Pourquoi ? Parce que. Parce que plusieurs choses.
Parce que le mec est tout seul, parce qu’il arbore un magnifique corpsepaint, parce qu’il bidouille sa tambouille avec beaucoup de professionnalisme, parce que le Black/Thrash, c’est vraiment mon bol de flocons d’avoine préféré, et parce que son premier album, Necromantic Celebration était bon comme du pain Bis vendu par la boulangerie BATHORY avec Necrobutcher derrière le comptoir, et parce que finalement, ce concept est vendeur, et rempli de riffs accrocheurs.
Armageddon EST ARMAGEDDON, et inversement. En gros, Silvère Catteau EST ARMAGEDDON, et domine de son inspiration en solitaire les albums de son groupe, qui depuis 2003 s’est montré plus que discret, avec dix-huit ans de carrière seulement sanctionnés de deux longue-durée et d’une démo initiale, l’année même de sa naissance. Huit ans plus tard, le premier LP fêtait quand même la réussite personnelle et soufflait les bougies sur la gueule de la bienséance productive, et dix ans plus tard, Pyromaniac crame le même gâteau au lance-flammes, façon vigilante qui a décidé de se débarrasser de la racaille de traitres dans les rues du conformisme old-school lénifiant et dangereux pour la santé mentale.
On le sait, les one-man-band sont souvent des sujets de discorde, et des caprices complaisants de misanthropes incapables de jouer avec qui que ce soit. Mais heureusement, de nombreux musiciens se portent en faux contre cette affirmation de leur talent unique, et Silvère fait partie de cette caste rare de compositeurs capables d’accoucher d’une œuvre fascinante, crédible, accrocheuse et terriblement boogie…dans l’excès. Pourtant, le Black/Thrash supporte très mal la médiocrité dans l’approximation, et si l’école brésilienne en a défini les fondements il y a des décennies, il y a encore moyen d’en détourner les codes, ce que Pyromaniac prouve de ses guitares ludiques, habiles en rythmiques, et persuasives en solo.
Sorte de Post-SLAYER avec un léger avantage scandinave dans la manche, ARMAGEDDON est l’archétype de concept qu’on prend plaisir à découvrir ou redécouvrir, tant ce cher Silvère a su insuffler à sa musique un esprit fédérateur, et pas seulement bruitiste. Loin d’une simple accumulation de borborygmes sur fond de bande-son d’une apocalypse cheap de banlieue, Pyromaniac sonne comme l’album que CARCASS serait capable d’enregistrer avec les SARCOFAGO, si l’envie lui en prenait de ne plus recycler ses vieux plans réchauffés et faisandés. Une simple écoute au formidable et twist « Per Ignem In Sangine » suffit à comprendre toute la pertinence de la production ARMAGEDDON.
Un riff porteur redondant et entêtant au possible, un chant raclé mais intelligible, de la méchanceté dans la séduction, et une construction simple qui rappelle les plus grands hymnes Thrash les plus méchants. Capable d’imposer une ambiance gentiment délétère, le musicien de La Madeleine dans les Hauts-de-France est tout sauf un Auguste triste laissé seul sur la piste du cirque Black/Thrash, et s’impose désormais comme une référence à part entière. Une référence capable de pondre une bombe d’intro de l’épaisseur de « Incinerator, The Pyromaniac » qui nous replonge dans les affres du film de Joseph Ellison, avec ce pauvre gamin brûlé dès son plus jeune âge par une mère abusive. On imagine d’ailleurs très bien Armageddon parcourir les rues de sa ville façon furtif nocturne, équipé d’un lance-flamme king-size pour bruler tous les traitres à la cause, au doux son de l’incendie de « Radioactive Territory ».
Solide, enthousiasmant, ce second album parvient à maturation, et nous renvoie l’image d’un concept vraiment crédible dans la débauche et le rendu de riffs tous plus létaux les uns que les autres. Bon guitariste, habile compositeur, Silvère Catteau ne reste pas collé aux gimmicks du genre, et développe son propre art, fondé sur la fusion entre Thrash bestial, Black raisonnable, Doom larvé et Heavy explosé, pour nous pondre un crossover global méchamment efficace. Loin de l’accumulation de poncifs et de morceaux tous calqués sur le même principe, Pyromaniac thrashe comme un sauvage, et transpose le vocable norvégien dans un idiome plus américain et brésilien, et lâche des trucs aussi énormes que « Shrine Of Blood ». Un hit, pour le moins, et un exutoire fabuleux à la médiocrité ambiante.
Vous n’aurez donc aucun mal à comprendre que j’ai été séduit au plus haut point par cet album décomplexé, brutal, mais très intelligent, et même un peu roublard sur les bords. Mais après tout, entre l’ambition affichée avec force soli de « Uprising Of The Underworld » qu’on aurait pu écouter sur le Heartwork de CARCASS et la partouze nucléaire de « Bestial Warfare » et ses blasts de forêt, on ne peut que craquer, d’autant que le petit galopin nous a réservé une sortie de route en forme d’hommage, avec une relecture très honnête du classique « Zombie Ritual » de DEATH.
Alors, finalement, pourquoi ? Ben parce que.
Titres de l’album:
01. Incinerator, The Pyromaniac
02. The Shadow Plane
03. Per Ignem In Sangine
04. Radioactive Territory
05. Shrine Of Blood
06. Uprising Of The Underworld
07. Morbid Voodoo Congregation
08. The Lord Of Ghouls
09. Bestial Warfare
10. Zombie Ritual (DEATH Cover)
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J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05