En général, j'aime les gens qui ne me prennent pas pour un imbécile. Et la franchise reste pour moi une vertu cardinale, une question de confiance, un label de qualité qu'il convient de ne pas fouler au pied. Alors, lorsque les VOMITOR débarquent avec un nouvel album sous les aisselles, je sais que je peux les écouter sans retenue, puisque de leur nom de baptême à leurs pseudos en poèmes, tout évoque une subtilité de profondeur qui nous ramène aux plus grandes heures de RUSH ou UZEB. Il faut dire qu'avec une clique répondant aux doux sobriquets de Death Dealer (chant/guitare), Anton Vomit (basse), Hellkunt (batterie) et Horror Illogium (guitare, et membre de PORTAL, indicateur non négligeable), une discographie impeccable émaillée de LP, de splits, compilations, et autres lives, et vingt ans de précision sonore au compteur, il y a de quoi leur jeter quelques fleurs. Défraîchies évidemment, et empestant le fumier, puisque les bougres, loin de se vautrer dans les plaisirs masturbatoires de la démonstration instrumentale illusoire, privilégient depuis deux décennies l'attaque bas du front, le Death à relents d'émanations de fion, et autres fantaisies sonores délicatement empreintes de paillardise occulte bon marché. En gros, ils représentent depuis 1999 la quintessence de la déliquescence underground australe, qui au tournant des deux siècles a décidé qu'il valait mieux faire fi de toute prétention pour se laisser guider par ses instincts les plus moribonds. Et autant dire qu'en tant que chefs de meute, ces quatre olibrius fascinés par la brutalité outrancière mais sympathique dominent le reste de la troupe, sans jamais dévier d'un iota de leur route. Et si le mois d'avril verra la parution de Pestilent Death, leur quatrième long, distribué par les mercenaires de Hells Headbangers, les fans les plus acharnés n'y verront que du feu, tant ce dernier né ressemble à ses aînés à la demie-croche près.
Oublions donc l'espace d'une chronique les exigences minimales demandées à tout groupe qui déballe, et concentrons-nous sur l'aspect le plus bestial d'un Death animal, qui a cessé toute évolution depuis la fin des années 80. Car depuis leur première démo Roar Of War, les australiens n'ont pas changé leur piège à loup de meule de foin, et continuent leur travail d'effondrement de la société australe via quelques morceaux hâtivement emballés dans un package ensanglanté. Si depuis The Escalation, leur formation en trio s'est enrichie d'un nouveau membre « guitar-hero », la formule du massacre n'a pas changé d'un iota, et semble toujours aussi bloquée sur les recettes fanées des premiers KREATOR, du Thrash à tendance Death et Black sud-américain, et des exactions des VULCANO, SEPULTURA, SARCOFAGO et autres chantres d'une cacophonie simpliste à outrance ne voyant dans la musique qu'un exutoire à leur saine violence. Pas de surprise donc, mais du plaisir, dans la douleur, puisque les olibrius n'ont pas plus appris à jouer que d'ordinaire, et se vautrent toujours dans le lupanar d'un Death méchamment rustique mais volontaire. A trois ou quatre, ils font toujours autant de barouf, et si leurs riffs restent les plus primaires possibles, si leur rythmique est aussi évolutive qu'un solo d'Angus Young, l'ensemble dégage toujours autant de bonne humeur et d'exubérance, ce qui achève de transformer ce Pestilent Death en produit hautement compétitif et corrosif, à l'instar de bien d 'autres productions de leur légendaire label. Pas de temps à perdre donc, surtout lorsque celui imparti ne dépasse pas la demi-heure bien tassée, et c'est à une pelletée d'hymnes à la cruauté que nous devons faire face, qui ressemblent en tout point à ceux qui les ont précédé, et qui rappellent méchamment les débuts des frangins Cavalera, avant qu'ils n'apprennent à manier leurs instruments pour faire les malins.
On nage donc en pleine euphorie quatre-pistes, puisque le son de ce nouvel album est évidemment bien vilain, mettant en avant des médiums qui empestent l'espace de leurs grésillements malsains, et réduisant les graves au rôle de figurants en sous-main. Et de « Tremolation » à « Hell's Butcher », aucune déviation sur les théories de dévolution, mais bien une succession de plans tous aussi néfastes les uns que les autres, mais diablement efficaces pour les puristes d'un Death bruitiste qui a refusé toute possibilité de perfectionnement et d'harmonisation. Ici, les mélodies, c'est juste pour faire joli, entre deux breaks pourris (dans le sens le plus noble du terme), mais entre le chant plein de véhémence d'un Death Dealer qui n'a pas oublié comment dégueuler avec classe, et ses licks qui déchirent ta race, le tableau est gentiment brutal, et l'ambiance génialement fatale. Le rendu (évidemment, avec des morceaux s'il vous plaît) est toujours aussi linéaire, les interventions toujours aussi sommaires, mais lorsqu'on décide d'écouter un album de VOMITOR, ça n'est pas pour frimer, mais bien pour prendre son pied sans avoir à réfléchir toute la matinée. De ce côté-là, le cahier des charges est fort bien respecté, puisqu'on trouve toujours ce flair pour accommoder des restes qui avait rendu Bleeding The Priest aussi essentiel qu'un rugissement de Tom Angelripper, et The Escalation aussi hargneux que débonnaire, et le bilan est donc largement positif pour nos amis australiens, qui continuent leur chemin sans se demander de quoi seront faits leurs lendemains. De tripailles bien sûr, d'éclaboussures bestiales, et de chansons, bonnes au demeurant, puisque agencées avec un minimum de dextérité, et un amour inconditionné pour les déviances les moins tolérées.
De là, inutile de broder pendant des heures histoire de gagner quelques lignes, puisqu'en lisant l'en-tête de cette chronique, et en assimilant le nom de VOMITOR et celui de leur album Pestilent Death, vous aurez déjà bien compris ce qui vous attend. Une grosse dose de Thrash Death à l'ancienne, est c'est exactement ce à quoi vous aurez droit. Alors comme tout va bien dans le meilleur des mondes, avalez, mais d'un trait, plus c'est fort, plus ça pue la mort !
Titres de l'album:
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39
Plus de 400 bpm pur le deuxième extrait ? Pas hyper convaincu mais ça reste tout de même impressionnant par moments ! &nb(...)
08/03/2024, 06:03
Jay Weinberg remplace dans ce groupe le mec qui est parti dans un autre groupe remplacer le mec qui est parti pour le remplacer dans son ancien groupe.Clair.
07/03/2024, 18:37