Du franc, du rapide, du massif. De l’occasion presque neuve, des bières fraiches, des cheveux fraichement pas lavés qui s’envolent dans les airs. Des clous achetés à la tonne, des douilles sur les fouilles, le regard méchant et l’attitude de branleurs provocants. La science du riff exact, de la rythmique qui répond du tac au tac, un vociférateur qui se bastonne avec un vélociraptor, un boucher fou qui débite des côtelettes au kilomètre, un ASSASSIN en phase de DESTRUCTION, qui accompagné du KREATOR lamine les bas-fonds d’Essen, de Berlin, de Bohn ou d’ailleurs, le front en sueur et la machette tâchée de sang d’inceste.
Le Thrash, allemand, franc, rapide et massif.
FRENATON est un nouveau venu sur la scène d’outre-Rhin, mais il a déjà tout compris au bousin. A peine auréolé d’un mini-succès en 2016 (Back 'Em Up with More Metal) et d’un live énervé en 2023, le trio de Leipzig se la joue Power, et imite ses grands frères et sœurs en beuglant comme une vache qui met bas dans une étable près de Brême.
Aussi efficace qu’une péridurale à la gégène, ce premier longue-durée dispense un enseignement traditionnel hérité des méthodes d’apprentissage des années 80. Des refrains, des riffs main dans la main, et une rythmique véloce, mais ferme et stable. Une passion pour ce Metal incorruptible que nos amis de la Ruhr ont popularisé il y a quarante ans, et qui sert encore de mètre-étalon pour une rage nationale qui ne demande qu’à suivre les commandements. Et Seeking For Death ne s’écarte justement pas du droit chemin. Bien au contraire.
Ces gens-là sont sympathiques, et légèrement épileptiques. Mlek Waters (chant/guitare et seul membre originel), Ciapek (basse) et Tonnio (batterie) rappellent donc la configuration en trois fois un si caractéristique des ANVIL, DESTRUCTION, RAVEN, WARFARE, AT WAR, et nous explose à la figure d’un Thrash épais mais Punk dans les faits, qui refuse toute ornementation et toute précision trop propre. D’ailleurs, comment pourrait-on rester propre après avoir encaissé en plein visage un « Lethal Ejaculator » qui sent bon l’éjac faciale qui tourne à la défiguration fatale. Du sperme acide et corrosif ? L’idée est saugrenue, mais parfaitement dans le contexte de ce Thrash très cru, qui s’il sait rester dans une norme médium, accélère parfois le propos pour se frotter au chaos.
On respire toute la bestialité d’un groupe qui a abandonné toute mesure et qui profite de ses inspirations à pleins poumons. Si évidemment tous les groupes cités ont joué leur rôle dans la gestation de cet album, il ne faudrait pas oublier non plus l’importance de la nouvelle génération. Celle des WARFECT évidemment, de la mouvance Crossover, et celle plus intimiste et âgée de MAD BUTCHER et BULLDOZER.
Le fond de l’air est décidément très allemand, au moins autant qu’un bal populaire rythmé par un orchestre de schlager. Tout est prévisible, tout est simple et direct, mais le plaisir procuré reste intact et immaculé. On se sent replonger dans les eaux pas si usées de notre jeunesse, lorsque le style croisait le fer pour la première fois, avant que la professionnalisation et la technique ne viennent dénaturer un propos simple et cathartique.
Pour prendre un exemple, c’est simple : n’importe quel morceau fait l’affaire. Tous bâtis sur le même rythme rapide, aiguisé par des riffs d’acier, et une voix volontiers gouailleuse et éraillée. Schmier a de quoi être fier de son engeance en découvrant des hits de la trempe de « Ruthless Perversion » ou « Seeking for Death », certain que l’héritage que son groupe a laissé est encore exploité.
De façon sincère, mais roublarde. Car ces trois musiciens, loin d’être des tâcherons à peine bons à tenir le bâton connaissent la chanson, et la braillent avec conviction. En ralentissant parfois le propos, les trois zigues nous envoient du bois qui chauffera tout l’hiver (« Addicted to the Gore »), et en le maîtrisant, ils nous électrisent en mode MOTORHEAD méchant et WARFARE très avenant (« Scumfuck Crew »).
Aucun vice caché, la machine est huilée. Le moteur tourne rond, mais la balade ne tourne pas en rond. Même si le périple offert passe régulièrement dans les mêmes rues, le plaisir est quand même accru. Avec un autoradio qui beugle les mêmes brûlots, parfois proches d’un EXODUS de derrière les fagots (« (We Are) Frenatron », hymne à la débauche), ou d’un Thrashcore rigolo (« Fuck You », clair du haut de sa poignée de secondes), ça roule comme sur une autoroute allemande, sans limitation de vitesse mais avec une conduite intelligente.
Bourrin, mal dégrossi, parfois chafouin mais loin d’être naïf, Seeking For Death cherche la mort et la taquine de ses digressions intimes. La même sensation que lorsqu’on pisse dans le jardin en haute saison, cette liberté qui rafraîchit le zizi, mais qui fait du bien à l’âme un peu moisie.
FRENATON, c’est béton, et ça ne nous prend pas pour des cons.
Titres de l’album :
01. Intro
02. Lethal Ejaculator
03. Seeking for Death
04. Metal Attack
05. Cartographer of Hell
06. Addicted to the Gore
07. Ruthless Perversion
08. Scumfuck Crew
09. (We Are) Frenatron
10. Fuck You
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
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