Le psychédélisme sauvera le monde de sa morne routine. Et pour virevolter dans les anneaux de la perception, nul besoin de drogues de synthèse ou autres mantras récités comme à l’école primaire. L’imagination humaine se situe bien au-delà de ces visions chamarrées et distordues, et le cerveau reste la plus fantastique machine pour brouiller les pistes entre fantasme et réalité.
Tout comme le premier album du groupe finlandais PÄÄKALLO.
Ce trio fraîchement formé par des membres ou ex de DEATHCHAIN, JESS AND THE ANCIENT ONES et COSMO JONES BEAT MACHINE nous offre avec son premier longue-durée une drôle d’hallucination, entre Death Rock, Psychédélisme, Occult music, le tout avec un surplus de puissance à rendre envieux les amateurs de Death à la nordique. Toutefois, dans un élan d’honnêteté, je préfère vous prévenir que la musique cachée par cette superbe pochette ne s’adresse pas à tous les metalheads. A vrai dire, elle passionnera les plus ouverts, et les amateurs de formules anciennes, prononcées entre la fin des sixties et notre époque actuelle.
Mari (chant), Tommi (guitare/basse/claviers) et J.P (batterie et percussions) nous invitent donc à une sorte de Magical Mystery Tour du froid, dans une Finlande à l’atmosphère cotonneuse, aux fulgurances glacées et aux riffs acérés et pointus comme des congères. Entre les CRAMPS, les NERVES et quelques surf-bands fifties aux instruments un peu jaunis, PÄÄKALLO prône le mélange des genres dans un crossover global jouissif et enthousiaste. Impossible de résister à la fougue mélodique et rythmique de l’ouverture « Kuoleman Taikaa », Surf-Rock song ténébreuse, mais illuminée par la voix très juvénile de Mari, et qui peut rappeler la vague Rock japonaise des années 60, tout comme la B.O de Liza, The Fox-Fairy.
Si ces références ne déclenchent aucun réaction de votre part, sachez simplement que cet album éponyme fait partie des grosses surprises de l’année, marchant d’un pas Horror-Punk sur la route du Garage débridé et truffé de toiles d’araignée. Résolument passéiste, PÄÄKALLO n’en est pas moins créatif pour autant, et surtout, capable de trousser de petites vignettes irrésistibles que le chant en finlandais natal nous empêche de comprendre vraiment.
Mais peu importe le sens tant que les sens sont stimulés, et « Muodonmuuttaja » de démarrer sur les chapeaux de roue pour cramer le bitume, avec un écho phénoménal en guise de phares et des soli surfant sur les vagues des VENTURES avec une aisance déconcertante en remplacement de la pédale d’accélérateur.
On aurait beau jeu de croire que ce petit plaisir futile n’est que ça. Car cet album, mine d’informations, a tout d’une œuvre majeure servant de point de départ à une longue histoire. Les nuances sont nombreuses, les variations subtiles, mais l’émotion est palpable, tout comme cette incroyable énergie de lycéens en colère contre une société trop condescendante.
« Kuparikäärme », judicieusement placé en plein milieu de l’album est une vraie séparation. Gravées par des samples, mais délicate et économe, cette composition douce et harmonieuse nous permet de nous écarter d’un schéma trop bien pensé, et permet à Mari de faire preuve d’une fragilité vocale troublante. Avec un travail aux percussions très ouvragé, et une guitare sachant se taire quand il le faut, « Kuparikäärme » fait partie des hauts faits de cet album, et nous ramène même - avec un peu d’imagination - aux débuts du JEFFERSON AIRPLANE et son « White Rabbit » sous acides.
On imagine sans peine ce disque, acheté en cassette pour conserver le cachet d’époque, joué sur un autoradio huit pistes, dans un combi Volkswagen en partance pour l’Asie. On visualise aussi sans problèmes les têtes dodeliner sur le trajet au son des guitares de côte sauvage de « Argento ». Le parti-pris Proto-Doom a donc été évité avec beaucoup de flair, et PÄÄKALLO laisse une impression durable de bar-band écumant les salles de sa région pour jouer sur des estrades de fortune, avec un équipement minimal.
Entre puissance brute et modulation caressée, Pääkallo ne choisit pas, et se termine même par une conclusion fragile, constellée de chœurs évanescents, et d’arpèges cristallins (« Loppumattomat Pimeät Kuilut »).
Une belle aventure donc, qui n’a nul besoin d’un coup de pouce chimique pour nous entraîner dans le sillage des étoiles sixties et des éclipses seventies. PÄÄKALLO est donc une sacrée surprise, qui honore une fois encore le catalogue si varié du label référentiel Svart Records.
Ils ont du pif quand même ces finlandais.
Titres de l’album:
01. Kuoleman Taikaa
02. Muodonmuuttaja
03. Musta Monoliitti
04. Kuparikäärme
05. Jumalan Myrkky
06. Argento
07. Levitoiva Nainen
08. Loppumattomat Pimeät Kuilut
C'est très loin d'être dégueulasse, très svart, merci pour la chro cher Stakhanov.
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
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