Le retour de la nostalgie qui n’était pas vraiment partie d’ailleurs...A croire que plus de cinquante pour cent de la production actuelle se concentre sur le recyclage - thème à la mode d’ailleurs - et le retraitement de thèmes usagés depuis la seconde moitié des années 80. Et cette fois-ci, ce sont des portugais qui s’y collent, et pour la seconde fois de leur jeune carrière.
LYZZÄRD, un tréma - les spécialistes sauront ce que ça implique - pour cinq musiciens fascinés par le passé. En quasiment dix ans, le combo de Trofa n’a accouché qu’à trois reprises, la première naissance célébrant l’arrivée d’un EP prématuré (Release the Hounds), et la seconde d’un gros bébé joufflu déjà fort charnu (Savage). Et cinq ans plus tard, alors qu’on commençait à croire que la famille était déjà au complet, les parents/parrains nous annoncent une nouvelle bonne nouvelle (sic), via la sortie de The Abyss, troisième du nom, et peut-être le plus nerveux de la fratrie.
Baptisé par Fighter Records, The Abyss pousse ses premiers cris comme s’il avait vu le jour entre 1982 et 1984 du côté de l’Allemagne ou de l’Angleterre. La portée portugaise garde donc sa cohérence et souligne les ressemblances entre ses divins enfants, mais tout porte pourtant à croire que ce deuxième longue-durée pourrait être le plus solide et franc du lot. La recette n’a pas changé d’un pouce, une production délicatement passéiste, des compositions en vente dans toutes les bonnes brocantes, et un sens de l’à-propos très juste en ce qui concerne la fascination des anciennes idoles.
Fighter Records lâche d’ailleurs quelques noms pour nous aiguiller sur la bonne piste concernant le caractère de ce nourrisson pas trop grognon. On entend parler d’ENFORCER, AMBUSH, SKULL FIST, WHITE WIZZARD, STRIKER, liste évidemment non exhaustive qui permet toutefois de situer les débats. Mais autant se dire que le quintet (Tiago Quelhas - chant, Ricardo Azevedo & Tiago Tedim - guitares, Margarida Veiga - basse et Luís Ferreira - batterie) pioche un peu dans tous les bols de bonbons pour proposer son propre panier de provisions et de sucreries maison. On note évidemment de méchantes traces de NWOBHM, de renouveau du Heavy Metal US, mais aussi des éléments de Hard n’Heavy latin. De tout donc, pour tout le monde, et surtout, des titres solides, classiques mais efficaces, et une interprétation sans failles.
Les tierces, les soli à la THIN LIZZY, cette rythmique volubile et ces ambiances versatiles font de ce deuxième album un redoutable compétiteur sur la scène old-school, et LYZZÄRD prouve qu’il est capable de se faire accepter dans n’importe quelle confrérie. Speed, modéré, furieux, mélodieux, les capacités d’adaptation sont indéniables, et entre Horror Metal léger et primesautier (« As Above so Below », belle clôture), et hommage aux premières années d’un revival Metal (« The Abyss »), The Abyss cite MERCYFUL FATE, RAVEN, DEATH SS, DIAMOND HEAD, et autres chantre d’un mouvement de rébellion estampillé 80’s.
De là découle une question : qu’attendons-nous aujourd’hui d’un album rétrograde aux chansons prévisibles mais enthousiastes ? De l’énergie évidemment, un petit plus qui permettra de différencier un répertoire d’un autre, mais finalement, pas grand-chose, la formule ayant déjà fait long feu depuis longtemps. Ceci étant dit, les portugais font assurément partie du haut du panier, et leurs hymnes fiers (« Shackles of Justice ») profitent d’arrangements subtils, de l’incarnation d’un chanteur au timbre agréable et à la tessiture remarquable, et surtout, de la flamboyance d’un duo de guitaristes complémentaires en rythmique, et efficaces en solo.
Epicez le conformisme ambiant de quelques digressions plus personnelles, et vous obtenez un « Red Hot » qui doit plus à ACCEPT et SAXON qu’à MÖTLEY CRÜE, une transition habile et presque Synth-Pop (« Distant Skies »), et des accès de colère assez probants et relativement impressionnants (« Agents of Death »).
