Non là, le logo, impossible. Ce lettrage digne d’une BD à la Gaston Lagaffe colle assez mal avec l’idée qu’on se fait d’une accroche Thrash, puisque ce projet s’y affilie de lui-même. Mais en admettant que la présentation n’est pas le cœur d’un groupe, on accepte de se pencher sur cet objet étrange qu’est The Wrath of the End Upon Thee. Et sans avoir à se pencher dangereusement, on constate que VALLHÜND est une fois de plus le fantasme brutal d’un seul homme, en l’occurrence l’américain Aaron Ashley, qui depuis 2020 multiplie les sorties à vitesse grand V, à tel point que ce deuxième album a déjà été rendu obsolète par le EP The Reaper.
Mais comme il faut bien pousser l’une des portes pour entrer, j’ai préféré celle d’un format long, plus noble et sujet à analyse fouillée. Quoique dans ce cas précis, une analyse fouillée ne soit pas véritablement nécessaire, tant les choses sont claires dès le départ.
Forget the sub genres, just Metal. Influences are proudly displayed and nothing should be taken (too) seriously.
Voilà une mise en garde très intelligente, trouvée sur le Bandcamp d’Aaron. Ne pas se prendre au sérieux, et jouer un Thrash old-school, subtilement synthétique sur les bords, et traité façon amateur éclairé. On sent que la rythmique programmée a du mal à supporter ces riffs francs et massifs, et encore plus ce chant très Hardcore, plus proche de BIOHAZARD que d’EXODUS.
VALLHÜND est donc sympathique, et fait rapidement penser à un autre one-man-band. Le parallèle entre le parcours embryonnaire mais déjà fourni d’Aaron Ashley s’apparente à celui déjà gargantuesque d’Anders Lindberg, leader de GASLARM, et dont chaque année d’existence est parsemée d’au moins une bonne dizaine d’albums.
De la complaisance donc, mais aussi une façon de se faire plaisir. Evoluant dans un créneau solide de Heavy Thrash, VALLHÜND est à peu près aussi grossier qu’une démo de Chris Holmes, et effectivement, affilié au Metal le plus viril et puriste, sans démonstration inutile ou ornementation d’Halloween. Difficile toutefois de ne pas voir les défauts de cette réalisation, assez basique dans la composition, et linéaire dans l’exécution. Aussi sympathique soit-il, Aaron n’a pas l’envergure d’un grand compositeur, et n’importe quelle sortie rétro-Thrash est capable de lui faire la nique, tant sa musique reste à un niveau générique.
Sans se prendre au sérieux, The Wrath of the End Upon Thee reste écoutable, mais un peu long malgré sa petite demi-heure. On passe d’un titre à l’autre sans surprise, et s’il n’y avait une certaine grandiloquence dans l’intro de « Wrath Of The End Upon Thee », on pourrait croire la touche repeat enfoncée par erreur sur notre cher lecteur.
Mid tempo inamovible, voix trop en avant, guitare monolithique, soli timides et approximatifs, Ok pour se faire plaisir et se lâcher sur un hommage même pas déguisé à la scène Thrash/Groove, mais pas plus. Le tout, malgré certaines ambitions affichées sur l’épique « Recessional For Empire » atteint le niveau d’une démo professionnelle, avant maturation pour l’enregistrement d’un premier album. On attend en vain la petite étincelle qui fera tout exploser, et parvenu enfin à « Savage Wolves Will Come To Thee », on est assez soulagé que l’expérience arrive à son terme.
Rien de méchant dans ce constat, mais si Aaron prône le fun dans sa bio, il a souvent du mal à nous le faire éprouver. A réserver aux complétistes du Net, qui recensent toutes les sorties Thrash et assimilées du mois.
Titres de l’album :
01. The Tongues Of Men And Angels
02. Wicked Lips
03. The Enemy’s At The Gates
04. Wrath Of The End Upon Thee
05. Recessional For Empire
06. Savage Wolves Will Come To Thee
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