Never Again

Necro Weasel

17/06/2022

Autoproduction

Deux albums en six mois, on ne peut pas dire que les finlandais de NECRO WEASEL manquent d’inspiration. Après un rageur et lucide Global Warming en janvier, le duo de Tampere revient à la charge avec ce peu complaisant Never Again, sorti juste avant l’été, mais torride comme un mois d’août sans nuage. Duo donc, composé de deux pseudos habiles, East Bay Max à la batterie et Necro Weasel à la guitare, basse et chant, pour un Crossover incroyablement puissant, performant, sombre et agressif comme un présent qui nous consume.

En autoproduction, les deux musiciens se débrouillent très bien, et livrent une performance athlétique assez remarquable. Déjà auteurs de deux albums en 2020 et 2021, East et Necro n’ont donc pas la peur de la page blanche, même si leurs albums se ressemblent évidemment beaucoup. Mais grâce à un savant jeu de compositions de violences diverses, et du potentiel d’un batteur aux fills démoniaques, NECRO WEASEL s’en sort admirablement bien, et pourra convaincre sans efforts la masse d’accros au Hardcore, au Thrash et au Crossover. On prend rapidement note de la voix persuasive de Necro Weasel, nous ramenant au meilleur de l’Anarcho-Core anglais des années 80, et pour l’amour de la formule, on pourrait presque affirmer que la musique du groupe ressemble à s’y méprendre à un compromis entre ENFORCED et DISCHARGE.  

A deux, c’est mieux. C’est un peu la philosophie du concept, qui se décline en toute brutalité d’année en année. Avec une production sans artifices mais qui n’oublie pas la basse au placard, Never Again donne au contraire envie d’en savoir plus, et d’en avoir plus. Entre ces soli approximatifs mais viscéraux, ces pulsions Death qui vous attendent au détour d’un break en blasts, et ces passages en mid qui écrasent la concurrence, ce quatrième album développe un très beau jeu, et séduit de son absence de compromis.

Si Global Warming et Never Again sont fait du même bois et enroulés dans la même rage, ils se complètent plutôt qu’ils ne se chevauchent, et c’est donc quasiment une vingtaine de titres que le duo aura lâché en cette belle année. « The Last Breath » entame les hostilités avec ce visage sombre qui grimace son message, et après une courte intro, les choses se mettent en place, et la bousculade peut commencer.

Entre Thrash à la SLAYER revu et corrigé et attitude libre à la CRUMBSUCKERS, les NECRO WEASEL nous donnent du solide à bouffer, et les morceaux se succèdent en imprimant chacun leur patte, ce qui est assez rare pour être souligné.

De fait, le duo redonne ses lettres de noblesse au Crossover moderne, en jouant avec les sous-genres. Inutile de vous attendre à une gaudriole à la GAMA BOMB, ici, les faits de société sont traités avec sérieux, et les options resserrées à l’essentiel. Le mosh étant totalement proscrit, les amateurs de fun seront certainement déçus, mais les plus Hardcore des passionnés de Thrash seront séduit par cette franchise, par cette honnêteté instrumentale et par cette dextérité individuelle, pour un petit collectif qui serre les boulons et se concentre sur les plans les plus efficaces.

Nous avons donc droit à un festival de riffs imparables, de lignes de chant exhortées comme aux plus grandes heures d’une rhino-pharyngite, mais surtout, à une musique épaisse, qui ne s’appréhende pas en une seule écoute, chose rare. Ainsi, « Never Again », title-track épique cavale bon train et rentre dans le lard, immédiatement suivi par un mortel « Forced to Isolate », encore plus véloce et remonté.

Pitbull lâché dans la nurserie, NECRO WEASEL montre les crocs comme une belette enragée et niaque à tout va. Aussi lucide qu’impitoyable ce quatrième album fait honneur aux finlandais, qui se montrent beaucoup plus appliqués que leur pochette ne veut bien l’illustrer. Intermède mélodique (« Neverthless »), reprise à fond les ballons avec toujours en attaque ces roulements de caisse claire qui déménagent (« This Reality »), alternance entre lourdeur de circonstance et rapidité d’exécution, Never Again convainc de sa fougue, et nous ramène à la grande époque du Hardcore finnois, sans compromis et jugeant la société avec acuité.

Avec évidemment des paroles engagées, des textes mordants et incisifs, ce quatrième long s’impose dans l’actualité, et fait plaisir après des mois de convenance old-school. Ici, l’atemporalité est maîtresse, et les deux musiciens se moquent bien d’une quelconque mode. Et lorsqu’un album se termine par un massacre de l’ampleur de « Sheeps », on s’incline, et on applaudit par allégeance.

Une belette féroce, mais sympathique. Mais VRAIMENT féroce.  

   

         

Titres de l’album :

01. The Last Breath

02. Vocation to Sustain

03. Never Again

04. Forced to Isolate

05. Neverthless

06. This Reality

07. To Weaken and Destroy

08. Suicide Town

09. Sheeps


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par mortne2001 le 11/05/2023 à 17:34
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