THE ENDERS n’est assurément pas un groupe comme les autres. Un groupe qui a des influences revendiquées et même indiquées sur sa page officielle, et qui prend plaisir à les combiner pour obtenir une musique riche, pleine, mais aussi déviante et complexe. Beaucoup le classent dans la case restreinte du Metal Progressif moderne, mais le quatuor est plus que ça. Beaucoup plus que ça. D’ailleurs, quel groupe Progressif citerait les FOO FIGHTERS, MR BIG, EXTREME, ou VAN HALEN pour décrire son approche artistique ?
La question est donc la suivante. Peut-on s’encarter Progressif tout en proposant des riffs directs, un groove contagieux et un boogie savoureux ? En découvrant ce deuxième album, la réponse est évidemment un énorme oui, puisque THE ENDERS a réussi le pari de jouer un gigantesque Crossover sans aucune limite, quelque part entre le Metal moderne, le Hard Rock classique, et le Rock plus généraliste. Mais connaissant le talent des hommes impliqués, il n’y a guère à s’étonner.
Depuis 2018, nous n’avions plus de nouvelles de notre quintet étrange. Entre temps, il était devenu quatuor (Greg Giraudo - chant/guitare, Olivier Viac - guitare, Antoine Moutet - basse et Laurent Ambard - batterie), avec un Greg Giraudo prenant les rennes pour composer, écrire, produire et même…chanter. On pouvait se montrer dubitatif quant à cette mainmise, mais le résultat est là, sous la forme de neuf morceaux flamboyants, et totalement persuasifs. La mutation s’est donc opérée sans encombre, et le groupe est désormais taillé pour affronter les plus grands sur le terrain de la créativité.
Shelter est à l’image de sa sublime pochette. Un endroit où se cacher du monde extérieur, un ailleurs secret pour les désabusés, les craintifs, les névrosés et autres êtres sensibles aux évènements extérieurs, et surtout, un lieu où la musique occupe une place prépondérante. Une musique qui résume ce qui se passe dehors, sans que vous ayez besoin de l’affronter. Un havre de paix, un équilibre des forces, et un melting-pot de références. Et ce havre de paix peut tout aussi bien être concret qu’abstrait, et présent uniquement dans votre imagination. Et celles des musiciens.
Je suis tombé sous le charme de ce disque qui offre bien plus qu’une simple facilité contemporaine de plus, ou qu’une fausse friandise vintage au goût rance. Hors du temps, THE ENDERS dessine les contours de son monde au fusain, à la gouache, à l’acrylique, pour offrir le plus beau contraste entre un noir et blanc pur et des couleurs chatoyantes. Musicalement parlant, un quelconque résumé est quasiment impossible à fournir. Le groupe prend un malin plaisir à sauter du coq à l’âne d’un titre à l’autre, pour confronter la puissance dévastatrice de la distorsion à la délicatesse d’un son clair aussi pur qu’une aube champêtre.
Et quelle que soit la thématique abordée, la sensibilité et la sincérité sont de mise. J’en tiens pour preuve le superbe « A Reason to Believe », délicat et fragile, qui toutefois prend racine dans la terre la plus saine et compacte d’un Rock plus généraliste, ou d’un Progressif des années 90 resté très proche d’un Hard-Rock simple mais précieux. Le chant désormais prodigué par Greg est d’une valeur inestimable, et on ne saurait que trop remercier le guitariste de s’être lancé de cette façon. Cette plus-value permet au groupe de se montrer allusif à beaucoup de mastodontes des années 70 (YES, QUEEN, SAGA), tout en assumant son ancrage temporel en citant DREAM THEATER, PAIN OF SALVATION et bien d’autres.
Avec des morceaux construits au déroulé relativement long, Shelter bruite notre quotidien avec ses humeurs et ses sentiments traduits en musique. On peut presque entendre la pluie sur les carreaux, sentir l’herbe humide, mais aussi subir le carbone s’échappant des pots des voitures, être assourdi par le brouhaha du métro, pour soudainement faire le vide comme si tous les êtres vivants s’étaient volatilisés sans explication. Ou plutôt si, comme l’explique « Shelter », title-track qui débarrasse la planète de ses occupants encombrants pour dévoiler une mélodie de toute beauté, sur fond d’arrangements simples, mais très justes.
De l’autre côté su spectre, « S.T.A.Y » joue les gros bras et sort la grosse artillerie pour aguicher les fans de Metal syncopé et moderne. Et comme THE ENDERS est à l’aise dans tous les registres, cette combinaison de teintes nuancées prend toute son ampleur une fois l’album ingurgité, dessinant un paysage entre tranquillité bucolique et oppression urbaine.
Il y aurait des pages à noircir pour vous décrire le contenu d’un disque qui justement, prend un plaisir certain à le cacher. On pourrait consacrer deux ou trois paragraphes au très VAN HALEN/EXTREME « Unfading Children », qui tombe comme une perruque sur le consommé avec son riff classique et son énergie débridée. On pourrait continuer de manier la plume pour aborder le cas très clair de « Worth to Be Told », qui sonne comme la rencontre pas si improbable entre PURE INC et MAXXWELL, et puis utiliser un maximum de signes pour souligner l’opposition entre une première partie terriblement ambitieuse et une seconde beaucoup plus immédiate et efficace.
Si ça n’était évidemment pour « Dusk to Dawn », final développé qui nous ramène au point de départ. Ce Progressif moderne et décomplexé qui préfère se montrer ouvert et inspiré plutôt qu’arque bouté sur des principes classiques inamovibles. THE ENDERS opère donc un virage passionnant, et se présente sous un jour très flatteur, après ces quelques aménagements et ajustements.
Shelter est cette cabane de votre enfance où tout était possible. Etre un pirate, un détective privé, un superhéros, ou simplement un petit garçon à l’abri d’un monde beaucoup trop dangereux pour lui.
Titres de l’album :
01. S.T.A.Y
02. True Spirit
03. The End of Innocence
04. A Reason to Believe
05. Shelter
06. Unfading Children
07. Worth to Be Told
08. Homecoming
09. Dusk to Dawn
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26