Roadkill

Fatal Effect

18/06/2021

Autoproduction

Célébrons immédiatement la découverte de la pochette la plus laide de 2021, offerte par les finlandais de FATAL EFFECT. Etant moi-même un enfant du Thrash boom des années 80, j’ai pourtant connu des graphismes d’un amateurisme affligeant, mais force est d‘admettre que Leevi Kämäräinen, l’auteur de cette ignominie, a du organiser un concours dans une école élémentaire d’Oulu pour faire gagner à un élève le droit de faire figurer son dessin illustrant les danger de la route sur la cover du quintet. Nonobstant cette constatation somme toute importante, ce premier longue-durée est heureusement plus léché que son illustration, et nous présente un Thrash venu du froid, solide, rigoureux, mais assez chaleureux pour nous réchauffer les tympans en ce mois de juin tout moisi.

Formé en 2017, FATAL EFFECT a toujours joué la carte de l’honnêteté. Le petit laïus de présentation sur son Bandcamp en dit d’ailleurs plus long que bien des discours, et le groupe avoue une stupidité d’adolescents mâtinée de technique de musiciens adultes. Adeptes de la philosophie old-school actuelle, les finlandais ne souhaitent rien d’autre que prolonger l’esprit des eighties, ce que l’on ressent dès les premières mesures de ce Roadkill qui écrase les lapins la nuit et les vieillards le jour. Toutefois, aussi rétrogrades soient ces musiciens (Jim Junkkari - chant, Valtteri Pietarila - guitare, Joona Hotakainen - guitare, Jonne "Kalju" Ylikulju - basse et Joonas Alaräihä - batterie), ils n’en gardent pas moins prise avec la réalité 2021 en agrémentant leurs tranches de nostalgie d’une sauce tout à fait contemporaine. Assez proche d’un mélange entre Speed fumasse, Thrash coriace et Crossover salace, les finlandais nous délivrent des compos très honnêtes et efficaces, à l’image du complétement dingue « M.C.P.D. », qui mixe les riffs à la DESTRUCTION, l’hystérie collective d’un M.O.D, et la rigueur à la AGONY, pour produire assez d’énergie pour faire tourner une centrale pendant un an.

Enregistré par Joonas Alaräihä, mixé et masterisé par JP Pulkkinen aux Snowroad Studios d’Oulu, Roadkill est donc une affaire ludique mais sérieuse, à l‘image du leitmotiv de ces garçons enragés : jouer une musique technique avec un état d’esprit d’adolescent attardé. On saisit mieux l’essence même de cette philosophie en s’envoyant un hit terrassant de la trempe de « Putrid Eviction » qui prend plaisir à mixer l’euphorie de jeunesse d’un OVERKILL et l’approche plus fine d’un WARBRINGER. Rois de la transition, les FATAL EFFECT injectent une fluidité extraordinaire à leur musique, qui lors de breaks en solo se rapproche même de la fusion Funk des années 90.

En gros, déménager vite en riant mais sans rien casser, courir comme des dératés mais en sachant ou aller, jouer vite et furieux tout en restant précis. Simple sur le papier, mais beaucoup plus complexe dans les faits, cette attitude permet à ce premier album de se démarquer de la masse grouillantes des copieurs du BIG4, puisqu’on ne trouve sur cet album aucune trace des quatre grands cavaliers. Peut-être un poil d’EXODUS quand le tempo se stabilise et que les guitares se veulent plus classiques (« New War Order »), mais heureusement pour nous, le chant totalement débridé de Jim Junkkari, enfant illégitime de Schmier et Dawn Crosby vient ruiner ces quelques instants de classicisme de son timbre possédé.

« Roadkill Relaxation », en tant qu’introduction au monde accidenté des finlandais pose les bases, et joue le versant Hardcore de la montagne Thrash. Mais rapidement, on se rend compte que le niveau technique des musiciens vole plus haut que la moyenne, spécialement en prenant acte des fills et contretemps démoniaques du batteur Joonas Alaräihä qui place quelques fantaisies de baguettes à intervalles réguliers pour dynamiser des riffs parfois très Punk. Avec une basse à la D.D Verni qui tape le bœuf avec Lemmy, des soli propres à défaut d’être éblouissants (mais qui descendent quand même la gamme à vive allure et en y restant), et une admirable régularité dans la continuité, les FATAL EFFECT aiguisent notre curiosité et la satisfont même de leurs options très personnelles et joyeuses.    

 

Entraînant, crédible, agressif mais souple, le Thrash proposé par Roadkill vaut mieux que sa pochette réalisée pour une campagne de la prévention routière sous acides, et nous entraîne dans un passé joyeux, tout en gardant les pieds sur la terre de 2021. Du traditionnel personnel, soit la quintessence de la génération actuelle.

     

                                                                                                                                                                                                   

Titres de l’album:

01. Roadkill Relaxation

02. Violent Repercussions

03. Soul Harvest

04. M.C.P.D.

05. Putrid Eviction

06. New War Order

07. Twisted Tale

08. Feel The Effect


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 07/02/2022 à 18:16
82 %    765

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Defeated Sanity + HM 2

RBD 09/07/2025

Live Report

Walls of Jericho + Get Real

RBD 02/07/2025

Live Report

Voyage au centre de la scène : PARADISE LOST

Jus de cadavre 15/06/2025

Vidéos

Aluk Todolo + Spirit Possession

RBD 10/06/2025

Live Report

SWR Barroselas Metalfest 2025

Mold_Putrefaction 08/06/2025

Live Report

Anthems Of-Steel VII

Simony 30/05/2025

Live Report

Clinic LI-SA X et Paul GILBERT

mortne2001 29/05/2025

Live Report

The Sisters of Mercy + Divine Shade

RBD 21/05/2025

Live Report

Great Falls + Kollapse

RBD 04/05/2025

Live Report

Chaulnes MÉTAL-FEST 2025

Simony 27/04/2025

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
LeMoustre

Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?

11/07/2025, 13:36

LeMoustre

Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.

11/07/2025, 13:34

LeMoustre

@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison 

11/07/2025, 13:32

MorbidOM

Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal. 

11/07/2025, 13:28

LeMoustre

Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)

11/07/2025, 12:42

Humungus

Je pense que là, tout est dit... ... ...

11/07/2025, 10:01

DPD

Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?

10/07/2025, 21:43

DPD

T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..

10/07/2025, 21:36

DPD

Désoler si j'en ai rien à foutre du dernier groupe Brésiliens de war metal.

10/07/2025, 21:29

Alain Akbar

@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.

10/07/2025, 21:20

DPD

Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)

10/07/2025, 15:17

DPD

L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)

10/07/2025, 15:09

Ivan Grozny

Oui très bon groupe, je recommande également !

10/07/2025, 14:36

Ivan Grozny

C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)

10/07/2025, 14:34

DPD

Sinon j'aime beaucoup Chat Pile comme groupe récent.

10/07/2025, 14:27

DPD

@GPTQBCOVJe suis  horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)

10/07/2025, 14:16

DPD

Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)

10/07/2025, 13:47

Humungus

Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".

10/07/2025, 13:22

RBD

Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)

10/07/2025, 12:23

DPD

Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)

10/07/2025, 12:04