Fans de post-ap, vous n’avez certainement pas oublié ce colosse masqué à la peau brûlée qui en faisait voir de toutes les couleurs à ce pauvre Max dans Mad Max 2 : Le Défi. Gigantesque, impressionnant, il ne donnait pas vraiment envie de faire le malin, avec sa crampe en latex posée sur le capot d’un véhicule quelconque. Aujourd’hui encore, Humongous marque les esprits, et inspire les artistes de tous horizons, bien déterminés à lui rendre hommage avec tout le respect qu’il mérite. Et aujourd’hui, ce sont des américains qui célèbrent l’Australie, et qui avec leur premier album offrent une bande-son d’enfer à ce vilain légendaire.
Et quelle autre approche qu’un Black Thrash barbare pour mieux servir l’un des méchants les plus emblématiques des années 80 ?
LORD HUMONGOUS se propose donc de revisiter l’univers de George Miller, via ce Raped By The Nukes, pas tendre, plutôt bourrin, mais sournois et malin, ce qui tend à le transformer en produit éminemment compétitif sur le marché. Car si vous vous attendez à un barouf primitif sur fond de rythmiques simplistes, vous en serez pour vos frais. Ces cinq dégénérés savent jouer, et savent aussi proposer des ambiances (a)variées. Ce qui nous éloigne heureusement des attaques punky de base et autres explosions thrashy de fête foraine.
Pour l’amour de la formule, et avant d’aller plus en avant dans l’analyse, je reproduis ici le line-up, tel qu’énoncé sur le Bandcamp du groupe :
Tyrannical Arch Opressor Humongous: Hellish Oratory Lashings of Caustic Aggression Under Sadomasochistic Tyranny
Reaktor: Nuclear Activated Percussive Aural Lurid Massacre
Doof Commando 666: Six-string Hellfire and Ranged Evisceration Death
Grand Lector Abcinator: Implosive Metaphysical Particle Amplification Low End Rumble
Cherno Bill: Mass Explosive Left-hand Tremolo Destruction Ordinance and Weaponized Noise
Et pour ceux n’ayant rien compris, en voici la version simplifiée :
Grand Lector Abcinator - basse
Reaktor : batterie
Doof Commando 666 & Cherno Bill : guitares
Tyrannical Arch Opressor Humongous : chant
Les musiciens ont donc endossé le costume et l’état civil de leurs personnages qu’on imagine sans peine faire partie de cette horde pistant le pauvre Max au volant de son camion soi-disant rempli d’essence. Mais cette fois-ci, Max le guerrier de la route n’aura pas le dernier mot. Les sauvages sont les plus forts, d’autant qu’ils ont appris à communiquer, et à organiser leurs attaques.
Ainsi, Raped By The Nukes se montre accrocheur, efficace, grave, construit sur une pluie de riffs catchy et de lignes de chant bien raclées, le tout le plus souvent guidé par un up tempo qui donne des fourmis dans les pieds. Malins, les originaires de Pittsburgh ont donc privilégié la tactique la plus biaisée, en imitant les inimitables GWAR, soudainement fascinés par le répertoire d’IMPALED NAZARENE, DESTRUCTOR et IMPALER.
Ce qui donne lieu à une succession d’hymnes nucléaires, bon enfant, bien troussés, la langue pendante et le laïus martelé d’une voix bien abimée. Dans une sorte de vulgarisation du CARCASS le plus Death N’Heavy, LORD HUMONGOUS impose les refrains de stade de foot, et les licks mélodiques nineties de l’école suédoise. En découle une hybridation intéressante, et beaucoup plus fine que tout ce barnum ne le laissait apparaître.
On craque pour ces hymnes de débauchés qui attentent patiemment sur la route de pouvoir piéger un convoi qui passe. D’autant que chaque chapitre de cette mini-saga est aussi efficace qu’une flèche plantée dans le cœur, et aussi puissante que le souffle du désert qui ruine les poumons et burine la peau.
Avec des hits paillards comme « The Toecutter » ou « Terminal Psychotic », les mecs jouent sur le gravier d’un bas-côté mal aménagé, et propice à un guet-apens bien préparé. On appréciera aussi cette production impeccable et ce mixage/mastering de Rick O, et de fil en aiguille, de pneus cramés en bouteille d’eau vidées, on se laisse entraîner dans un monde de créatures abimées, défigurées, de monstres masqués et autres vandales du bitume qui le crament à la recherche du précieux carburant, ou de quelques innocentes à souiller.
Notons une participation active des cagoulés GOATPENIS sur l’irrésistible « Captain Walker », et un final emphatique et bruyant (« The Bullet Farmer »), pour un bilan exhaustif de cette œuvre de dépravés.
Efficace et malin, ce premier album explique assez clairement pourquoi Max n’aurait pas dû s’en tirer face à Humongous, qui l’aurait piétiné allègrement en riant d’un éclat tonitruant. Mais les scénarii étant ce qu’ils sont, le méchant est rarement le véritable héros.
Ce qui est cruellement injuste.
Titres de l’album:
01. Greetings From The Humongous / Just Walk Away
02. Terminal Psychotic
03. White Line Nightmare
04. The Toecutter
05. Captain Walker (Hail Goatpenis)
06. Coma Doof Is Fire Proof
07. The Bullet Farmer
Incroyable un groupe qui s'attaque à faire une reprise de Dead Congrégation !!! Je me languis d'écouter ça . Faut pas se louper la ahah.
31/05/2025, 21:53
Ah ah ce message d'au revoir est magnifique"Je dois y aller maintenant… chercher un boulot et jouer à Roblox avec mon fils…"
31/05/2025, 09:12
@Gargan exact, oubli impardonnable...Mais que veux-tu, je suis une vieille baderne qui pense que DEEP PURPLE est de la musique de jeunes et que tout est pourri depuis la mort de Roy Orbison. Mais totalement d'accord pour "Whiter Shade of Pale", quel feeling....
30/05/2025, 09:39
Bah tu as oublié la reprise finale de dragon ball par Lisa, question de génération hehe. Je ne connaissais pas tant que ça Paul Gilbert (un peu Mr Big et Racer X, mais pas plus), super bonhomme et musicien incroyable. Enorme panard sur la reprise de Procol Harum.
29/05/2025, 22:28
J'avoue avoir délibérément censuré cette information de premier choix... ... ...
26/05/2025, 07:32
@LeMoustre : alors grand-père, t'as réussi à sorti des soins palliatifs?
24/05/2025, 07:15
Une plaque bien méritée ! Mes deux premiers albums de death metal, Blessed are the Sick de Morbid Angel et Tomb of the Mutilated de Cannibal Corpse, deux albums que j'adore toujours autant, après plus de 30 ans passés dans ma discothèque, y ont &eacut(...)
23/05/2025, 19:55
Je chiais encore dans des couches à la grande époque du Morrisound, et pourtant si je fais un top 10 de mes albums de chevet tous styles confondus, la moitié (au moins) aura été enregistré dans ce studio. Le genre de lieu qui a marqué notre sc&egra(...)
22/05/2025, 17:52
Si ce qu'il dit est vrai c'est quand même bien bas comme méthode de "licenciement", surtout venant d'un groupe qui prône ouverture, tolérance et respect à longueur de show (ironiquement par sa propre voix en plus...).
21/05/2025, 17:13
J'aime bien ce groupe... c'est dommage que cette collaboration se termine ainsi... En tous cas, faut que je jette une oreille à Downstater...
21/05/2025, 16:13