The Abyss

Lyzzärd

01/12/2022

Fighter Records

Le retour de la nostalgie qui n’était pas vraiment partie d’ailleurs...A croire que plus de cinquante pour cent de la production actuelle se concentre sur le recyclage - thème à la mode d’ailleurs - et le retraitement de thèmes usagés depuis la seconde moitié des années 80. Et cette fois-ci, ce sont des portugais qui s’y collent, et pour la seconde fois de leur jeune carrière.

LYZZÄRD, un tréma - les spécialistes sauront ce que ça implique - pour cinq musiciens fascinés par le passé. En quasiment dix ans, le combo de Trofa n’a accouché qu’à trois reprises, la première naissance célébrant l’arrivée d’un EP prématuré (Release the Hounds), et la seconde d’un gros bébé joufflu déjà fort charnu (Savage). Et cinq ans plus tard, alors qu’on commençait à croire que la famille était déjà au complet, les parents/parrains nous annoncent une nouvelle bonne nouvelle (sic), via la sortie de The Abyss, troisième du nom, et peut-être le plus nerveux de la fratrie.

Baptisé par Fighter Records, The Abyss pousse ses premiers cris comme s’il avait vu le jour entre 1982 et 1984 du côté de l’Allemagne ou de l’Angleterre. La portée portugaise garde donc sa cohérence et souligne les ressemblances entre ses divins enfants, mais tout porte pourtant à croire que ce deuxième longue-durée pourrait être le plus solide et franc du lot. La recette n’a pas changé d’un pouce, une production délicatement passéiste, des compositions en vente dans toutes les bonnes brocantes, et un sens de l’à-propos très juste en ce qui concerne la fascination des anciennes idoles.

Fighter Records lâche d’ailleurs quelques noms pour nous aiguiller sur la bonne piste concernant le caractère de ce nourrisson pas trop grognon. On entend parler d’ENFORCER, AMBUSH, SKULL FIST, WHITE WIZZARD, STRIKER, liste évidemment non exhaustive qui permet toutefois de situer les débats. Mais autant se dire que le quintet (Tiago Quelhas - chant, Ricardo Azevedo & Tiago Tedim  - guitares, Margarida Veiga - basse et Luís Ferreira - batterie) pioche un peu dans tous les bols de bonbons pour proposer son propre panier de provisions et de sucreries maison. On note évidemment de méchantes traces de NWOBHM, de renouveau du Heavy Metal US, mais aussi des éléments de Hard n’Heavy latin. De tout donc, pour tout le monde, et surtout, des titres solides, classiques mais efficaces, et une interprétation sans failles.

Les tierces, les soli à la THIN LIZZY, cette rythmique volubile et ces ambiances versatiles font de ce deuxième album un redoutable compétiteur sur la scène old-school, et LYZZÄRD prouve qu’il est capable de se faire accepter dans n’importe quelle confrérie. Speed, modéré, furieux, mélodieux, les capacités d’adaptation sont indéniables, et entre Horror Metal léger et primesautier (« As Above so Below », belle clôture), et hommage aux premières années d’un revival Metal (« The Abyss »), The Abyss cite MERCYFUL FATE, RAVEN, DEATH SS, DIAMOND HEAD, et autres chantre d’un mouvement de rébellion estampillé 80’s.

De là découle une question : qu’attendons-nous aujourd’hui d’un album rétrograde aux chansons prévisibles mais enthousiastes ? De l’énergie évidemment, un petit plus qui permettra de différencier un répertoire d’un autre, mais finalement, pas grand-chose, la formule ayant déjà fait long feu depuis longtemps. Ceci étant dit, les portugais font assurément partie du haut du panier, et leurs hymnes fiers (« Shackles of Justice ») profitent d’arrangements subtils, de l’incarnation d’un chanteur au timbre agréable et à la tessiture remarquable, et surtout, de la flamboyance d’un duo de guitaristes complémentaires en rythmique, et efficaces en solo.

Epicez le conformisme ambiant de quelques digressions plus personnelles, et vous obtenez un « Red Hot » qui doit plus à ACCEPT et SAXON qu’à MÖTLEY CRÜE, une transition habile et presque Synth-Pop (« Distant Skies »), et des accès de colère assez probants et relativement impressionnants (« Agents of Death »).

