Recrudescence of Darkness

Riotor

07/10/2022

Autoproduction

Affirmation : un groupe capable de pondre un hymne de la trempe de « United Metal Maniacs » mérite le respect absolu de toute la communauté Metal extrême. Trois minutes et treize secondes de condensé de méchanceté absolue, synthétisée par tous les moyens possibles, de ces blasts d’intro jusqu’à ce refrain imparable qui nous ramène au meilleur d’EXCITER, VENOM, RAZOR et IMPALED NAZARENE. Ce titre à lui seul justifie l’écoute de ce quatrième longue-durée, venu briser un long silence qu’on pensait fatal.

Mais ce serait mal connaître les barbares de RIOTOR que de les croire si facilement occis ou aplatis pour le compte. Après tout, Rusted Throne avait marqué un hiatus de cinq années lui aussi, et autant dire que les canadiens préfèrent marquer le pas et revenir plus forts, qu’enchaîner et faiblir sur le champ de bataille.

RIOTOR c’est un peu ce cousin germain complètement branque, qui à chaque visite vous raconte des trucs de plus en plus incroyables, et qui mange avec les mains. Une sorte de fils illégitime né des unions contre-nature du KREATOR d’Endless Pain et de l’IMPALED NAZARENE d’Ugra Karma. Un rejeton pas vraiment fait pour respecter l’étiquette des repas de famille, et qui lance toujours une blague douteuse au moment du dessert. Capable de se lever de table et de hurler « pleasure to kill », la gueule pleine d’un paris-brest trop riche, et les doigts pointant du poing les traîtres et autres conspirateurs.

Recrudescence of Darkness tombe donc à pic pour nous rappeler que l’underground ne s’arrête jamais, et qu’il héberge certaines des entités les plus maléfiques de la création. Depuis le début de sa carrière, le quintet canadien (Mikalcoholic - chant, Stefanatik - batterie, Kevinator et Gabrihell - guitares, Nick Speed - basse, soit un line-up quasiment inchangé depuis les origines) n’a eu de cesse de provoquer la fanbase à grands coups de rythmiques mi-Thrash, mi-Black, de vociférations éructées d’une voix ferme, et de riffs circulaires empruntant tout autant à la vague nordique des années noires qu’au mouvement Thrash national popularisé dans les années 80. Et si le résultat de cette opération de destruction peut parfois paraître un peu redondant, il n’a jamais cessé d’être efficace et jouissif. Comme en témoignent une fois encore ces onze crachats acides qu’on prend en pleine face et qui font fondre les chairs.

Entre Black/Thrash et Thrash/Death, RIOTOR n’hésite guère, et fonce dans le tas, sans se préoccuper de la technique de mise à mort. Mais en insérant moult mélodies dans ses attaques frontales, le quintet de Quebec City joue un jeu extrêmement dangereux, mais Ô combien lucratif. Ecrasant de puissance et de folie, Recrudescence of Darkness s’inscrit dans une logique de progression lente mais sûre, et multiplie les actes de bravoure, entre violence crue et bestialité retenue. De fait, on se laisse aller aux plaisirs rétrogrades d’une brutalité franche, et on accepte le postulat suivant, sans rechigner : RIOTOR fait du vieux avec du vieux, et finalement, on s’en cogne complètement.

Rois autoproclamés de la vague Rétro-Thrash/Death/Black canadienne, les cinq musiciens frappent fort, très vite, en prenant soin de décorer leur barouf de quelques figures de style, entre fills diaboliques à la batterie, et déliés de guitare tout à fait honnêtes. Car les soli sont performants, en tout cas pour un groupe de ce créneau, mais c’est surtout la puissance globale qu’on note, et qui se manifeste à chaque couplet, chaque break et chaque envolée lyrique paillarde.

De là, impossible de vous mettre en avant un autre titre de l’envergure de ce déjà mythique « United Metal Maniacs ». Il vaut mieux considérer l’album comme un tout, avec une deuxième partie plus relevée et plus ambitieuse, portée par des morceaux comme « The Pigs of the Martyr », seul ralentissement notable qui ose des chœurs guerriers en arrière-plan, ou encore « Devil’s Pass », final catchy en diable avec son entame portée par une guitare redondante et saccadée juste ce qu’il faut.

RIOTOR excuse donc facilement sa longue absence, en nous fracassant d’un comeback impitoyable, manifeste de violence débridée qui flattera les psychopathes occultes et autres sociopathes incultes.  

         

Titres de l’album :

01. Birth of Depravity

02. United Metal Maniacs

03. Onward to Devastation

04. Matamore

05. Tower of Silence

06. Fraternal Genocide

07. The Pigs of the Martyr

08. Turning Land to Red

09. Death Scythe

10. Heaps of Lies

11. Devil’s Pass


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par mortne2001 le 23/05/2023 à 17:42
75 %    273

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