Une pochette colorisée façon sacrifice sous les palmiers, pour une valeur devenue sure de la scène Thrash suédoise. Une scène qui d'ailleurs croit de façon exponentielle, au point de représenter aujourd’hui un bon quart de la production globale. La Suède est depuis longtemps maintenant leader sur un marché ouvert, mais il semblerait que son âge d’or soit sur le point de s’achever, la nouvelle génération se contentant de copier l’ancienne, qui elle-même copiait l’originale. Le serpent qui se mord la queue, mais quelques bonnes surprises surnagent encore, même si elles flottent en ligue mineure.
Ainsi, TYRANEX nous propose son quatrième album, qui en 2023 interrompt six années de silence. Nous étions sans nouvelles du quatuor depuis Death Roll, en 2017, alors même que le groupe se montrait régulier depuis son émergence.
Trois albums entre 2011 et 2017, un tous les trois ans, jusqu'à cette absence inattendue. Il était donc temps de renouer avec la fanbase, encore fallait-il le faire avec les bonnes chansons et le bon album. Les choix étant limités, TYRANEX a opté pour un statu quo qui en dit long sur ses intentions, et son obstination à ne pas se dégager de cette tutelle rétrograde qui alimente ses fantasmes depuis 2005.
Mais, ne faisons pas la fine bouche. Les suédois font quand même partie des premières lignes Thrash, et savent toujours comment composer de solides morceaux aux gimmicks accrocheurs. Et c’est surtout avec plaisir que nous retrouvons la voix unique et haut-perchée de Linnea Landstedt, frontwoman et leader incontesté depuis presque vingt ans, et fille illégitime de Dawn Crosby et Sabina Classen.
Linnea a profité de cette absence pour passer un coup de balai, et renouveler son petit personnel. Nous accueillons donc Martin Maskin Petersson à la basse et Will Tomao à la seconde guitare, Pontus Pettersson-Gull étant toujours présent derrière le kit depuis 2016.
Ravalement de façade, jeu de chaises musicales, pour un résultat qui ne surprendra guère les amateurs de Thrash passéiste. La leçon est toujours la même, récitée à base de syncopes efficaces et d’accélérations impeccables, le tout glacé d’une production incroyablement propre et claire mettant en relief le niveau non négligeable de ces musiciens attachés à des valeurs anciennes.
Mais, puisqu’il y en a un, TYRANEX n’est toujours pas à la hauteur des références eighties. Loin derrière les ZNÖWHITE, DETENTE, HOLY MOSES, le quatuor fait ce qu’il peut pour sonner agressif, mais manque cruellement de ce feeling Punk ou de cette ambition technique qu’affichaient les trois groupes cités plus haut. Le Thrash du groupe sonne cruellement générique, malgré des tendances Death assez impressionnantes, mais pour apprécier un « Reasons for the Slaughter » véloce et féroce, il faut se fader un « Megalomania » lourd dans tous le sens du terme, et plus proche d’un RUNNING WILD ballonné ou d’un SODOM fatigué que d’un AGONY en pleine forme.
Les néophytes auront sans doute beaucoup de mal à se faire à la voix particulière d’une vocaliste au gosier abimé par les années à gueuler, mais les addicts savoureront chaque impulsion vocale comme leur dose de grisant matinale. D’ailleurs, bien souvent, c’est l’empreinte vocale de Linnea qui permet aux titres de vraiment décoller, même si la bande instrumentale se permet quelques coups de folie assez savoureux (« Pyromaniac »).
Pas vraiment de filler, mais pas vraiment de killer non plus. Sage dans la démence, tranquille dans les fulgurances, Reasons for the Slaughter est loin du massacre annoncé, et reste trop rieur, comme cette pochette aux teintes verdâtres et bleutées un peu trop prononcées. On accordera au groupe une assurance qui fait plaisir à entendre, un instinct mélodique à la limite d’un AT THE GATES passé de l’autre côté de la barrière, mais on déplorera en toute objectivité ce côté scolaire qui copie sur son voisin mais qui s’excuse auprès du professeur.
Ne condamnons pas les suédois au purgatoire, ils savent déjà à quoi s’attendre en termes de créativité artistique. Mais si d’aventure, vous cherchiez un album de Rétro-Thrash curieux et inédit, passez votre chemin, puisqu’ici, tout a déjà été dit des dizaines de fois.
A écouter un soir d’ennui et de solitude, lorsque l’actualité n’emprunte pas la bonne latitude.
Titres de l’album:
01. Overture
02. Where Light Ceases to Exist
03. Rise from the Dead
04. Full Circle
05. Megalomania
06. Reasons for the Slaughter
07. Pyromaniac
08. Do or Die
09. Wipe Out
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19