Se décider au dernier moment d’aller au concert donne à toute la soirée la saveur des plaisirs imprévus. La reformation d’un groupe local qui ne m’avait pas laissé indifférent, après des années d’absence, s’imposa comme une raison suffisante à mesure que la fin de journée approchait. Stolearm avait laissé en peu de temps une discographie fournie, talentueuse et travaillée sur un créneau Synth-Rock périlleux, ainsi que des lives léchés qui n’étaient pas encore oubliés. Le chef de projet a ensuite fondé un label (Linge Records) et lancé quelques autres groupes de moindre intérêt. Le retour au meilleur devait être encouragé.
L’horaire étant assez tardif, la chère vieille cave du Black Sheep fut assez longue à se remplir. Passé un certain cap sur le cadran, les gens peuvent se dire qu’il y a le temps de dîner avant, surtout un vendredi. L’affluence s’étant révélée importante au final, ce choix s’avéra finalement tout à fait intelligent. Le style musical honoré ce soir est peu apprécié dans nos contrées hors des grands classiques, il fallait réussir un fort taux de mobilisation au sein du petit créneau pour arriver à ce succès.
En première partie c’était un projet voisin qui revenait aussi. ANIMAL se présente comme un duo avec un programmeur et un chanteur déjà vu dans divers projets locaux. L’intro samplée sur "Le roi Lion" et le port d'un masque animalier vite enlevé par le claviériste ne laissait pas présumer l'enchaînement sur la suite. Après un ou deux titres qui faisait plus Electro-Indus gaie, il s'avéra qu'il s'agissait en réalité d'une Synth-Pop épaisse dont la base rappelait Mesh, empruntant souvent des motifs mélodiques à la Future-Pop ou des passages à l'école allemande lorsque cela s'apaisait un peu. Le temps d'un set, pourquoi ne pas se replonger dans ce qu'on avait exploré à une lointaine époque ? Si la partie synthétique était bien restituée par l'ingé son local dont la polyvalence est légendaire, le chant paraissait sous-mixé mais c'était plutôt la conséquence, à mon avis, de ce que le second membre sautillait tout le temps avec sa grosse mèche qui frôlait les poutres basses, ce qui n'est pas compatible. Le fait de jouer chez soi favorisait une communication accrue, autour d'une setlist puisant allègrement de vieux morceaux. Le côté queer perceptible et des références culturelles typiques de la génération Y, ou encore la distribution de masques animaliers (à nouveau) dans le public, tenaient lieu de personnalité. Le set s'acheva sur un dernier titre dédié à Greta Thunberg (!).
Après s'être installé tranquillement sous le son de classiques l'ayant inspiré, STOLEARM mit en branle son set sous la formule duo qui avait été principalement utilisée par le passé par la tête pensante. Ceux qui connaissaient peu ou prou le répertoire pouvaient remarquer tout de suite qu'on ne se contenterait pas de le rejouer timidement mais que, comme jadis, les morceaux étaient réarrangés comme des travaux toujours en cours vers une perfection idéale et pour les adapter aux circonstances du live. C'est aussi un moyen d'explorer ensemble toute la palette, large mais cohérente, des influences qui ont nourri la tête pensante du projet. New Order et Cure y côtoient the Human League, Devo, Yello (en mémoire aussi des liens avec la Suisse) l'EBM et le Shoegaze et surtout, surplombant le reste, NIN. Il y a une inspiration propre qui se coule dans tout ça et en tire une sensibilité particulière, perceptible dans l'interprétation des paroles ou l'énergie mise dans la partie instrumentale. La guitare rythmique tenue par le second membre du groupe ne sonnait pas du tout lourde mais apportait une puissance discrète et importante. La sauce prenait au sein des dizaines de spectateurs qui dansaient quasiment jusqu'au fond. Avec la puissance de l'excellent matériel local et les qualités déjà soulignées d'Arbre aux manettes, cela prenait la dimension qu'on pouvait seulement deviner à l'époque.
Fidèle à la tradition des reprises, le duo devint quartet le temps d'un titre en invitant la première partie à les rejoindre (honte à moi je n'ai pas du tout su identifier le morceau, ce qui a achevé de me convaincre de télécharger Shazam le lendemain !). L'humour plus marqué dans d'autres projets parallèles n'était pas absent, par exemple lorsque le chanteur montrait au guitariste comment marchait un potard… alors qu'il montra par la suite qu'il maîtrisait parfaitement les petits claviers lorsqu'il lâchait la hache à cordes ! Curieusement le gratteux multiinstrumentiste se tenait souvent plié ou sur les retours, comme pour laisser plus de place à son grand partenaire sur l'étroite scène. Sur une grosse dernière partie de set, cela devenait chaud sur la piste alors que le son sec, aux rythmiques agressives, virait passablement vers l'EBM virile à la manière de Nitzer Ebb, influence déjà connue mais moins marquée auparavant. Un rappel aurait été fort bienvenu, mais il était déjà plus tard que d'habitude.
Honnêtement je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi bon ce soir, et il faut espérer que ce retour ne sera pas une célébration ponctuelle. Cette bonne dose de légèreté raffinée nous met dans de bonnes dispositions pour de prochaines expériences beaucoup plus barbares.
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04