Deux albums en six mois, on ne peut pas dire que les finlandais de NECRO WEASEL manquent d’inspiration. Après un rageur et lucide Global Warming en janvier, le duo de Tampere revient à la charge avec ce peu complaisant Never Again, sorti juste avant l’été, mais torride comme un mois d’août sans nuage. Duo donc, composé de deux pseudos habiles, East Bay Max à la batterie et Necro Weasel à la guitare, basse et chant, pour un Crossover incroyablement puissant, performant, sombre et agressif comme un présent qui nous consume.
En autoproduction, les deux musiciens se débrouillent très bien, et livrent une performance athlétique assez remarquable. Déjà auteurs de deux albums en 2020 et 2021, East et Necro n’ont donc pas la peur de la page blanche, même si leurs albums se ressemblent évidemment beaucoup. Mais grâce à un savant jeu de compositions de violences diverses, et du potentiel d’un batteur aux fills démoniaques, NECRO WEASEL s’en sort admirablement bien, et pourra convaincre sans efforts la masse d’accros au Hardcore, au Thrash et au Crossover. On prend rapidement note de la voix persuasive de Necro Weasel, nous ramenant au meilleur de l’Anarcho-Core anglais des années 80, et pour l’amour de la formule, on pourrait presque affirmer que la musique du groupe ressemble à s’y méprendre à un compromis entre ENFORCED et DISCHARGE.
A deux, c’est mieux. C’est un peu la philosophie du concept, qui se décline en toute brutalité d’année en année. Avec une production sans artifices mais qui n’oublie pas la basse au placard, Never Again donne au contraire envie d’en savoir plus, et d’en avoir plus. Entre ces soli approximatifs mais viscéraux, ces pulsions Death qui vous attendent au détour d’un break en blasts, et ces passages en mid qui écrasent la concurrence, ce quatrième album développe un très beau jeu, et séduit de son absence de compromis.
Si Global Warming et Never Again sont fait du même bois et enroulés dans la même rage, ils se complètent plutôt qu’ils ne se chevauchent, et c’est donc quasiment une vingtaine de titres que le duo aura lâché en cette belle année. « The Last Breath » entame les hostilités avec ce visage sombre qui grimace son message, et après une courte intro, les choses se mettent en place, et la bousculade peut commencer.
Entre Thrash à la SLAYER revu et corrigé et attitude libre à la CRUMBSUCKERS, les NECRO WEASEL nous donnent du solide à bouffer, et les morceaux se succèdent en imprimant chacun leur patte, ce qui est assez rare pour être souligné.
De fait, le duo redonne ses lettres de noblesse au Crossover moderne, en jouant avec les sous-genres. Inutile de vous attendre à une gaudriole à la GAMA BOMB, ici, les faits de société sont traités avec sérieux, et les options resserrées à l’essentiel. Le mosh étant totalement proscrit, les amateurs de fun seront certainement déçus, mais les plus Hardcore des passionnés de Thrash seront séduit par cette franchise, par cette honnêteté instrumentale et par cette dextérité individuelle, pour un petit collectif qui serre les boulons et se concentre sur les plans les plus efficaces.
Nous avons donc droit à un festival de riffs imparables, de lignes de chant exhortées comme aux plus grandes heures d’une rhino-pharyngite, mais surtout, à une musique épaisse, qui ne s’appréhende pas en une seule écoute, chose rare. Ainsi, « Never Again », title-track épique cavale bon train et rentre dans le lard, immédiatement suivi par un mortel « Forced to Isolate », encore plus véloce et remonté.
Pitbull lâché dans la nurserie, NECRO WEASEL montre les crocs comme une belette enragée et niaque à tout va. Aussi lucide qu’impitoyable ce quatrième album fait honneur aux finlandais, qui se montrent beaucoup plus appliqués que leur pochette ne veut bien l’illustrer. Intermède mélodique (« Neverthless »), reprise à fond les ballons avec toujours en attaque ces roulements de caisse claire qui déménagent (« This Reality »), alternance entre lourdeur de circonstance et rapidité d’exécution, Never Again convainc de sa fougue, et nous ramène à la grande époque du Hardcore finnois, sans compromis et jugeant la société avec acuité.
Avec évidemment des paroles engagées, des textes mordants et incisifs, ce quatrième long s’impose dans l’actualité, et fait plaisir après des mois de convenance old-school. Ici, l’atemporalité est maîtresse, et les deux musiciens se moquent bien d’une quelconque mode. Et lorsqu’un album se termine par un massacre de l’ampleur de « Sheeps », on s’incline, et on applaudit par allégeance.
Une belette féroce, mais sympathique. Mais VRAIMENT féroce.
Titres de l’album :
01. The Last Breath
02. Vocation to Sustain
03. Never Again
04. Forced to Isolate
05. Neverthless
06. This Reality
07. To Weaken and Destroy
08. Suicide Town
09. Sheeps
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
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Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47