Qui dit nouvelle année, dit amis retrouvés, groupes de nouveau en activité et labels enthousiasmés. Ainsi donc, janvier 2023 est inévitablement frappé du sceau Frontiers, le label italien se rappelant à notre bon souvenir tous les deux mois. Et c’est encore une fois la hotte chargée de promos que Serafino passe dans nos cheminées…Et pour commencer l’analyse de cette nouvelle salve de musique en mode plaisir, nous retrouvons un groupe norvégien bien connu des amateurs qui nous gratifie de sa quatrième sortie, BIG CITY.
BIG CITY, c’est une grande ville fictive, cachée quelque part en Norvège, qui résonne régulièrement d’un chant velouté, et qui vit au rythme de mélodies prononcées. Une ville dans laquelle il fait bon vivre, et régie par des règles simples : la franchise, l’honnêteté, la puissance et la volupté. Ainsi, Sunwind Sails nous déroule le scénario d’un nouveau soap tourné dans la bonne humeur, avec toujours ces personnages attachants que l’on retrouve avec émotion, attendant de voir à quelle sauce d’aventures ils vont nous manger.
Jørgen Bergersen (chant), Daniel Olaisen & Frank Ørland (guitares), Miguel Pereira (basse) et Frank Nordeng Røe (batterie) retrouvent donc Frontiers pour la seconde fois de leur carrière, et capitalisent ainsi sur le succès amplement mérité de Testify X, le précédent album qui avait tout cassé. La recette est la même, un velours mélodique posé sur une structure métallique solide, et quelques allusions à un AOR musclé tel qu’il est pratiqué en Europe du Nord. Mais une fois encore, on note de petites choses tout à fait délicieuses et découvrant ces dix nouveaux titres, qui sont parsemés de prouesses individuelles notables, entre basse gironde et faconde et guitare volubile et gracile.
Je dois concéder avoir choisi à dessein BIG CITY comme reprise de contact avec le label transalpin. Je connais bien le potentiel de ces musiciens, et j’avais hâte de voir si mon avis dithyrambique de 2021 allait se confirmer en 2023. La réponse est désormais claire, puisque Sunwind Sails égale sans forcer son prédécesseur.
Jørgen Bergersen, dont c’est la deuxième participation en studio avec ses nouveaux collègues, rassure de son timbre chaud et de ses envolées lyriques. L’homme possède un grain inimitable, et sublime cette bordée de chansons de son feeling impeccable. Sans pousser son talent dans ses derniers retranchements, le vocaliste se permet quelques interventions musclées prouvant que son souffle est à son apogée, et assoit encore plus sa position de frontman. De leur côté, Daniel Olaisen & Frank Ørland continuent de multiplier les riffs et les soli comme Jésus les pains, et délivrent une prestation haut de gamme pour public exigeant. Mais ce que l’on retrouve avec le plus de gourmandise, c’est cette façon de taquiner plusieurs styles musicaux pour faire avancer la cause d’un Hard mélodique libre.
Les allusions sont donc nombreuses. Au Heavy évidemment, mais aussi au Power Metal, et même au Metal progressif parfois, eu égard aux petites incartades techniques des membres. BIG CITY évite donc la facilité d’un Melodic Rock trop classique, et lifte en mode norvégien des astuces allemandes et américaines, pour oser son propre cocktail, parfaitement dosé.
Inutile donc de vous attendre à des atermoiements et autres pleurnicheries pour adolescentes trop sensibles, puisque les norvégiens ont une fois encore poussé les meubles pour donner une fête à nulle autre pareille dans leur propre salon. Une fête débutant de la façon la plus massive qui soit, avec une entrée en matière dantesque de plus de six minutes, chose suffisamment rare dans le milieu pour être soulignée. Et « I'm Somebody » de résonner de son leitmotiv, utilisant tous les codes du Hard mélodique pour mieux les détourner d’une double grosse caisse furieuse sur fond de riffs gras. L’identité du groupe est alors affirmée, une fois encore, et ces ardents défenseurs harmoniques de montrer leurs biceps une fois de plus, pour prouver que l’on peut roucouler et soulever de la fonte en même temps.
De fait, ce quatrième album plaira tout autant aux fans de Heavy accessible qu’aux accros au Hard Rock sensible, ce qui permet au quintet d’agrandir son following, et de se constituer une bonne fan-list pour les concerts à venir. Constant sur la durée, précis dans le détail, avec parfois quelques accroches agressives héritées du Power Metal (« Collin's Looking For A Hideout »), ou des ambiances lourdes empesées par une basse grondante du plus bel effet (« Sunwind Sails », pas si loin de STRATOVARIUS qu’on aurait pu le penser).
Je ne vous ferai pas le coup du « rien à jeter », même si la formule semble adaptée. Non, je préfère vous avertir des nombreuses qualités d’une ouvre sincère et riche en fer, et vous laisser juger par vous-même, en dégustant la mystique d’un « Silver Line », ou la subtilité Heavy du final « Sparks Of Eternity ».
Belle façon d’entamer une année qu’on pressent encore plus morose que les trois dernières. BIG CITY et sa transposition de l’activité débordante d’une mégapole en musique et du métissage culturel nous enchante donc de sa dernière soirée en tête à tête avec les amoureux sur les bancs publics, qui regardent les voitures passer et écoutent les passants chuchoter. Une invitation nocturne qui ne se refuse pas, pour un album mature, mais aussi frais qu’un premier baiser.
Titres de l’album :
01. I'm Somebody
02. Sons Of Desire
03. Human Mind
04. Collin's Looking For A Hideout
05. Diamond In The Rough
06. Now
07. After The Raid
08. Sunwind Sails
09. Silver Line
10. Sparks Of Eternity
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04