Alerté par mes compères de la rédaction sur le groupe Facebook de Metalnews, je me suis enquis d’une nouvelle réalisation apaisant ma soif d’underground national. Il était d’ailleurs grand temps que je remette les mains dans le cambouis, l’imagination tarie par de trop grosses sorties consensuelles. C’est donc en France que ma soif de brutalité a été étanchée, par un projet malsain et sombre, et fruit créatif d’un seul homme qui visiblement, ne perd pas son temps à se plaindre de la conjoncture. J’ai donc le plaisir de vous présenter Dhead Shaker, musicien énigmatique au pseudo dissimulant toute une brassée de concepts tous plus différents les uns que les autres. Cet artiste sympathique s’active donc principalement seul, dans son projet Psychobilly Folk du même nom, ou au sein d’autres formations qui lui permettent de travailler avec son frère. On retrouve donc sur son CV divers noms, dont ceux de MESMERIZE DISCARD, The COLD STRINGS OF WINTERKALL, DRAAKANAON, SAAKHANS, mais aussi celui de KOMMANDANTUR PORN CLUB, qui lui permet de vocaliser ses propres textes. Chaque projet est assez unique en son genre, dans un créneau bien précis, mais ce qui attire l’attention sur l’homme, c’est principalement sa passion. En ayant parcouru sa page Facebook, j’ai tout de suite remarqué à quel point il s’investit, dans son coin, après avoir compris que faire partie d’un groupe nuisait à sa propre identité. Et à travers cette petite chronique, une fois de plus, c’est tout l’underground que je célèbre, ce monde immergé de DIY, qui à l’instar du Darknet est la face cachée et la plus prolifique de la scène musicale mondiale. Bienvenue donc à Dhead Shaker, qui aujourd’hui représente à lui-seul tout un univers.
Mais ce soir, c’est plus précisément de son projet DRAAKANAON dont nous allons parler, un projet purement Black Metal que l’auteur aime à désigner comme « Old School Bestial Devastation », histoire d’en rajouter un peu dans le cachet authentique. Après avoir publié la première démo de ce concept ne datant pas d’hier (si j’ai bien compris, le « groupe » accuse plus de quinze ans d’existence) durant le confinement, Dhead Shaker se lâche complètement et nous livre cet album d’une heure de musique, soit la quintessence de l’approche puriste des nineties condensée en dix morceaux. Mettons les choses au point tout de suite. Les enregistrements en solo at home sont souvent prétextes à des divagations personnelles et peu fertiles. Combien de démos mal enregistrées, de EP’s foutraques et de longue-durée inécoutables avons-nous dû encaisser pour tomber une fois par miracle sur un véritable produit fini ? Peu d’occurrences, je vous l’accorde, mais une fois n’est pas coutume, DRAAKANAON tient largement debout, et ses chansons aussi. Sans révolutionner le petit créneau du BM de tradition, Dhead Shaker propose sa version des faits, au travers d’une musique foncièrement misanthropique, mais clairement intéressante. En abordant tous les aspects d’un Black un peu craspec et Punk sur les bords, l’auteur cite la Norvège, la Suède, IMPALED NAZARENE, DARKTHRONE, et tout un tas d’autres choses, nous fait du bien en jouant simple, carré et direct, mais en soignant sa musique au point de proposer des ambiances diverses et assez fascinantes.
Loin de se caler sur un tempo de boîte à rythmes monolithique, le musicien louvoie, varie, module, mais reste sec et nerveux, à l’image de l’entame sournoise de « Nrvn Slthävak ». Petit morceau à tiroir débutant par un break de batterie un peu hésitant, cette introduction à le mérite de piocher dans tout ce que l’histoire du BM a de plus néfaste, les vocaux hurlés et saturés, les riffs noirs et vrillés, les blasts interrompus pour imposer un mid tempo, avant de casser la progression pour imposer un chant sentencieux et gravissime. On apprécie les mélodies amères d’arrière-plan et l’ambition affichée, mais aussi la persuasion dont fait preuve le créateur. Loin de se contenter de figures imposées pour faire le malin, Dhead Shaker compose de vrais morceaux, agencés, logiques, et créatifs, certes parfois un peu longs, mais contenant tous au moins une idée porteuse. A l’inverse, la suite « Hachtvghyiam » se concentre sur un Black nauséeux et lent comme une mort annoncée un dimanche, et nous enivre de son classicisme nordique. Disposant d’un son très compétitif, cet album s’écoute avec plaisir, disposant de plusieurs niveaux de lectures, osant l’approche Punk pour mieux marquer la différence (« Shtrorhem »), plaçant des intros ludiques (bandes inversées, feedback hypnotique), reprenant à son compte des thématiques ambitieuses (« Sghem Drem » et son chant opératique et grandiloquent), mais restant toujours efficient. Certes, le tout n’est pas exempt de défauts, fait parfois preuve de complaisance dans l’utilisation répétée de riffs concentriques, mais exhale d’une telle ferveur qu’on en oublie ces petites scories. Un intermède sympathique dans la production actuelle, et la chance de découvrir la production hétéroclite d’un musicien attachant, qui mérite d’être connu. Vous pouvez retrouver ses sorties sur son Bandcamp, je pense qu’il ne sera pas contre un achat somme toute assez apprécié.
Titres de l’album :
1. Nrvn Slthävak
2. Hachtvghyiam
3. Gahnahvn
4. Drkhcckornyn
5. Shtrorhem
6. Hail Satan ShäëTn
7. Sghem Drem
8. Varkhonen
9. 696969
10. Saangderhm
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54