Pas de scories à nettoyer, du sur-mesure au prix du prêt-à-porter, un groove saisissant et une envie de sang, The Abyss permet à LYZZÄRD de garder sa queue et de quitter son mur pour rejoindre les autres sur le toit du monde. Evidemment, en étant totalement honnête, on soulignera le fait que le quintet portugais se fond assez facilement  dans la masse, et ne se fait remarquer que par la qualité de sa production, et non sa personnalité propre. Mais là est le principe même de la nostalgie, qui brade les souvenirs en essayant de vendre des contrefaçons de qualité.

      

         

Titres de l’album :

01. Satan's Well

02. The Abyss

03. Shackles of Justice

04. Red Hot

05. Distant Skies

06. Agents of Death

07. From the Blade to the Grave

08. Jailbreaker

09. Resistance

10. As Above so Below


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 04/12/2022 à 17:21
78 %    362

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Enslaved + Svalbard + Wayfarer

RBD 20/03/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : BLOODY RITUAL

Jus de cadavre 17/03/2024

Vidéos

Crisix + Dead Winds

RBD 20/02/2024

Live Report

Abbath + Toxic Holocaust + Hellripper

RBD 21/01/2024

Live Report

1984

mortne2001 10/01/2024

From the past
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Jus de cadavre

Pas mal ! Très MGLA oui c'est clair. J'y trouve (un peu) de Satyricon aussi dans les passages Black'n Roll. A creuser.

29/03/2024, 13:41

Gargan

J'ai cru un instant que c'était celui qui avait joué sur la compile metal militia... c'était SarcaZm, dommage.

29/03/2024, 08:37

Simony

C'est justement ce relent de Hardcore qui en fait du Thrashcore en condition live qui m'a dérangé. Le placement du chant fait vraiment moderne, c'est con mais ça m'a un peu rebuté, dommage parce que musicalement c'est vraiment pas mal.

28/03/2024, 16:07

Tourista

L'album de Pâques !  

27/03/2024, 19:56

MorbidOM

Découvert l'an dernier dans un mini festival à Toulon avec Aorlhac en tête d'affiche, j'avais bien accroché et acheté leur cd (le précédent du coup) qui m'avait un peu déçu (difficile de redre justice à une m(...)

27/03/2024, 00:16

Saul D

Ben si Cannibal Corpse est une légende, Immolation aussi, non? Ils avaient tourné ensemble en 1996 ( je les avais vus à la Laiterie, avec Inhumate en première partie...)...

26/03/2024, 13:16

Bulbe

Enorme !

26/03/2024, 08:06

Vivement le prochain Ep. Ça envoie du lourd

Putain c'est vachement bien 

26/03/2024, 00:15

Gargan

Je viens de tomber par hasard sur ce docu à leur sujet, je sais que deux-trois ici pourraient être intéressés : TULUS - 3 DECADES OF UNCOMPROMISING BLACK METAL (FULL DOCUMENTARY) (youtube.com)

25/03/2024, 20:05

Humungus

C'est très loin d'être pourri, mais j'préfère tout de même de loin "Ozzmosis", "Down to earth" ou "Black rain"...

25/03/2024, 09:21

RBD

Tout le mérite en revient à notre hôte, je n'ai influé en rien sur les choix successifs. Autrement dit, cela me convenait aussi.

24/03/2024, 19:53

Buck Dancer

J'aime beaucoup. Parcours sans faute jusqu'au septième morceau. Du death classieux moins extrême que le premier album mais plus varié. Les délires vocaux de Vincent passent aussi très bien (ce qui n'aurait pas été le cas chez Morbid).(...)

24/03/2024, 13:34

Humungus

Je plussoie à mort ta bande son d'after hé hé hé...

23/03/2024, 11:02

Antidebilos suce mon zob

@antidebilos : t'es vexé, sac à foutre.

22/03/2024, 15:49

Oliv

Et le plan r fest ! 

22/03/2024, 15:21

antidebilos

"groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom" : allez, retourne écouter tes groupes de NSBM de fond de toilettes et épargne-nous tes commentaires ridicules

22/03/2024, 09:04

Ivan Grozny

Tournée vue à Paris, merci pour le report.

21/03/2024, 21:01

Orphan

Tres bonne news des le matin. 

21/03/2024, 08:08

LeMoustre

A minima c'est assez inutile, rarement intéressant même si l'idée n'est pas nouvelle. Voivod l'a fait y'a peu, c'est quand même assez anecdotique sur le rendu final. Les morceaux en version d'origine se suffisant a eux mêmes.

20/03/2024, 12:18

Gargan

Ce son de toms n’existe plus depuis schizophrenia

19/03/2024, 22:06