Cinquième album déjà pour l’institution portugaise MORTE INCANDESCENTE, dix-huit ans après leur première incarnation via le diabolique et malsain ...Your Funeral, leur seul album osant un titre en Anglais. Depuis, les originaires de Lisbonne sont restés fidèles à leur portugais natal, publiant régulièrement de nouveaux chapitres de leur sombre histoire, jusqu’à arriver aujourd’hui à Vala Comum. Cette nouvelle épitre blasphématoire rompt enfin avec le long silence imposé à la suite d’...o Mundo Morreu! album aussi sale et rugueux que ses aînés, et c’est un plaisir de retrouver cette légende lusophone en grande forme en 2021.
Promu par la référence Signal Rex, label toujours au courant des exactions les moins recommandables des couches artistiques de l’enfer, ce cinquième album continue donc sur la lancée noire des jets de bile les plus fielleux du groupe, jets de bile qui se formalisent autour d’un BM joué à l’envi, poussiéreux, féroce, véloce, très cru, et proche des racines sud-américaines du genre. On retrouve donc sur ces dix titres ces riffs primaires joués comme à la parade, cette rythmique à la Witchhunter, ces plans tartares jetés sur la table comme des tranches de bidoche avariées, et cette voix hurlée à pleins poumons. De quoi satisfaire nos instincts les plus masochistes ou sadiques selon les points de vue, et renouer avec la forme la plus basique du BM d’autrefois, celui que le nouveau millénaire imposait à grands coups d’hymnes paillards.
Vulturius (chant/basse/guitare, A FOREST OF DREAMS, CONCILIUM, CUNNILINGUS, DECAYED, IRAE, KOMMANDO BAPHOMET, SCUM LIQUOR, VILES VITAE, FLAGELLUM DEI (live), ex-FLAMMA AETERNA, ex-STORM LEGION, ex-THY BLACK BLOOD, ex-CORPUS CHRISTII (live), ex-GÖATFUKK (live), ex-INTHYFLESH (live), ex-MURMURIO (live)) et Nocturnus Horrendus (chant/guitare/basse/batterie, CORPUS CHRISTII, MALDITO, NOX INFERI, SON OF CAIN, STORM LEGION, ex-A TREE OF SIGNS, ex-GENOCIDE KOMMANDO, ex-NOCTU, ex-COLDNESS, SUBCAOS, ex-DECAYED (live), ex-IRAE (live)) nous proposent donc une suite très logique, et imposent la même vision que celle de leurs débuts : une musique simple mais accrocheuse, dégoutante mais ragoutante, venue des tréfonds de l’enfer, et basée sur des parties de guitare à la HELLHAMMER. Quelques influences Heavy pour le côté mid tempo séducteur, des cris de belette sortant d’une crypte abandonnée la nuit, et surtout, un panache certain pour proposer des idées formelles, mais toujours enthousiasmantes.
Ainsi, le long et brut « Cerra os Dentes » nous ramène à la période bénie du Black/Thrash qui n’en était pas encore, et aux premières démos de ce cher Tom Warrior, avec cette alternance de licks gluants et rudimentaires, et ces effets de voix ludiques et grotesques (dans le bon sens du terme). Les deux musiciens se connaissent par cœur depuis le temps, et savent exactement ce qu’ils veulent, ce qu’on comprend dès l’ouverture traumatique de « Instalação Humana ». En moins de quatre minutes, et sans intro inutile, les deux portugais se lancent à clous perdus dans la bataille, manipulent les blasts comme un politicien les formules toutes faites, et avancent sur le chemin de la non-rédemption en embrassant leurs péchés les plus inavouables. Nous sommes en terrain connu, ne le cachons pas, puisque le duo reste fidèle à une éthique de non-compromission, optant toujours pour ce son si abrasif qui ruine les tympans, et pour ces motifs primitifs qui sont leur trademark.
Mais loin d’un simple exercice de style pour relever les compteurs, Vala Comum est une pièce de choix dans la carrière des portugais, qui en profitent pour signer des hymnes étranges, gentiment occultes, mais toujours efficaces. Ainsi, « O Véu » se veut digression sur une union possible entre le vieux BATHORY et la scène lusophone des SARCOFAGO, trainant un riff fatigué le long d’une basse à la SODOM.
Alternant avec beaucoup d’intelligence les passages supersoniques et les accalmies Heavy, les deux compères revisitent leur propre répertoire, et nous offrent un quasi best-of de leur carrière, sans forcément recycler les idées. Et on apprécie toujours autant ces petits inserts parfaitement Punk comme « O Uivo da Noite », qui caracolent sans arrière-pensée et qui se souviennent des crises de folie de Tom Angelripper, ou ces professions de foi qui jurent allégeance sincère à l’underground et son éthique incorruptible (« Nós Somos O Underground »).
De là, Punk/Black, Primitive Thrash, Bestial ce-que-vous-voulez, on s’en cogne comme du premier pet de Quorthon, et on apprécie cette débauche qui nous ramène à l’essence même d’un style qui au départ, refusait toute sophistication technique et autre ornementation d’Halloween. Ici, le BM est joué Rock sans être Black n’Roll, le Thrash est bavé de lèvres usées par les succions de micro, et l’ambiance est aussi glauque qu’une cérémonie de magie noire menée par un cartel quelconque.
Un album qui empeste la sincérité et la dévotion, la fidélité et l’abnégation. Un retour aux racines qui fait du bien, et qui ramone les naseaux bien comme il faut.
Titres de l’album:
01. Instalação Humana
02. Anula-te
03. Cerra os Dentes
04. O Véu
05. Interlúdio
06. O Uivo da Noite
07. Nós Somos O Underground
08. As Luzes da Cidade
09. A Ceia dos Vermes
10. Planeta Parasita
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36