On peut se la jouer nostalgique sans refuser d’innover. En tout cas, sans refuser d’apporter un peu de fraîcheur à une formule pourrie jusqu’au trognon. C’est me semble-t-il l’approche choisie par les anglais infâmes de COFFIN MULCH, qui prétendent jouer du Death suédois de l’orée des années 90 avec une grosse touche Hardcore. Et la réalité des faits est assez proche de cette description alléchante.
COFFIN MULCH nous en vient de Glasgow, et joue cartes sur table depuis sa première démo éponyme, lâchée en 2019. Entre temps, un EP est venu nous chatouiller les orteils en mode croque-mort libidineux (Septic Funeral), intronisant le quatuor tête de gondole du renouveau Death old-school à l’anglaise. Mais encore fallait-il que ces marsouins confirment via un premier longue-durée probant, ce qui est chose faite avec Spectral Intercession, passant toutefois à peine la barre de la demi-heure.
Mais pas besoin de jouer les prolongations quand on a les actions idoines pour marquer à répétition. Avec un son évidemment calqué sur celui d’une tronçonneuse battant le rappel du marteau-piqueur, une attitude bravache qui consiste à piller les anciens pour donner à bouffer aux jeunes, et une musique aussi morbide qu’elle n’est enragée, COFFIN MULCH déterre les cercueils, les expose à la vue de tous, et s’enivre de cette puanteur noble qui chatouille les naseaux comme une plume de moineau.
Sauf que le moineau est mort, et qu’il commence lui aussi à sentir. Avec une base de Swedish Death dégoulinant de HM-2, des riffs carrés et catchy, et un chant dans la grande tradition des hurleurs scandinaves, Spectral Intercession dégouline de pus froid, et se laisse pousser les congères dans la barbe. A première vue, ou plutôt à première ouïe, ce premier long ressemble à ce qu’ENTOMBED aurait pu enregistrer en piquant ses idées au NAPALM DEATH des années pré-Scum, une sorte d’Anarcho-Punk travesti en loup aux dents acérées et à l’accent nordique.
Le tout est donc plaisant, aussi morbide que catchy, ce qui n’est pas la moindre des performances. On s’est lassé depuis longtemps de ce mimétisme pillant les méthodes suédoises pour en dupliquer les linceuls, mais les écossais proposent justement une autre version de l’histoire en s’appropriant les codes étrangers pour les insérer dans des structures nationales.
Et si Derek Milne, dernier arrivé lacère ses cordes comme un boucher ses côtes de bœuf, si la batterie de Fraser cogne mais sait se montrer patiente, si la basse de Rich alourdit le tout au point de le faire peser un bon quintal, c’est surtout le chant incroyable d’Al qui captive et fascine. L’homme envisage le chant comme la fusion entre la fermeté au gros grain de Lars Goran Petrov, et les hurlements industriels à glacer le sang de Justin Broadrick. Entre Hardcore et Death donc, pour un résultat enthousiasmant, beaucoup plus en tout cas que tous ces albums pondus au kilomètre que l’on connaît déjà par cœur avant même de les avoir écoutés.
« Gateway To The Unseen », en poupée gigogne décapitée et privée de la protection de ses grandes sœurs, « Into The Blood » classique mais délicieux, « Mental Suicide », plus AUTOPSY qu’un scalpel de Chris Reifert, « Fall Of Gaia » groovy come un glaviot sous une chaussure en faux cuir, le répertoire est rodé, taillé dans le gras, mais aux détails importants.
Produit une fois de plus par Tommy Duffin au studio 16 Ohm de Glasgow, et masterisé par l’incontournable Dan Swano à l’Unisound, Spectral Intercession est lourd, fanfaron, gras comme un jambon, sec comme un coup de trique, et surtout, affranchi, assumant ses influences, et régurgitant sa propre pitance. Loin des facsimilés de la nouvelle génération incapable de faire la différence entre hommage poussé et plagiat nié, COFFIN MULCH traverse les époques et les clans pour offrir au Death Metal de papa une nouvelle jeunesse, affolée, revendicatrice et finalement, très intelligente.
Moche mais attendrissant, sale et odorant mais sympathique et montrant les crocs synthétiques, ce premier album est comme un énorme chien qui traîne dans les rues, et qui teste sa méchanceté sur tous les passant osant le frôler. Un chien sans laisse qui grogne comme un beau diable (« Infernal Mass »), et qui finit par vous bouffer les mollets et une partie du reste (« Eternal Enslavement », final insistant avec trois bars de pression dans la mâchoire).
Dieu - ou Satan plutôt - que tout ceci est plaisant et addictif. En combinant deux écoles, COFFIN MULCH nous offre une leçon de Swedish Scottish Death, un genre qui lui appartient, et dont il manie le vocable avec beaucoup d’aisance.
Et cette pochette mes cadets…
Titres de l’album:
01. Spectral Intercession
02. Into The Blood
03. Mental Suicide
04. In The Grip Of Death
05. Fall Of Gaia
06. Gateway To The Unseen
07. Infernal Mass
08. Eternal Enslavement
Oui. Coffin Mulch vaut bien mieux que la flopée de sorties qui revendiquent une étiquette "Swedeath" pour parodier au-delà de l'excès la scène du Sunlight studio. Après un mini qui attirait l'attention, ces Ecossais apportent une touche propre à ce genre que l'on croyait épuisé, tout en restant hyper classiques.
La pochette est l'oeuvre de Brad Moore. Bien qu'il produise assez peu il a créé quelques pochettes marquantes du même tonneau ces dernières années (Gatecreeper, Worm, Tomb Mold...). Son style est immédiatement reconnaissable.
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