La Suède n’en finit pas de nous envoyer ses émissaires porteurs de missives musicales mélodiques, après nous avoir inondés de livraisons vintage Rock dégoulinantes de fuzz. Soit, c’est un choix, et admettons qu’ils en soient les rois.
Je ne vais pas vous aiguiller de nouveau vers une liste qui se voudrait exhaustive de combos se repaissant de Hard-Rcok mélodique et AOR, si vous suivez un peu mes chroniques, quelques noms devraient déjà chatouiller votre mémoire.
Mais espérons que celle-ci soit vaste, puisque je rajoute une entrée au tableau ce matin, avec celle d’ONROXX qui nous en vient de Stockholm, et qui n’est ni plus ni moins que le projet d’un seul homme, plutôt bien accompagné pour le coup.
ONROXX est donc le projet perso de Per-Åke Walldén, multi-instrumentiste local qui a donc décidé de nous exposer ses vues sur un Hard-Rock scandinave de tradition, gorgé de mélodies et de riffs solides, histoire de nous rappeler qu’il y a trente ans, quelques références avaient déjà tenté l’aventure et planté le drapeau de la délicatesse instrumentale sur leurs propres terres.
Pour l’occasion, Per-Åke qui s’est chargé de tous les instruments ou presque, s’est entouré de quelques guests plus ou moins fameux. On retrouve donc sur son Swedish Brew les participations d’Anders Engberg (SORCERER et ex-220 VOLTS) au chant, mais aussi de Thomas Broman (BRIDGE TO MARS, ex-Glenn HUGHES, MICHAEL SCHENKER GROUP), Alfred Fridhagen (REINXEED, HELLSPRAY) et Stain Kristoffersen (PAGAN’S MIND) aux postes de batteurs de session.
Comme vous le constatez, les références ne manquent pas avant même que vous n’ayez pu jeter une oreille sur la musique, et ces mêmes indications en disent plus long qu’il n’y parait sur le contenu de ce Swedish Brew qui nous offre une grosse bouchée de Rock à la Suédoise, plutôt inspiré d’ailleurs de la scène des 80’s que celle plus contemporaine dont nous traitons dans ces colonnes avec une régularité métronomique.
Et il est certain que les repères d’ONROXX sont plus à chercher du côté des années 80 et de 220 VOLTS, EUROPE ou TREAT, que sur les berges des BLUES PILLS, de Peter FRIESTEDT ou autres VIOLET JANINE.
D’ailleurs, le premier point de comparaison qui m’est apparu le plus évident est celui de STRYPER, puisque la voix d’Anders Engberg se rapproche beaucoup de celle de Michael Sweet, et lorsque l’instrumental se calque sur les dernières productions des Américains, le mimétisme n’est pas très loin (« Run »). Mais globalement, le son d’ONROXX est très estampillé 80’s, ce qu’une production qui pourrait se vouloir d’époque ne contredira certainement pas. Le son est d’ailleurs un des points faibles de cette sortie, manquant de relief et un peu grésillant, avec des basses pas forcément à la fête et des médiums saturés et mixés en arrière-plan, comme étouffés dans un home studio aux moyens limités.
La pochette n’est pas non plus à classer au rang des œuvres d’art, avec son glaçon enfermant un guitariste dans le froid d’un freezer, témoignage assez malheureux d’un trait graphique grossier un peu nostalgique sur les bords.
Mais ne croyez-pas pour autant que cet essai ne soit pas transformé, puisqu’en quelques occasions, Per-Åke Walldén et ses acolytes parviennent à recréer les mêmes sensations que celles suscitées par le Hard-Rock local d’il y a quelques décennies, et même à chatouiller le Melodic Rock américain le plus soft et malin.
L’homme-orchestre Suédois taquine même la Power Pop de ses ancêtres A-HA sur l’up tempo « Live The Dream », certes beaucoup plus puissant et AOR que « The Sun Always Shine On Tv », mais à la rythmique synthétique assez symptomatique d’une Pop musclée made in Stockholm.
On trouve même dans la diversité de l’inspiration quelques traces d’un DEEP PURPLE assez prononcées (« What It Takes », au déhanchement assez intéressant, mais au son une fois de plus trop fluctuant), voire des envolées hybride entre le EUROPE post comeback et un RAINBOW toujours aussi grandiloquent mais attiré par les mélodies et arrangements chatoyants (« Dark Matter »).
ONROXX n’en oublie pas pour autant de rocker plus cru et de se rapprocher encore une fois d’un STRYPER nuancé d’un 220 VOLTS plus musclé (« Late Night Talk » au refrain assez bien senti), et même de diluer son Heavy Rock dans une approche plutôt Funky, sur un « Heaven’s Close » entre deux eaux Hard’n’Heavy.
La flamboyance vocale d’Anders Engberg, parfois un peu systématique dans ses accès de lyrisme, sait mettre en avant la puissance de certaines idées, mais semble encore plus à son aise lorsque ces mêmes idées se diversifient, comme sur ce titre un peu atypique, toutefois très handicapé par une production erratique qui a du mal à mixer les instruments avec équilibre et respect.
On retrouve même quelques inflexions DARE assez envoutantes et accentuées d’ombres de percussions tribales sur le progressif et profond « The King’s Call », qui pourrait même côtoyer ANGRA lors d’un banquet des Dieux (et d’ailleurs un des morceaux les plus intéressants du lot), ou quelques respirations romantiques plus typiques des débordements synthétiques de l’AOR des 80’s, avec une petite perle unissant JOURNEY et BOULEVARD au sein d’un même élan enflammé (« Wake Up ! »).
Mais Swedish Brew se termine quand même sur une note plus grave et emphatique, via le terminal « Follow Me », diablement Heavy, qui nous laisse sur une note agressive et mieux produite.
Guitares saignantes, chant qui s’époumone le thorax et en envolées suraiguës à la Sweet/Bach, pour un riff presque Néo qui garde quand même le manche hors de l’eau grâce à une bouée Heavy Metal fermement gonflée.
Certes, cet album du projet de Per-Åke Walldén est loin d’être parfait, et ne peux prétendre rivaliser avec les meilleures sorties scandinaves du style, mais fait montre d’un certain nombre de qualités qu’on ne peut nier. Reste ce talon d’Achille de production vraiment trop approximative et aux reflets un peu carton-pâte, et ce chant qui gagnerait à varier ses modulation pour atteindre un niveau de composition et d’interprétation tout à fait respectable.
Mais dans le fond plus que la forme, Swedish Brew est une bonne tentative pour retrouver les racines musicales d’un pays qui n’a pas oublié ses héros d’antan dans un bocal.
Titres de l'album:
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