Pas de scories à nettoyer, du sur-mesure au prix du prêt-à-porter, un groove saisissant et une envie de sang, The Abyss permet à LYZZÄRD de garder sa queue et de quitter son mur pour rejoindre les autres sur le toit du monde. Evidemment, en étant totalement honnête, on soulignera le fait que le quintet portugais se fond assez facilement dans la masse, et ne se fait remarquer que par la qualité de sa production, et non sa personnalité propre. Mais là est le principe même de la nostalgie, qui brade les souvenirs en essayant de vendre des contrefaçons de qualité.
Titres de l’album :
01. Satan's Well
02. The Abyss
03. Shackles of Justice
04. Red Hot
05. Distant Skies
06. Agents of Death
07. From the Blade to the Grave
08. Jailbreaker
09. Resistance
10. As Above so Below
Brutal Death Night 6 : Mental Vortex / Atrocia / Cryogenical Excision / Darkall Slaves
Jus de cadavre 30/11/2023
Voyage au centre de la scène : chronique KARPATHIAN RELICT / MORRATH
Jus de cadavre 12/11/2023
Y'a pas l'Elysée ? déçu...J'espère une première partie Squeezy, et toujours des chansons avec des camions, des bidets et du caca.
01/12/2023, 10:33
@Orphan, tu avais rectifié de toi même. Je voulais bien sûr parlé de la Temple ( où tu seras) et non la Valley.
30/11/2023, 13:10
@Buck Dancer : OK avec toi.Voila pourquoi, on va camper entre Altar / Temple / VIP ce jour la.(petit détour par SCOWL quand même, j'aime bien ce truc).
30/11/2023, 10:23
Le dimanche, si on enlève l'Altar et la Valley, on est quand même pas loin d'une affiche de Rock en Seine. Heureusement quelques groupes viennent sauver l'affiche.
29/11/2023, 18:53
Quand je pense que les gens achètent leur place sans connaitre l'affiche. Il doit y avoir un paquet de reventes...
29/11/2023, 13:06
Honnêtement ca fait biiiennn longtemps que je n'ai pas vu une affiche globalement aussi bonne pour un fest de cet envergure.Le problème au Hellfest c'est le public. Ca ca bougera pas, faut faire abstraction, mais sur papier ca régale.Et un gr(...)
29/11/2023, 09:46
Ouaip... ... ...J'm'attendais à une affiche bien plus pourrie que ça en fait...Cela aurait pu être mieux, mais cela aurait surtout pu être bien pire.
28/11/2023, 17:04
Bah je trouve qu'il y a de quoi se faire un beau festival quand même et ça évite de faire trop de choix cornélien, en élargissant ainsi l'offre. Ca ne me parait pas si catastrophique que ça, en dehors du tarif bien entendu...
28/11/2023, 11:20
Cool, y'a Green Lung, donc j'espère qu'ils feront une ou deux autres dates à côté afin d'aller les voir (je reitère, leur dernier album est excellent). Je regarde surtout la liste dans cette optique hehe. j'ai levé un sourcil pour (...)
28/11/2023, 10:03
c est la deuxième Ep voir https://open.spotify.com/intl-fr/artist/2QuRcZhlvqqPp07kC9GcWI
27/11/2023, 19:11
Ah non ! Cela faisait quelque temps qu'aucun décès de musicien ne m'avait pas touché mais alors là... Quel immense guitariste ! Il s'était imposé dans tous les genres que KJ a parcouru au long d'une carrière incomparable. Reste (...)
27/11/2023, 00:50
Triste nouvelle...Un guitariste avec un son propre et une vraie singularité. Il aura énormément apporté au Rock et au Metal ces 40 dernières années. Un perte immense...Repose en paix.
26/11/2023, 23:42
Hi, Lucas here from disarray, thanks for the amazing review, I just wanted to clarify that the lineup in the review is incorrect. Vigor and wiktor didn’t preform on the album.correct lineup: Lucas Lee vocals and lead guitar Valter Ernerot guitarEdvin Mo(...)
26/11/2023, 22:15
Vu la même affiche que Totoro à la laiterie de Strasbourg : certainement le meilleur plateau auquel j'ai pu assister, avec quatre groupes à leur apogée d'un point de vue musical (albums Colony, Projector, Hatebreeder et Burning Bridges...).Pfff, on ne r(...)
26/11/2023, 08:53