Pandemic Annihilation

Infestation

 

Condemned Records

Les conflits, les fachos, les catastrophes naturelles, le chômage, l’instabilité économique, la sinistrose ambiante, alors si en plus, on doit se fader une nouvelle pandémie mortelle, autant tout arrêter immédiatement. Non, je n’ai rien contre les colombiens, mais messieurs, un peu d’empathie ne ferait pas de mal…que ne nous entretenez-nous pas d’écologie, de nouvelle société égalitaire, d’utopies à nous faire braire, même si tout ceci n’est qu’un rêve dont on se réveille tous les matins avec un peu d’espoir en moins…Mais non, vous êtes fermes sur vos options, et votre premier album, Pandemic Annihilation trempe sa plume dans la COVID, les masques, le gel désinfectant et les hôpitaux bondés.  

Je note aussi chers INFESTATION que vous êtes avares en informations. Pas de Bandcamp, une simple page Facebook aux abonnés épars, pas de bio, pas d’intro à votre univers, juste un disque uploadé sur YouTube en loucedé, et un Thrash fait maison qu’il est inutile de réchauffer.

Mais allez, je vous pardonne, parce que vous êtes sympathiques, et parce que votre musique, bien que très classique, est efficace en diable. Dans un registre de panaché Thrash mondial, Pandemic Annihilation fait ses griffes avec une certaine hargne, attaquant le sofa, puis les rideaux, puis la couette. Très porté sur les riffs formels et la transcendance classique, ces huit morceaux plus intro dégagent un parfum de passion très agréable aux naseaux. On y trouve l’influence de la Ruhr, celle de la Bay-Area, mais aussi la brutalité plus ferme de l’Amérique du Sud, bien que la bestialité ne parvienne jamais à s’imposer.

« Destroyer of Mankind » met les choses au point très rapidement, et dans tous les sens du terme. Cadence élevée, chant méchamment granuleux, guitare bavarde et basse bâtarde, sans connaître le line-up, on sait déjà qu’il est composé de musiciens qui connaissent leur bouquin. Il suffit de tomber par hasard sur « Night Out », qui cumule toutes les qualités du Thrash old-school que l’on adore adorer, avec ses syncopes propres, ses cassures nettes, sa frappe de grosse baguette, et sa douce folie intérieure. Un tourbillon calorifère qui redistribue la chaleur dans la pièce, et qui peut même la transformer en salle de concert improvisé. Un concert mené tambour battant, dans une veine ASSASSIN/GAMMACIDE, agressif, insistant, maculé de chœurs passionnés, à l’image de cet emballement « Pain and Pride » qui cite Noise, Steamhammer, Cogumelo et Roadrunner.

Traditionalisme, professionnalisme, mais persuasion. Les traits de caractère sont engageants, et le résultat tout simplement bouillant. Difficile de trouver d’autres formules pour décrire cette explosion, tant le Thrash de nos amis se range directement dans la catégorie vintage. Mais peut-on en vouloir à de jeunes musiciens de copier leurs aînés, puisqu’ils ont déjà tout inventé ? Alors on balance du solo épileptique, tantôt mélodique, tantôt hystérique, on laisse la grosse caisse déballer le matos sans la brider, et on adhère à ce chant vraiment bien placé qui rappelle les frontmen les plus endurcis.

Pour l’inédit, bien sûr, vous repasserez. Vos t-shirts par exemple, mais inutile pour autant de faire triste mine. « Pandemic Annihilation » tourne à la bière non diluée, et donne quelques suées, sans pour autant fricoter avec la frange la plus Death des castes Thrash. On aurait pu, avec un petit grain d‘intensité en sus trouer le ciel et lâcher les bombes, mais INFESTATION a choisi de s’en remettre à sa nature propre, et refuse de défier les Dieux de la brutalité.

Ce qui n’empêche guère ce premier long d’être méchamment béton. Entre morceaux brefs et radicaux, et d’autres plus développés mais pas congelés, Pandemic Annihilation passe en revue tous les stades d’une pandémie mondiale, entre la découverte du virus et la panique générale. Les images viennent facilement en tête, avec des bandeaux d’info qui passent en continu pour propager leur message alarmiste, les scènes de vandalisme dans les rues, le chacun pour soi comme ultime crédo, et les corps qui s’entassent dans les hôpitaux sans espoir d’immunité ou de guérison.

« Rise of the Rats » pourrait être le point de départ de cette contagion, ces sales bêtes traînant un bon paquet de vermines dans leurs poils. Sommes-nous prêts pour une nouvelle propagation en mode isolation ? De toute façon, nous n’avons guère le choix. Alors autant partir dans un énorme fracas, c’est quand même plus classe.     

                                                                                               

Titres de l’album:

01. Burned Dreams (Intro)

02. Destroyer of Mankind

03. Entrapment

04. Hell Sent

05. Night Out

06. Pain and Pride

07. Pandemic Annihilation

08. Rise of the Rats

09. Wasted Noise


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par mortne2001 le 11/02/2025 à 17:23
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Merci Ozzy pour tous 

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