16. Bloated Body
17. New Visions
18. Inhospitable
19. Subjugate
20. Delusions In Crisis
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20