Dying Victims est en plein rendement pour nous faire découvrir de nouveaux artistes, toujours à l’affût d’un bon coup au cas où l’artiste en question explose à un moment ou à un autre. Aujourd’hui, c’est en Allemagne que le label nous emmène, pour une visite guidée des bas-fonds de Reichenbach im Vogtland, en Saxe. Et le voyage n’est pas sans chaos, un peu comme celui d’Yves Montand et Charles Vanel dans le mythique Le Salaire de la Peur. Sauf que notre coffre n’est pas rempli de bidons de nitro, mais bien de valises bourrées à craquer d’un Thrash/Death aux effluves volatiles, menaçant de s’embraser à tout moment.
BOUNDLESS CHAOS souhaitait faire honneur à son nom de baptême, en nous plongeant dans le boucan d’une Allemagne qui ne s’est toujours pas remise de sa propre histoire. Fondé en 2017, ce quintet de brutes (T.B. & M.J. - guitares, P.K. - basse, M.F. - batterie et E.M. - chant) déjà responsable d’un moyen-format et de deux participations à des splits se présente donc aujourd’hui avec un CV complet sous le bras, dont le moment fort est évidemment ce premier disque, le plus important dans la carrière d’un jeune groupe.
Pas de surprise, bonne ou mauvaise. BOUNDLESS CHAOS est un orchestre très classique dans son approche métissée, coincé entre un formalisme Thrash germain et un Death Metal américain. Le label donne quelques pistes avant écoute, comparant sans complexes ses nouveaux poulains à des légendes comme SODOM, DEVASTATION, SEPULTURA, DARK ANGEL ou POSSESSED, et si l’énergie est comparable, le rendu est quand même légèrement différent. Et à la rigueur, seule la comparaison avec le SEPULTURA de Schizophrenia tient la route, particulièrement au niveau du chant.
Mais ces allusions vous permettent d’appréhender la violence de l’objet, et autant dire les choses comme elles sont, Sinister Upheaval est un monstre de violence sympathique, assez influencé par l’école Cogumelo brésilienne, et qui traite la bestialité sous son angle le plus débridé. Ainsi, les neuf compositions sonnent parfois comme du SLAYER vraiment énervé, ou comme du ASSASSIN honorant un contrat, ce qui mettra l’écume à la bouche des fans de Thrash qui ne crachent pas sur un brin de radicalisme d’outre-Rhin.
Lapidaire et linéaire, Sinister Upheaval est un défouloir sympathique, une catharsis efficace, qui juxtapose saillies éclair et digressions plus développées, sans se départir de son à-propos rythmique sublimé par un batteur aux finesses cachées. Les plans proposés par M.F. sont tous intéressants à divers degrés, surtout lorsque le cogneur laisse échapper quelques fills diaboliques et autres jeu d’équilibriste entre toms et cymbales.
Les riffs, classiques, piochent dans l’underground des années 80 leur essence, citant EXUMER, DEMOLITION HAMMER, MASTER, mais aussi KREATOR lorsque le compteur monte dans les tours, et il est de fait très difficile de résister à cette explosion de violence saine, bio, et bonne pour le ciboulot.
Alors évidemment, inutile de le cacher, les BOUNDLESS CHAOS incarnent le volet le plus agressif de la légende allemande. Beaucoup plus brutal que le plus brutal de SODOM, et sous perfusion Death/Thrash américain de la période INCUBUS, Sinister Upheaval sonnera peut-être encore un brin trop agressif aux plus modérés, mais provoquera l’euphorie des bourrins les moins calmés, avec ses titres cumulant plusieurs idées, mais toujours exubérantes. Ceci étant dit, le quintet peut aussi se montrer plus fin et nuancé, en se rapprochant de la violence la plus médiane des années 80. Ce qui est le cas sur « Rip out the Roots », qui sans ces lignes de chant vociférées, pourrait passer pour un classique Thrash oublié par le temps et l’histoire.
Mais globalement, Sinister Upheaval réchauffe méchamment, et rappelle même les miraculeux SADUS, la technique de pointe en moins, quoi que les cinq allemands n’aient pas à rougir de leur bagage instrumental. On notera d’ailleurs quelques soli du plus bel effet, avec maniement du vibrato en mode amateur éclairé, qui permettent de préparer le terrain pour les accélérations les plus létales.
Cousin éloigné de nos chers RIGOR MORTIS US, BOUNDLESS CHAOS est le type même de découverte qu’on pose dans la vitrine pour allécher le chaland. Production brute, attitude Punk, pour un Death/Thrash solide, performant et légèrement radioactif. Des morceaux qui développent de beaux arguments, et empilent plusieurs idées, pour un résultat global convaincant, à défaut d’être vraiment enivrant.
Mais cette bestialité contrôlée saura trouver son public, entre le Texas et la Ruhr, pour l’union des écoles de pensée américaine et allemande. Pas vraiment dans l’esprit de Noël, mais après tout, le gros barbu ne passe que dans un mois. Alors qu’il prépare sa hotte en y glissant quelques exemplaires de Sinister Upheaval.
Il fera plaisir aux enfants les moins sages que nous sommes.
Titres de l’album:
01. Down
02. High Tension
03. Arson from Beyond
04. Kromer's Whistle
05. Guillotine
06. Tyrant's Call
07. Blasphemeous Rupture
08. Rip out the Roots
09. Demons Unchained
Quand tu n'as pas d'extracteur de jus.
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
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@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
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